L’Euro en sursis ?
Oui, la menace n’est pas imaginaire, il se pourrait fort que l’Euro ne fût plus là dans quelques années, dans peu d’années, vers la mi 2013, lorsque l’Allemagne, le bon élève de la classe européenne, cessera de jouer les banquiers renfloueurs des cancres monétaires de la dite zone.
On a parfois été surpris par la virulence de certaines déclarations de la chancelière Angela Merkel et de son ministre des finances, M. Schäuble. Notamment lorsque la presse allemande a utilisé un anagramme peu flatteur pour désigner ceux qui risquaient de faire tout le bateau monétaire européen : les PIGS pour Portugal, Ialien, Griechenland, Spanien. Je pense qu’aucune traduction n’est nécessaire.
Pourquoi les craintes deviennent-elles soudain plus vives ? Parce que des pays comme l’Irlande, non contents de menacer notre équilibre monétaire, nous font des poussées de fièvre nationaliste et refusent de reconnaître publiquement l’évidence : ils sont au bord de la faillite et risquent tout simplement la cessation de paiements… On en est arrivé à un scénario tragi-comique : c’est Bruxelles qui insiste pour que Dublin accepte une avance du fonds de solidarité, arguant que l’Irlande peut encore tenir et n’a guère besoin d’être renflouée… On croit rêver.
Il faut sanctionner les mauvais élèves et au besoin, les exclure, surtout si’ls menacent l’ensemble de l’édifice. Le Portugal ne fera probablement plus partie de la zone Euro dans quelque temps. Pourtant, il a pris les mesures nécessaires à temps et les conduit jusqu’au bout. La Grèce n’est toujours pas rassurante malgré l’apport chinois, quant à l’Espagne, le gouvernement socialiste actuel est à bout de souffle. Comme disent les éditorialistes de la presse allemande, Unter roten Fahnen kommt man in die roten Zahlen, les drapeaux rouges conduisent toujours dans le rouge..
Nos amis britanniques furent bien inspirés de ne pas abandonner leur vénérable livre Sterling qui a fait ses preuves.
Quant à la France, il semble qu’elle ait enfin pris le bon chemin, même si son taux d’emprunt sur les marchés financiers internationaux atteint des niveaux préoccupants. Le président Sarkozy a donc décidé de réduire fortement les déficits.
En conclusion, il faut sélectionner qui reste dans la zone Euro et qui doit absolument en sortir. Encore une fois, lorsque l’Allemagne refusera de renflouer les caisses, que se passera-t-il ?
Dans le livre de la Genèse, on nous parle des dispositions prises par le patriarche Jacob pour parer à toute attaque de son frère Esaü, furieux de s’être fait voler son droit d’aînesse, sorte de primogéniture. Il divise son camp en plusieurs sections en disant ceci : Si Esaü s’en prend à l’un des camps et l’extermine, eh bien les autres camps seront sauvés !
La même chose vaut de l’Euro : si l’Irlande ne veut pas qu’on l’aide, qu’elle parte, sans mettre en danger notre monnaie.