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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1063

  • La disparition du poète et écrivian Cyrille Fleischmann

    La disparition du poète et écrivian Cyrille Fleischmann

    Mon ami Cyrille Fleischmann nous a quittés le 15 juillet de cette année. Je l’ai bien connu et n’ai découvert l’annonce de sa disparition qu’en parcourant le carnet mondain du journal Le Monde. Cette nouvelle m’a empli de tristesse car je ne m’y attendais point. Je savais Cyrille malade depuis une décennie, victime d’une longue maladie, mais nous échangions des mèls, nous nous voyions à la Grande synagogue Victoire lors des grandes fêtes juives. Il paraissait remis. Il ponctuait toutes se phrases et ses mèls par un vibrant Vive la vie, cette vie qui l’a quitté il a quelques jours à peine.

    Né à Paris en 1941 Cyrille était devenu avocat. Il ne se mit à écrire qu’assez tard et publia son premier recueil chez Gallimard, vers 1986, je crois. C’était un homme apparemment réservé mais en réalité très chaleureux et animé d’une vie intérieure intense. Il m’a souvent parlé de ses parents, de sa naissance et de son père, fondateur de l’oratoire Fleischmann dans le Maris où je me suis souvent rendu sans connaître cette filiation.

    Cyrille se considérait comme le descendant ultime d’un monde disparu à tout jamais : toutes les nouvelles qu’il a publiées mettaient en scène des locuteurs du yddish, des êtres déracinés, réinstallés en France où ils parlaient un français savoureux avec un délicieux accent que Cyrille se plaisait à immortaliser, lui, le grand avocat au barreau de Paris où il a longtemps représenté de grandes compagnies, comme Air India, par exemple.

    Il donnait à ses personnages des noms parlants, un peu comme le fit Thomas Mann dans son inoubliable Doktor Faustus…

    Quand je lui parlais élogieusement des nouvelles qu’il écrivait et de l’ambiance envoûtante qui s’en dégageait, Cyrille se sentait obligé de repousser poliment mes compliments, tout en les sachant sincères. Lecteur exigeant et très attentif, il ne manquait pas de me poser des questions sur certains livres que j’avais écrits. Tant de fois, j’ai vainement essayé de le convier à des conférences, à des lectures de ses propres nouvelles ou à des dîners, il refusait catégoriquement. Il estimait qu’il avait précédemment mené une vie mondaine abondante et ne voulait plus sacrifier à ce rite qui lui paraissait vain.

    Je vous engage vraiment à lire ces recueils ou ses nouvelles régulièrement publiées dans L’Arche.

    Observateur attentif du monde qui l’entourait, ne perdant jamais le moindre détail de ce monde d’adultes, rêveurs éveillés qui vivaient dans ce monde condamné, Le monde d’hier de Stefan Zweig, Cyrille voulait témoigner, rendre vie à des êtres qui ont dû lui sembler bien étranges mais dont il partageait le destin. Saura-t-on jamais ce que signifie vivre et s’exprimer dans une langue qu’on a adoptée mais qui se substitue à une autre, celle que l’on a tété avec le lait maternelle (Mame Loushen…). En fait, en donnant à ses personnages des noms à coucher dehors, Cyrille attirait l’attention de ses lecteurs (et ils sont nombreux) sur les difficultés de l’insertion, de l’adaptation et de l’harmonie au sein d’un monde nouveau. Bien que né à Paris, il se sentait battre en lui le cœur d’un transplanté, celui des juifs d’Europe de l’est et du Shtetel. D’ailleurs, la plupart de ses récits se déroulent dans le Marais, au métro Saint-Paul, rue des Ecouffes, rue des rosiers ou du roi de Sicile, ancien quartier juif de Paris.

    Je souhaite rendre hommage à sa mémoire, à sa amitié qui ne s’est jamais démentie, même dans les moments difficiles.

    Près de dix ans de lutte contre la maladie. Je le croyais guéri et le voilà passé à l’éternité.

    Cher Cyrille, nous ne t’oublierons pas. Ton œuvre te survivra. Ta droiture et ton affection, aussi.

  • LES OTAGES FRANÇAIS ET ESPAGNOLS

    COMMENT LIBERER LES OTAGES FRANÇAIS ET ESPAGNOLS QUI SONT ENTRE LES MAINS DES TERRORISTES D’AL-QUAIDA ?

    Deux tentatives qui se sont soldées par des échecs partiels ont été effectuées par l’armée mauritanienne, épaulée par des commandos français la semaine dernière. Le but était de sauver l’otage français. La mission n’a réussi qu’à moitié : les terroristes ont été inquiétés chez eux, ont subi de lourdes pertes, mais le Français n’a pas pu être récupéré.

    Au fond, c’est la stratégie du Hamas qu’al-Quaida applique : ravir des otages occidentaux et au besoin, les exécuter (comme pour le pauvre Britannique qui fut décapité) pour forcer les Occidentaux à libérer des terroristes ou à payer des rançons, ce qui leur permettra de se réarmer et de capturer de nouveaux otages…

    On nous dit que le territoire aux confins des frontières algérienne, malienne et mauritanienne dans lequel se meuvent ces terroristes est une immense étendue désertique. Mais tout de même, les armées occidentales sont mieux équipées qu’un bande de va nus pieds… Qui les arme ? Comment mangent-ils ? comment se procurent-ils du carburant pour rouler dans le désert ? Qui les ravitaille ? Ces gens ne sont pas tombés du ciel ! Il y a bien un moyen de les atteindre et de les neutraliser. Sinon, c’est toute l’Afrique du nord, c’est toute l’Afrique subsaharienne qui deviendront un immense Irak et un immense Afghanistan… Et là, ce sera une autre paire de manches. Les gouvernements ne sensibilisent pas assez les populations de peur de les affoler ou de stigmatiser une certaine religion ou un groupe humain déterminé.

    On pointe aussi l’absence de commandement unifié des différentes armées dont le territoire est menacé. Des trois Etats concernés, seule l’Algérie est à même d’aligner hommes et matériels en nombre et en quantité suffisants. Il semble qu’on ait enfin pris conscience de ce fait capital : il faut des opérations combinées.

    Par ailleurs, l’OTAN, mais aussi les USA et Israël sont à même d’aider les Etats concernés à repérer par des moyens satellitaires les positions, même mouvantes, des terroristes : c’est d’ailleurs grâce à la France que les commandos ont pu neutraliser cette section  terroriste.
    Mais sans avoir pu récupérer l’otage français ou ses deux compagnons d’infortune espagnols…

  • VIVE LAURENT BLANC, L’HERCULE DU FOOT BALL FRANÇAIS

    VIVE LAURENT BLANC, L’HERCULE DU FOOT BALL FRANÇAIS
    Quelle joie l’on éprouve en écoutant les mâles propos de Laurent Blanc, le nouvel et digne entraîneur de l’équipe de France de foot ball : de même qu’Hercule a -selon la mythologie grecque- nettoyé les écuries d’Augias, ainsi Laurent nous a débarrassé d’une série de personnes qui ne méritent évidemment plus de porter le maillot de l’équipe de France.
    Que l’on me comprenne bien : il ne s’agit pas d’écraser des gens, de les accabler, même s’ils ont commis des fautes très graves ; il s’agit simplement de restaurer la dignité perdue d’une équipe. Pour ce faire, il faut la rénover de fond en comble et choisir de nouveaux joueurs, plus dignes, mieux élevés et plus soucieux des couleurs qu’ils défendent.
    Je ne pense pas qu’il y ait eu vendredi un seul membre de la Fédération pour défendre ces joueurs. Certains ont dressé un parallèle entre la composition de cette équipe et la sociologie française contemporaine, en d’autres termes la faillite du modèle d’intégration et d’assimilation de populations originellement étrangères. C’est un grave sujet, un grand débat. Je crois qu’il faut se garder de conclusions hâtives tout autant que de la langue de bois. Car il faut, si l’on veut avancer, nommer les choses par leur nom.
    On a cru que certaines franges de la population française, immigrés, nouveaux venus, autres croyances et autres mœurs, pourraient s’intégrer par le sport et uniquement par le sport. On stariserait alors quelques individus qui se détacheraient du lot et on les donnerait en modèle pour tous les autres… C’est-à-dire un sur un million ! On croyait alors qu’on achèterait la paix sociale et qu’on amuserait le peuple qui penserait à tout autre chose, se disant ceci : après tout on voit tel ou tel de chez nous à la télévision, il gagne tant d’argent, eh bien il était comme nous et voyez ce qu’il est devenu…
    C’était un faux calcul et on  en a eu la preuve éclatante sur les terrains de foot ball ! Et pas seulement nous, mais des centaines de millions de téléspectateurs !
    Il faut, tout au contraire, renforcer la scolarisation, combattre l’absentéisme, le radicalisme religieux, les préjugés et tout ce qui ne cadre pas harmonieusement avec les valeurs européennes.
    Laurent Blanc a donc raison : comment pourrait-il reprendre, par exemple, des joueurs auxquels la justice reproche des faits très graves ? Certes, il y a la présomption d’innocence qu’il faut respecter à tout prix. Personnellement, je ne souhaite pas que ces deux joueurs soient punis par la justice, je veux pas qu’on les accable, l’opprobre est déjà énorme. Mais il serait inconcevable de les voir revêtir les couleurs de la France. Donc, pas de cruauté, mais une sanction juste.
    Nous devons être exemplaires si nous venons incarner nos valeurs.
    Il y va de la dignité et de l’exemplarité de la France et de son équipe nationale.