Paulus Hochgatterer, Le jour où mon grand-père a été un héros. Le mercure de France.
Jusqu’à la réception de ce beau roman parlant de la fin de la Seconde Guerre mondiale, j’ignorais tout de l’existence ou de l’œuvre de ce romancier autrichien. La forme extérieure fait un peu penser aux nouvelles de Stefan Zweig puisqu’il s’agit de quelques chapitres centrés autour d’une même problématique : la fin d’une guerre épuisante qui laisse l’Autriche et tant d’autres pays d’Europe, exsangues. Pourtant le cadre est d’une sérénité olympienne : un couple de fermiers vivant dans une exploitation agricole isolée en Autriche avec leurs quatre enfants. Tout se passe plutôt bien avec une seule ombre au tableau : les bombardements incessants de la RAF britannique et des forteresses volantes des Américains qui ravagent une ville sans importance stratégique probante. Certes, il y a une gare et quelques usines civiles à l’entour, mais rien de vital pour l’effort de guerre allemand. Ces raids aériens visent plutôt à démoraliser les habitants du pays, et de l’ensemble du IIIe Reich.