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  • Abraham Bibago, L’étendard de la foi

    Abraham Bibago, L’étendard de la foi

     

    En relisant attentivement les dernières pages de conclusion de la thèse d’Allan Lazaroff sur Dérékh émouna de Bibago, mon attention a été attirée par une remarque qui m’avait précédemment échappé, à savoir que c’est la foi qu’Israël place en son Dieu qui lui garantit d’accéder au salut dans l’au-delà. Cette phrase du commentateur fait allusion à un sempiternel débat opposant Juifs et Chrétiens sur la place à accorder soit à la foi, soit aux œuvres.

     

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  • Ralph Bollmann, Angela Merkel, die Kanzlerin und ihre Zeit (La chancelière en son temps). Munich, Beck Verlag, 2021.

    Ralph Bollmann, Angela Merkel, die Kanzlerin und ihre Zeit (La chancelière en son temps). Munich, Beck Verlag, 2021.

     

    Voici la Bible de toutes les recherches sur la vie et la politique d’Angela Merkel, jeune fille ayant vécu en Allemagne de l’Est avant de revenir en Occident et de faire la belle carrière politique que l’on sait, sous la houlette bienveillante de son parrain, l’inoubliable chancelier  de la réunification, Helmut Kohl. Certes, comme la plupart des relations humaines ici bas, cette belle amitié et ce soutien sans faille ne furent pas payés de retour et le vieux chancelier connaîtra, peu avant sa mort, le goût amer de la trahison et de l’ingratitude. Mais ce serait commettre une lourde erreur si l’on voulait résumer à cette banale rupture la totalité et l’importance de l’œuvre politique de la chancelière qui quitte la chancellerie fédérale à la fin du mois prochain. Après presque seize ans de bons et loyaux services.

     

    Il est un point qui m’a toujours impressionné et dont l’actualité en France a très peu tenu compte pour des raisons de (dé)formation politique (politische Bildung) ; c’est que cette femme est fille de pasteur, un élément auquel il faut attribuer une grande importance, contrairement à ce qui fut la règle en France. Pour illustrer mon propos, je rappellerai un simple fait, complétement oublié depuis. Il s’agit d’un sommet européen à Nice, du temps de Jacques Chirac. La délégation allemande demanda la mention dans le document final des racines chrétiennes du continent (geistig-religiös). Ce syntagme est un néologisme dont la langue allemande a le secret ; littéralement il signifie : spirituel et religieux. Il couvre donc un vaste espace à la fois spirituel et religieux, un aspect auquel la culture allemande tient tant depuis la tradition de la Bible par Martin Luther. Ne pas oublier que le cabinet de cette traduction fut le creuset où fut fondée la langue de Goethe qui fut d’abord et surtout le laboratoire du texte sacré.

     

     

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  • Abdennour Bidar, Génie de la France. Le véritable sens de la laïcité (Albin Michel, 2921)  

    Abdennour Bidar, Génie de la France. Le véritable sens de la laïcité (Albin Michel, 2921)

     

    Autant le dire d’emblée, j’ai bien aimé cet ouvrage que je trouve inspiré. Certes, le titre -et surtout le sous titre- peuvent laisser songeur le lecteur un peu sceptique, échaudé par tous ces titres qui promettent plus qu’ils ne tiennent. Ce n’est pas le cas de ce livre qui tente avec succès de cerner ce qui constitue le génie propre à notre pays, la France, victime de tant de mauvaises appréciations, venues de l’extérieur comme de l’extérieur. Le livre respire et diffuse un autre air : certes, il ne sombre guère dans un optimisme béat mais affronte victorieusement les défis et les découragements. C’est un livre riche, bien construit et très bien écrit, et tout cela par un brillant produit de notre enseignement supérieur. L’auteur est musulman de naissance mais pas de culture (au sens où il serait familier du mouvement philosophique de la falsafa), me semble-t-il, il aime ce pays, adhère à sa culture, s’identifie à son histoire constituée, comme partout ailleurs, de haut et de bas .

     

    Je relève aussi d’emblée le titre de la première partie,  L’énigme durable de notre destinée. Oui, l’homme est une énigme pour lui-même et pour son environnement. Cela m’a fait penser à une idée qui se trouve chez Heidegger, la Geworfenheit, être geworfen (jeté) dans une époque, un lieu de naissance, une famille, un milieu social, que nous n’avons pas choisis et dans lesquels il nous faudra affronter l’existence. C’est la destinée qui nous est impartie… Les hasards de la naissance, des changements tant familiaux que nationaux ou religieux nous forcent à tenter d’établir un équilibre précaire entre des forces contradictoires. Les pays d’accueil ne sont pas toujours les pays de naissance et là s’avère ou ne s’avère pas la capacité de réaliser uns symbiose entre des cultures différentes. Par exemple, dans l’histoire religieuse du judaïsme, on compte trois symbioses plus ou moins réussies : judéo-grecque, judéo-arabe et judéo-allemande… Et pour ce qui est de l’Europe, on ne peut pas faire abstraction du socle vétérotestamentaire ou simplement judéo-chrétien.

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