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  • Obama osera t il se venger d'Israël

    Obama osera t il se venger d'Israël?

    Oui, c'est la crainte nourrie par les diplomates israéliens et par le Premier Ministre B. Netanyahou. Une fois l'élection présidentielle passée, rien ne liera plus les mains du président afro américain qui ne supporte pas du tout l'intransigeance réelle ou supposée du gouvernement de Jérusalem. La ruleur enfle: Obama serait capable, une fois l'élection acquise, de ne pas opposer son veto en cas de condamnation d'Israël par le conseil de sécurité de l'ONU. C'est plus qu'une rumeur tant le président US a mal vécu que son alter ego israélien se soit adressé au Congrès sans son accord. Il a aussi très mal vécu que Netanyahou fasse ainsi campagne contre lui et mobilise le lobby juif contre les démocrates.

    Pour ma part, je ne crois pas qu'Obama le fera car il s'exposerait à la haine du lobby israélien à New York lequel lui fermerait toutes les portes lors de sa traversée du désert. Or l'américain est encore jeune et il lui faudra assurer son niveau de vie durant toutes ces années qui s'annoncent et les conférences à 100 000 dollars ne seraient pas nombreuses si'l se laissait aller à quelque acte incosidéré.

    Cependant, on sait que le psychologie n'est pas la logique. C'est pourquoi les Israéliens ont déjà convaincu près de 80 élus qui ont écrit à Obama une lettre pour le mettre en garde.

    Espérons que la sagesse l'eporetera.

  • La France en proie à une double difficulté: crise de la culture, crise de la civilisation…

    Crise de la culture, crise de la civilisation en France

    Sommes nous devenus trop vieux? Sommes nous devenus faibles? La France qui a colonisé victorieusement tant de continents, tant de peuple (que l'on soit ou non d'accord avec ce principe colonisateur) semble ployer sous le poids d'une histoire devenue un véritable fardeau encombrant: elle ne sait plus ce qu'elle est ni ce qu'elle veut. Les grands hommes d'Etat qui l'ont conduite il y a plus d'un demi siècle semblent faire partie d'une autre histoire, celle d'une époque où la France avait du courage, était animée d'une vision et porteuse d'un projet. Aujourd'hui, elle ne sait plus où elle va, elle est traversée par d'incroyables luttes intestines, peine à se redresser et ceux qui la gouvernent n'ont vraiment pas la stature nécessaire. Un exemple navrant mais incontestable: jadis, certains hommes politiques disaient dans leur biographie: ancien ministre de Léon Blum ou du général de Gaulle. Aujourd'hui, et ce depuis plus de quarante ans qui le dirait en se réclamant des anciens présidents de la république depuis Georges Pompidou? Personne.

    La passion de la France, la volonté de servir, la foi en ce beau pays, tout ceci a disparu. Oh, ce n'est pas un accès soudain d'un manque de confiance ni une bouffée soudaine de pessimisme, c'est un constat peu exaltant, il est vrai.

    Regardez cette campagne des primaires, scrutez les slogans et cherchez -vainement hélas- les programmes. Vous découvrirez sans peine que tout se réduit à une lutte presque désespérée pour sauvegarder ce qui reste de notre identité judéo-chrétienne. Les soubassements de notre socio-culture, les valeurs du judéo-christianisme nous font presque honte alors qu'elle sont parfaitement honorables. Pourquoi cette débandade? Pourquoi cette démission morale? Il faut se ressaisir

    Dans son livre d'entretiens avec François Poirié, publié en 1986, Lévinas donne de l'Europe sa fameuse définition lapidaire: l'Europe, ce sont la Bible et les Grecs. Certes, les idéaux de l'un et de l'autre ne coïncident pas toujours, mais la naissance de l'esprit scientifique a fini par se rapprocher des exigences éthiques de notre culture judéo-chrétienne, faisant du Décalogue le fondement même de notre civilisation, la charte de l'humanité civilisée.

    Alors, pourquoi cet effondrement, cette perte de confiance en soi, voire cette haine de soi, mise en avant par Théodore Lessing?

    Une frange de la population française ou étrangère résidant sur notre sol a mis à mal toute notre culture: statut de la foi dans la société, tenue vestimentaire, consommation ou interdiction de consommer certaines viandes, de certaines boissons alcoolisées dans le pays où le vin fait partie de la culture, bref tous détails qui posent problème à l'une des plus belles et des plus fortes cultures au monde…

    La politique porte une lourde responsabilité dans cette affaire. Au lieu de suivre, voire de précéder l'évolution des idées, ses représentants ont choisir d'opter pour la tactique en lieu et place de stratégie. Tous les matins que Dieu fait je scrute le discours politique des dirigeants de droite comme de gauche… le cœur chancelant! Le pire est que je ne vois pas de solution. Chacun ne sert que ses ambitions personnelles. Et puis il y a cette inflation du discours, qui est pire que l'inflation monétaire car elle masque mal un vide idéologique.. Aujourd'hui, on n'existe plus que par et dans les médias.

    Quel est le plus grand défi lancé à la France? Le communautarisme? Peut-être, mais pas seulement lui, même s'il représente un redoutable cap à franchir.

    Ce qui compte, c'est qu'en France une partie de la population ne gouverne plus contre l'autre qui pense autrement. Et il faut aussi se ressourcer, réinvestir les racines de notre culture et de notre civilisation. Nous en sommes encore très loin.

    De quoi parlons nous ce matin dans les médias? D'Alstom, des rafales, etc…

  • L’identité française

    L’identité française

    Les récentes déclarations de l’ancien président de la république ont quelque peu bousculé les gens et les journalistes. Il a parlé des Gaulois, et il l’a fait dans un sens très précis. A un moment, où depuis des décennies, certains s’amusent à tourner en dérision l’image harmonieuse et légendaire de nos livres d’histoire, parlant des Gaulois comme de nos ancêtres à tous, il convenait de rétablir la situation. Chacun sait que nous ne sommes pas tous descendants des Gaulois, que cette vision est assimilable à ce que Platon dit de l’autochtonie des Grecs, dans La République : on fait croire aux Athéniens qu’ils ont été produits par la terre qu’ils habitent, qu’elle les a produits directement sans intermédiaire, qu’ils furent toujours les occupants de ce territoire… Platon reconnaît que ce pieux mensonge a une valeur pédagogique. Et il a raison, sauf quand il dit, de concert avec son disciple indépendant Aristote, que la civilisation s’arrête aux portes d’Athènes et qu’au-delà commence la barbarie. En revanche, face aux Grecs, les anciens prophètes d’Israël (Amos, Isaïe, etc) s’adressent même aux habitants des îles les plus lointaines, les plus reculées pour leur recommander d’adopter un comportement éthique ; en agissant de la sorte, ces prophètes ont créé le concept d’humanité historique, une humanité regroupée autour de certaines valeurs.

    Mais revenons à nos ancêtres putatifs, les Gaulois. Dire qu’ils furent nos ancêtres, à nous Français de toutes races, de toutes couleurs et de toutes religions, signifie une filiation spirituelle. Comme lorsqu’on parle d’Abraham le patriarche. Avec sa descendance abrahamique, laquelle est nécessairement de nature spirituelle. Ce n’est pas par hasard que la Bible réserve la remise des tables de la Loi, la Tora, non point à Abraham, mais bien à Moïse, dont la stature, si éminente soit-elle, ne dépasse pas le cadre du peuple d’Israël, alors qu’Abraham touche, lui, l’humanité monothéiste dans son ensemble. Et lui est incomparablement supérieur.

    Je n’ai jamais été choqué d’apprendre dans les livres d’histoire que les Gaulois étaient mes ancêtres, je l’ai toujours interprété comme je le dis, selon une filiation spirituelle. Etre descendant des Gaulois signifie pour moi, vivre à la française, accepter la loi de la laïcité, pratiquer la tolérance, accepter de faire partie de la nation française.

    C’est la virulence d’un communautarisme qui relève effrontément la tête qui complique les choses ; car aujourd’hui l’idée de nation, grandiose et justement célébrée par Renan après la défait de 1870, a tendance à s’opposer à la notion d’identité, laquelle se sent menacée par l’irruption de pratiques incompatibles avec notre socio-culture : s’habiller comme on l’entend, considérer les femmes comme les hommes, refuser toute intolérance, traiter respectueusement autrui, accepter, comme le disait Levinas, l’altérité, la différence…

    Renan disait que le christianisme a eu l’idée géniale d’élargir le sein d’Abraham ; ce qui signifie que ceux qui voulaient devenir les fils d’Abraham devaient en reprendre les valeurs et non pas leur en substituer d’autres.

    C’est la même chose pour la République : elle a admet chez elle tous ses fils et toutes ses filles. A condition que tous se reconnaissent en ses valeurs.

    Il ne suffit pas d’habiter en France, il faut y vivre, ce qui signifie s’identifier à son histoire. Et aux Gaulois !

    Maurice-Ruben HAYOUN in Tribune de Genève du 21 septembre 2016.