Quel ouvrage, quel roman et quel éclatant succès échéant à un homme déjà âgé de près de cinquante ans et qui ne signait pourtant que sa toute première œuvre. En effet, l’auteur, Gustav Meyrink (1868-1932) - curieux personnage venu à la littérature sur le tard, après avoir exercé d’autres métiers, dont celui de banquier - est considéré comme l’un des grands auteurs autrichiens de son temps ; il doit avoir influencé un autre écrivain, autrement plus célèbre, Franz Kafka, qui reconnut lui être redevable et lui vouer une vive admiration. Kafka, en personne, qui avait fait paraître deux ans plus tôt, en 1913, la fameuse nouvelle Devant la loi (Vor dem Gesetz).
-
-
Résistances juives à la kabbbale depuis le Moyen Age jusqu’à la fin du XIXe
Comme on pouvait s’y attendre, la vision kabbalistique du judaïsme rabbinique ne s’est pas imposée du jour au lendemain ni n’a été épargnée par les critiques. Lors de son avènement, elle avait soulevé de fortes résistances dans certains milieux philosophiques, mais aussi à l’autre extrémité du spectre communautaire, c’est-à-dire au sein de l’orthodoxie et du camp conservateur. Cependant, dès la fin du XVe siècle, on peut affirmer que toute mise en cause de la théologie kabbalistique était considérée par les autorités religieuses comme une attaque frontale à l’encontre du judaïsme lui-même. C’est seulement après la redoutable crise provoquée par le sabbataïsme qui se solda par des milliers de défections que la kabbale et ses théologiens furent appelés à rendre des comptes. A partir de cette date, la kabbale fut suspectée d’avoir des idées hérétiques.
Les premières contestations de l’antiquité du Zohar et de la paternité littéraire de Rabbi Siméon ben Yochaï.
Voici la traduction française de l’introduction de Zacuto au texte d’Isaac d’Acre :
-
La vivace culpabilité judéo-chrétienne, fondement de la haine de soi de l’Occident…
La vivace culpabilité judéo-chrétienne, fondement de la haine de soi de l’Occident…
C’est la lecture attentive de l’interview du professeur Joshua Mitchell, parue dans Le Figaro des 20-21 juillet, qui m’y a fait penser. L’universitaire américain soulignait la persistance d’une vision judéo-chrétienne du monde, entièrement axée autour de deux notions théologiques si présentes à la fois dans le judaïsme et dans le christianisme : la nature peccamineuse de l’être humain et son corollaire, la nécessité d’obtenir le pardon par la purification. Tant que ces deux notions restaient confinées exclusivement à la sphère religieuse, elles ne posaient pas de problème majeur ; mais dès qu’elles furent transférées dans l’espace public, c’est-à-dire politique, les effets ont généré une conscience, à la fois mauvaise et malheureuse. Au plan des théologoumènes, ce qui se passait dans l’âme du croyant ne connaissait aucune traduction au plan politique, par exemple la promulgation des lois, la bonne marche de la cité, ect… mais lorsque la ligne-frontière entre la politique et l’éthique s’estompe, le citoyen occidental sombre dans une maladie peu connue mais aux effets ravageurs, la haine de soi.