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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1012

  • Mais que se passe-t-il en Israël depuis soixante-douze heures ?

    Mais que se passe-t-il en Israël depuis soixante-douze heures ?

    Oui, que se passe-t-il à Haïfa, le troisième ville du pays, autour du Mont Carmel, si célèbre dans la Bible hébraïque ? Ce qui est hélas avéré, c’est le nombre de victimes, un peu plus de quarante personnes, bloquées, semble-t-il, dans un autobus qui a pris feu… Comment cet incendie ravageur s’est-il soudain déclaré, comment a-t-il gagné l’immense forêt à l’entour et donné naissance à un feu détruisant tout sur son passage, nous n‘en savons, pour le moment, rien. On m’a dit hier, lors d’un dîner avec des journalistes généralement bien informés, qu’il s’agissait de jeunes gardiens de prisons, d’origine druze majoritairement, mais nous n’en savons pas plus. Ce qui a suscité l’inquiétude, c’est l’appel au secours lancé par Israël pour éteindre un simple incendie, alors que ce pays est la plus grande puissance technologique de la région et que sa suprématie militaire aurait donné à penser qu’il pouvait maîtriser seul un tel incendie.

    Mais dans ce malheur, il y a tout de même quelque chose de positif : c’est qu’en dépit des tensions très vives entre Israël et la Turquie, ce dernier pays, pourtant gouverné par des islamistes et qui avait organisé en sous main le viol de l’embargo maritime autour de la ville de Gaza, se déclarait prêt à répondre à l’appel d’Israël et à envoyer, lui aussi, des appareils pour juguler cet incendie. Même si l’Etat hébreu avait aidé substantiellement les Turcs victimes de tremblements de terre meurtriers, Il faut dire merci à la Turquie et espérer, peut-être, que cette attitude marque un tournant. En d’autres termes, que la Turquie redevienne l’amie et l’alliée d’Israël, qu’elle s’éloigne du régime de Téhéran et qu’elle remette en avant ses intérêts bien compris et à long terme.

    L’incendie sera éteint, les forêts seront replantées, Israël en a vu d’autres : vers 1890, il n’y avait en terre d’Israël que du sable. Les haloutsim sont arrivés, ils ont asséchés les marais, vaincu la malaria, fait refleurir le désert, innové dans le domaine de l’irrigation, planté des forêts, des vergers, des palmeraies. Et fait du pays ce qu’il est devenu : une sorte de paradis sur terre, en dépit de cette terrible hostilité régionale.

    Au terme de ce blog, je forme le vœu sincère suivant : que les Arabes, je parle uniquement de ceux qui se veulent les implacables ennemis d’Israël, comprennent enfin où se situe leur intérêt bien compris et qu’ils changent de comportement. Qu’ils regardent aussi les bienfaits que représentent le retour et le rétablissement du peuple d’Israël sur sa terre ancestrale.

  • La fête de Hanukka

    La fête de Hanukka

    Hier soir, une anecdote amusante dans un grand restaurant parisien où nous étions invités, le patron qui me connaît bien me demande sur un ton amusé : Alors, il paraît que c’est le Noël juif depuis avant-hier ? Je lui réponds sur le même ton enjoué ; oui, et chez les juifs, cela dure huit jours !

    Que veut dire la terme hébraïque hanukka ? Cela signifie inauguration, consécration d’un lieu. En l’occurrence, il s’agissait de purifier le temple de Jérusalem profané par les idolâtres grecs sous le règne d’Antiochus Epiphane IV vers 165 avant notre ère. La légende veut que l’on ait trouvé dans le temple une seule fiole d’huile sacrée, non profanée par les Grecs et leurs affidés, pour allumer la splendide ménorah du temple. Mais voilà, cette fiole ne devait tenir qu’une seule journée et le miracle divin a fait qu’elle a suffi pour entretenir la flamme huit jours durant… D’où le miracle de hanukka.

    La tradition juive orale a institué cette commémoration : pendant ces huit jours les juifs traditionalistes et pratiquants allument des bougies pour se souvenir de ce prodige et du salut accordé à leur temple et à leur nation.

    C’est une fête chérie des enfants mais aussi de leurs parents car elle tombe généralement aux alentours de Noël, on en profite pour s’offrir des cadeaux et faire la fête. Ce qui, par des temps de sinistrose, surtout après le long et sinistre mois de novembre, ne fait guère de mal.

    Mais que peut dire le philosophe de cette commémoration qui n’est pas d’extraction biblique mais simplement humaine ?

    Cet événement représente l’espoir, l’attente récompensée de voir un jour la lumière du printemps l’emporter sur l’obscurité de l’hiver, sur la brièveté des jours, les forces du bien l’emporter sur les forces du mal, la joie et la réjouissance sur la tristesse et le deuil, l’amour sur la haine, et la paix sur la destruction et la guerre…

    Ces faibles lumières de la menorah (dite aussi hanukkiya) de hanukka symbolisent aussi, au sens large, le destin et l’avenir du peuple d’Israël : il faut se promener dans els rues de Jérusalem et de Tel Aviv pour voir briller dans toutes les rues et sur toutes les places, ces menorot / hanukkiyot qui seront un jour les avant-gardes de la paix. Cela montre aussi la fragilité du destin d’Israël : une petite flamme que le moindre coup de vent pourrait éteindre n’en continue pas moins de luire dans l’obscurité, signalant sa présence et exhortant de continuer à croire. C’est le symbole d’un israël entouré d’ennemis implacables (i.e. les bourrasques) qui visent à l’éteindre, à le faire disparaître. Et le hasard, ou la divine Providence, comme on voudra, l’aide à se maintenir dans l’être et à persévérer dans l’existence…

    C’est cela le mystère de hanukka. Quand j’étais professeur à l’Université de Heidelberg, je me souviens de certains étudiants protestants fêtant avec nous hanukka qu’ils rapprochaient de Noël, en allemand Weihnachten. Or Weihnachten et Hanukka, cela donne Weihkukka.

    Amusant, non ?

  • LES CHRÉTIENS D’ORIENT ONT-IL UN AVENIR ?

    LES CHRÉTIENS D’ORIENT ONT-IL UN AVENIR ?

    Je viens de suivre un reportage sur France 24 qui porte justement sur ce thème que j’ai mis en titre. Une spécialiste, ayant fait fonction d’experte de la question lors du synode spécial du Vatican sur cette préoccupante question a signalé avec raison que les chrétiens étaient dans ce Proche Orient ancien bien avant l’islam (du premier au VIIe siècle, il n y avait sur place que le judaïsme et le christianisme), que leur présence est vitale en tant que facteur d’équilibre, d’ouverture et de progrès et que, en tout état de cause, cette région fut le berceau de la religion de Jésus. Elle a aussi souligné que les Sunnites et les Chiites se détestent (ce sont ses propres termes) et que le départ complet des chrétiens, déjà amorcé par un exode massif, serait une catastrophe pour tous. Concernant la recherche des causes de cette hostilité qui va croissant, l’experte a été un peu courte puisqu’elle n’a évoqué que le conflit israélo-palestinien et la grande frustration que ce problème générerait dans les masses musulmanes. Ces gens jugent que la politique internationale est injuste à leur égard et trop inféodée aux israéliens… Voire.

    En fait, il s’arrêter un instant sur des facteurs internes à cette religion et à sa difficulté à s’insérer dans le processus de la mondialisation. Il y a aussi ce déficit de démocratie qui attise la violence et qui se cherche un exutoire dans le domaine de la politique extérieure. Enfin, il y a une volonté, peut-être inconsciente, d’être toujours en majorité et de ne pas tolérer de minorité qui ne s’assimile, en fin de compte, à la religion dominante. Ce sont des choses que l’Occident ne comprend pas très bien, lui qui lit dans les Evangiles la célèbre formule mon royaume n’est pas de ce monde ou dans le Lévitique aimez vous les uns les autres……

    Il y eut ensuite un poignant reportage sur une jeune maman pakistanaise de 42, avec son mari et ses petites filles… Cette femme, en détention depuis un an et demi et condamnée à mort par pendaison pour avoir enfreint la loi dite anti-blasphème, a refusé de céder aux pressions et de se convertir au culte établi dans une république islamique.

    On croit rêver, je veux dire, on se croit dans un cauchemar ! Au point de se demander si ces pauvres chrétiens persécutés dans tout le Proche Orient (Irak, Egypte, Liban, Syrie) mais aussi au Pakistan, ont un avenir sur une terre où leurs ancêtres vivaient depuis des temps immémoriaux. C’est incroyable !

    Et surtout cette façon de criminaliser l’autre au seul motif qu’il ne croit pas, ni ne prie comme vous, nous ramène au Moyen Age. Pourtant, l’islam officiel accepte le pluralisme religieux, ifraq al-Oudyoun, et devrait pourtant s’accommoder de la présence de minorités religieuses qui ne le menacent guère.

    A Cordoue, j’ai eu l’occasion de déjeuner avec le père Paolo Della Oglio qui appartient au rite syro-chaldéen, le plus ancien de tous puisqu’il parle l’araméen, la langue du Christ, et se trouve basé à Mar Mussa en Syrie : c’est une personnalité remarquable, animée d’un réel attachement à ses compatriotes musulmans et désireux simplement de servir Dieu dans un territoire qui vit naître sa foi chrétienne.

    Un dernier détail, l’experte a dit qu’à l’origine, avent l’islam et durant toute une longue période, ces Chrétiens d’Orient n’était pas moins de 350. 000. 000 d’âmes alors qu’aujourd’hui ils ne sont plus qu’une poignée de millions.

    Mais cela commence à bien faire ; les Coptes en Egypte, la jeune Iranienne condamnée à mort pour un adultère supposé et cette jeune maman pakistanaise condamnée à la pendaison pour blasphème alors qu’elle est chrétienne et souhaite le rester…

    La Bible et les Evangiles, le judéo-christianisme en général, nous pnt enseigné qu’il y a d’autres façons de vénérer Dieu et que Sa miséricorde est suffisamment vaste pour accueillir les différentes prières de tous ses enfants. Le Deutéronome, repris par Jésus, ne dit-il pas, vous êtes tous les fils de l’Eternel votre Dieu…

    Gottlob Ephraïm Lessing écrivait dans Nathan le sage : Dieu ne veut pas que tous les arbres de la forêt aient la même écorce… Sous entendu : sous cette écorce, on retrouve partout le même bois, la même humanité.

    C’est la signification de la célèbre métaphore, être créé à l’image de Dieu.