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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1216

  • SAVONAROLE, LE GLAIVE DE DIEU

    SAVONAROLE, LE GLAIVE DE DIEU   DE MARE VIALLON  (PARIS, ELLIPSES,  2008)
    Dans leur superbe collection consacrée aux grandes biographies, publiées sous la ferme et bienveillante férule de Gwendoline Rousseau, les éditions Ellipses nous offrent un bel ouvrage consacré au frère dominicain, né à Ferrare, Jérôme Savonarole. Un homme étrange, apparemment impénétrable, soumis à des passions secrètes que l’auteur, Madame Marie Viallon, réussit à démonter avec délicatesse.
    Né en 1452 dans une fratrie assez importante, le jeune homme, entré dans les ordres et penchant de plus en plus vers un extrémisme religieux et politique, finira tragiquement en 1498, après avoir traversé son existence terrestre comme un météore. Après avoir été éminemment respecté ou plutôt redouté par la ville de Florence qui jouissait alors d’un grand prestige, il fut condamné à la pendaison et, horreur absolue, à l’incinération  de son cadavre afin que nulle sépulture ne puisse conserver son passage sur cette terre.
    L’Histoire, nous apprend-on, avance par contradictions surmontes : antagonismes des classes sociales, progrès techniques et philosophiques qui ouvrent des brèches plus ou moins grandes dans les haies protectrices des traditions religieuses, autant de choses qui détruisent sous nos yeux l’ordre ancien pour accoucher, quoiqu’on fasse, d’un monde nouveau dans lequel il faudra trouver sa place. C’est probablement le rendez-vous manqué par Savonarole qui n’a pas fait preuve d’intelligence politique en se permettant de critiquer avec véhémence le pape, voire même certaines grandes familles patriciennes, en leur présence, à l’église : il n’hésitait pas à prononcer des prêches enflammés  mettant presque directement en cause des pratiques sociales, certes condamnables, mais commises par des gens trop puissants… Comment un frère dominicain pouvait-il combattre des oligarchies politiques ? Même son ordre, inquiet de ses débordements et soucieux de conserver ses positions dans le contexte socio-politique de l’Italie de cette fin de XVe siècle, préférera l’éloigner en lui accordant parfois des promotions qui n’en étaient pas vraiment. Et Savonarole ne changea pas…

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  • LE JEU DANGEREUX DE LA CORÉE DU NORD

    LE JEU DANGEREUX DE LA CORÉE DU NORD
    Quel que soit le jeu que joue présentement la Corée du Nord, c’est un exercice fort dangereux. Si dangereux que les commentateurs se sont demandés si cette fuite en avant ne cachait pas, en réalité, une situation bien plus préoccupante que celle de la simple  sécurité : la survie du régime tyrannique qui se cherche un successeur, comme une dynastie, pour que l’œuvre accomplie ne se perde point. Prenant les devants, les caciques du régime veulent que cette période de transition qui s’annonce, quoiqu’en dise le pouvoir en place, ne soit pas mise à profit par le monde libre pour installer un régime qui serait un tout petit peu plus acceptable.

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  • Jérôme MONOD, Les vagues du temps. Fayard, 2009

    Jérôme MONOD, Les vagues du temps. Fayard, 2009

    Quand on repose ce livre où Jérôme Monod évoque sa vie et ses multiples fonctions, ses voyages, mais aussi ses réflexions et ses espoirs, on se sent envahi par un sentiment diffus de jubilation : voici un homme dont trois grands axes ont balisé l’existence : la haute administration, la grande industrie et la politique, non pas en tant qu’élu (il est trop intelligent pour cela) mais en tant que conseiller écouté, sûr d’avoir l’oreille du prince.
    Pourquoi ai-je tant aimé ce livre que j’ai lu de la première à la dernière (sauf certains passage du long chapitre sur l’entreprise dévoilée) ? Probablement, parce qu’il commence par une profonde réflexion quasi-philosophique, sur les violences et les facteurs qui les génèrent. L’auteur se demande directement si le monde va devenir invivable.  Mais ce n’est pas tout, ce qui m’a vivement touché, ce sont les origines et la mentalité typiquement protestantes de cet homme qui consacre d’emblée, sans fausse honte, quelques développements bien sentis à l’argent et à ses dangers, à son pouvoir pour aider mais aussi pour nuire… A aucun moment il ne verse dans cette hypocrisie qui veut faire croire que l’argent et la richesse matérielle sont une malédiction dont il se faut se garder. Les réflexions assignent à l’argent la vraie qu’il occupe et doit occuper mais balisent soigneusement les domaines dans lesquels il ne devrait jamais interférer. Enfin, dernière cause de ma satisfaction, c’est la familiarité avec la Bible, les lectures bibliques et la présence de cette exigence morale quasi-quotidienne qui pousse l’homme à agir (le plus souvent possible) en conformité avec l’éthique. Ce n’est pas toujours facile et l’auteur relate les scrupules qu’il eut à se séparer d’un directeur de filiale de la Lyonnaise des eaux aux USA… A la fin du récit, il signale que l’homme s’était rendu en Floride pour se changer les idées et finit par retrouver d travail dans le New Jersey…

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