Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 109

  • Édith Bruck, Le pain perdu. Éditions du sous-sol, 2021

    Édith Bruck, Le pain perdu. Éditions du sous-sol, 2021

     

    Le titre de cet ouvrage parait bien inoffensif, anodin , il entretient même l’idée que nous allons lire un récit paisible, serein ; car quoi de plus rassurant que du pain, même perdu puisque cela évoque une pratique culinaire très prisée ? Eh bien, vous n’y êtes vraiment pas.

     

    Il s’agit du récit d’une fille juive vivant en Hongrie pendant la Seconde Guerre mondiale, dans un village apparemment à l’abri du drame mondial qui se déroule loin, très loin de chez elle. Il s’agit d’une famille juive un peu pratiquante et qui se reconnait comme citoyenne du pays magyar, entretenant de bonnes relations avec la plupart de ses voisins. Et, curieux hasard en raison de ses connotations avec la Pâque juive, Pessah et matsa, la fête de l’azyme, on prépare ce type de pain prescrit par la Bible durant cette période. La mère de famille, aidée de ses filles, dont la future narratrice de cette saga familiale, met au four cinq miches de pain dans le but de les consommer durant une fête qui proscrit tout levain ou pain levé… Tout semble être calme quand soudain des coups se font entendre contre la porte. La famille n’attend personne et n’a  même pas  le temps d’aller ouvrir, que  deux gendarmes hongrois hilares défoncent la porte, ordonnent aux présents de se lever et de prendre du linge de rechange pour une seule journée. Le tout en cinq minutes ! La mère réclame l’autorisation de récupérer son pain pour le cas où, refus des forces de l’ordre, d’où le titre, le pain qu’on a perdu. Mais je pense que la narratrice a voulu faire son profit de l’arrière-plan biblique, du livre de l’Exode où on lit que les Hébreux, chassés d’Égypte, ne purent pas attendre que le pain, prévu comme viatique, lève. Ils durent se contenter de pain azyme…

    Lire la suite

  • Pierre-Henry Salfati, La fabuleuse histoire du Juif errant (Albin Michel / Arte.)

     

    Pierre-Henry Salfati, La fabuleuse histoire du Juif errant (Albin Michel / Arte.)

     

    C’est une bonne idée d’avoir revisité ce mythe du Juif errant en langue française, alors qu’il est largement étudié et connu, notamment en Allemand où sa présence presque envahissante dans la littérature défie l’entendement. C’est un mythe qui constitue l’épine dorsale de l’antisémitisme et de la dénonciation du Juif en général, tant celui de l’Antiquité que son lointain descendant de la modernité. Curieusement, ce renvoi à la notion des châtiments éternels, si chère à une certaine théologie chrétienne qui va de saint Augustin à Luther, mais qui poursuit sereinement sa route jusqu’à nos jours, n’a pas attiré l’attention de ses promoteurs et diffuseurs sur la contradiction avec ce qui est réputé avoir été l’essence véritable du Christ : l’amour intégral, l’aspiration à l’harmonie, ne pas se venger, ne pas garder rancune à qui que ce soit, tendre l’autre joue, etc…

    Lire la suite

  • ürgen Habermas, Une histoire de la philosophie. (I) La constellation occidentale de la foi et du savoir. Gallimard.

    Jürgen Habermas, Une histoire de la philosophie. (I) La constellation occidentale de la foi et du savoir. Gallimard.

     

    Il s’agit de la traduction  française de l’œuvre immense du grand philosophe d’Outre-Rhin Jürgen Habermas, qui compte deux volumes. Le seul reproche que l’on puisse faire à cette œuvre monumentale, c’est le corps de caractères très réduit, rendant la lecture fort difficile. Mais cela s’explique par le prix de revient des deux volumes qui sont imprimés selon le même mode. Malgré tout, cette entreprise reste un événement de taille dans l’histoire de la philosophie.

    Lire la suite