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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1010

  • L’Euro en sursis ?

    L’Euro en sursis ?

    Oui, la menace n’est pas imaginaire, il se pourrait fort que l’Euro ne fût plus là dans quelques années, dans peu d’années, vers la mi 2013, lorsque l’Allemagne, le bon élève de la classe européenne, cessera de jouer les banquiers renfloueurs des cancres monétaires de la dite zone.

    On a parfois été surpris par la virulence de certaines déclarations de la chancelière Angela Merkel et de son ministre des finances, M. Schäuble. Notamment lorsque la presse allemande a utilisé un anagramme peu flatteur pour désigner ceux qui risquaient de faire tout le bateau monétaire européen : les PIGS pour Portugal, Ialien, Griechenland, Spanien. Je pense qu’aucune traduction n’est nécessaire.

    Pourquoi les craintes deviennent-elles soudain plus vives ? Parce que des pays comme l’Irlande, non contents de menacer notre équilibre monétaire, nous font des poussées de fièvre nationaliste et refusent de reconnaître publiquement l’évidence : ils sont au bord de la faillite et risquent tout simplement la cessation de paiements… On en est arrivé à un scénario tragi-comique : c’est Bruxelles qui insiste pour que Dublin accepte une avance du fonds de solidarité, arguant que l’Irlande peut encore tenir et n’a guère besoin d’être renflouée… On croit rêver.

    Il faut sanctionner les mauvais élèves et au besoin, les exclure, surtout si’ls menacent l’ensemble de l’édifice. Le Portugal ne fera probablement plus partie de la zone Euro dans quelque temps. Pourtant, il a pris les mesures nécessaires à temps et les conduit jusqu’au bout. La Grèce n’est toujours pas rassurante malgré l’apport chinois, quant à l’Espagne, le gouvernement socialiste actuel est à bout de souffle. Comme disent les éditorialistes de la presse allemande, Unter roten Fahnen kommt man in die roten Zahlen, les drapeaux rouges conduisent toujours dans le rouge..

    Nos amis britanniques furent bien inspirés de ne pas abandonner leur vénérable livre Sterling qui a fait ses preuves.

    Quant à la France, il semble qu’elle ait enfin pris le bon chemin, même si son taux d’emprunt sur les marchés financiers internationaux atteint des niveaux préoccupants. Le président Sarkozy a donc décidé de réduire fortement les déficits.

    En conclusion, il faut sélectionner qui reste dans la zone Euro et qui doit absolument en sortir. Encore une fois, lorsque l’Allemagne refusera de renflouer les caisses, que se passera-t-il ?

    Dans le livre de la Genèse, on nous parle des dispositions prises par le patriarche Jacob pour parer à toute attaque de son frère Esaü, furieux de s’être fait voler son droit d’aînesse, sorte de primogéniture. Il divise son camp en plusieurs sections en disant ceci : Si Esaü s’en prend à l’un des camps et l’extermine, eh bien les autres camps seront sauvés !

    La même chose vaut de l’Euro : si l’Irlande ne veut pas qu’on l’aide, qu’elle parte, sans mettre en danger notre monnaie.

  • François Fillon ou la consécration, salaire de la persévérance…

    François Fillon ou la consécration, salaire de la persévérance…

     

    Après une si longue attente, ce qui allait de soi a fini par s’imposer : le président de la République, fin stratège, n’a peut-être jamais vraiment hésité, tout en donnant l’impression que différentes possibilités s’offraient à lui. La politique est un art bien difficile avec des sinuosités assez tortueuses. Car, au fond, comment remercier un Premier Ministre, aimé de l’opinion, adoubé par la majorité de l’Assemblée Nationale, et qui est loin d’avoir démérité ? Sans même parler de son bilan qui est d’une incontestable consistance.

    Comment se passer d’un homme qui a tenu le cap pendant ces huit dernières semaines, traversées par pas moins de huit journées d’action afin d’entraver l’adoption de la réforme du système des retraites dont le pays avait tant besoin ? Certains penseront peut-être que je suis de parti pris, mais on devrait se souvenir de l’épisode de 1995 quand le Premier Ministre de l’époque a dû partir… Cette année avec M. François Fillon, un tel scénario n’a jamais été envisagé.

    On a évoqué en titre la persévérance, intelligente et pleine de discernement de M. François Fillon, ce point mérite au moins un petit développement : alors que les commentateurs se gaussaient d’un Premier Ministre qui n’aurait été qu’un simple faire-valoir du chef de l’Etat, François Fillon a constamment maintenu le cap, cru en lui-même, insensible aux critiques injustifiées. Les Français, peuple assez ingouvernable mais tout de même pétri de bon sens, ont su reconnaître en lui un parfait honnête homme : le voici redevenu un Premier Ministre exerçant ses fonctions dans leur plénitude, pour reprendre une expression de Raymond Barre. Certes, les débuts ont dû être difficiles, mais c’est le métier qui veut cela.

    François Fillon a aussi tordu le cou à deux idées que l’on présentait comme des faits d’expérience : le locataire de Matignon deviendrait inéluctablement le rival de celui qui l’a nommé à ce poste et quand il quitte ses fonctions, il serait usé jusqu’à la corde, vidé, épuisé.. Regardez le Premier Ministre, il n’a même plus mal au dos et je ne l’aperçois plus, à un jet de pierre de la Place Victor Hugo…

    Il faut aussi dire un mot d’une double vertu cardinale, si rare en politique, la fidélité, synonyme de loyauté. Si vous interrogez les Français, ou même les citoyens d’autres pays démocratiques dans le monde, ils vous diront que la pratique politique évoque hélas le dévoiement et le cynisme, et ce n’est pas le philosophe, auteur de ces lignes, qui les démentirait…

    François Fillon me semble trancher avantageusement par rapport à cela car il incarne de vraies vertus. Certes, il ne faut pas être trop tendre en politique, mais croire en des valeurs, notamment sociales (et il en a car il se revendique de son mentor, le regretté Philippe Séguin) ne nuit pas. Bien au contraire.

    Avec adresse et efficacité, sans jamais dire publiquement de paroles brutales ou offensantes contre qui que ce soit, François Fillon, bien entouré et très bien conseillé, a obtenu ce qu’il souhaitait, moins de deux semaines après exprimé sa volonté de rester à son poste. Mais Seigneur, pourquoi ne l’a-t-il pas fait un peu plus tôt ?

    Bonne chance, Monsieur le Premier Ministre !

  • LES PHILOSOPHES SONT ILS APTES A DIRIGER LA SOCIETE ET LE GOUVERNEMENT ?

    LES PHILOSOPHES SONT ILS APTES A DIRIGER LA SOCIETE ET LE GOUVERNEMENT ?

    Depuis Platon, voire même depuis le temps des philosophes pré socratiques, on se pose la même question : qui doit diriger la cité ? Les philosophes doivent-ils être aussi des princes-philosophes-hommes d’Etat ? Platon et toute la tradition gréco-musulmane du Moyen Age ont répondu positivement à cette question. Mais comment faire pour réaliser cette ambition ?
    En optant pour le philosophe homme d’Etat, porté à la tête de la cité, les hommes se sont imaginés que la vertu pourrait mener et inspirer la société. Mais il faudrait changer l’homme, sa nature profonde, ses valeurs et ses ambitions. Or, comme disait Charles Baudelaire, le cœur des villes change plus vite que le cœur des hommes…
    Pour changer la physionomie de nos villes, il suffit de quelques coups de pioches ou l’entrée en action des bull-dozers. Il en va tout autrement de la mentalité et du cœur des hommes. Il suffit de voir la différence insurmontable entre ce qui relève de la logique et ce qui relève de la psychologie.
    Ce travail de longue haleine d’amélioration de la nature humaine doit être mené parallèlement à l’éducation politique des masses qui ne deviendront, hélas, jamais des élites. Alors, comment faire ? Laisser les choses en l’état ou foncer tête baissée dans le mur ? Les deux alternatives ne sont pas satisfaisantes.
    Il faudrait insérer dans la gouvernance des règles éthiques, voire même les graver dans la constitution de chaque pays.  Mais ceci présuppose que l’on divulgue aux masses l’état réel des finances de chaque pays. Peut-on rester au pouvoir qu’on a durement conquis en disant la vérité aux gens ? C’est peu probable et ce serait faire preuve de naïveté que de le croire.
    Des gouvernants plutôt cyniques avaient dit que les peuples avaient des hommes politiques à leur image. Les hommes politiques qu’ils méritent en somme. Nous voilà renvoyés devant nous mêmes.