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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1357

  • LA FABRICATION D’UNE RUMEUR ; COMMENT SONT MORTS LES SOLDATS FRANÇAIS EN AFGHANISTAN ?

     

     

    LA FABRICATION D’UNE RUMEUR ; COMMENT SONT MORTS LES SOLDATS FRANÇAIS EN AFGHANISTAN ?
        Il me faut revenir sur les soldats français morts en Afghanistan. Selon une publication étrangère en langue et le journal français satirique paraissant le mercredi, les soldats ne seraient pas morts de la façon dont cela a été annoncée officiellement…
        Selon une rumeur qui tend à devenir persistante, l’interprète afghan de l’unité de combat aurait disparu avant l’attaque car il aurait trahi les projets de la patrouille au profit des talibans… Enfin, la même version prétend que quatre des soldats auraient faits prisonniers et auraient été exécutés après coup…
        A cela l’Etat major répond qu’il y a eu une fuite, c’est évident, puisque les parachutistes étaient attendus mais que l’interprète était bien là puisqu’il figure parmi les tués… La même source ajoute qu’il n’y eut pas de prisonniers français.
        La question qui se pose est : qui dit la vérité ? Je suis enclin à penser que c’est l’Etat-Major… Mais tout de même, alors d’où viennent ces rumeurs ? Une chose est sûre, l’opération eût pu être mieux préparé : n’y avait-il pas de moyens de reconnaissance, notamment aérienne ? Et lorsque les parachutistes ont décidé de quitter les véhicules, pourquoi n’y eut-il pas un survol d’hélicoptères du col à patrouiller ? Cela aurait peut-être débusqué les talibans ou les aurait contraint à se dévoiler, ce qui conduit à leur anéantissement par l’avion et l’artillerie… D’ailleurs, la riposte, après coup, fut foudroyante : plus de 40 morts dont un chef recherché depuis longtemps.
        Cela ne ramène pas les jeunes soldats… Hélas !
     

  • SENS ET CONTRE-SENS OU COMMENT GÉRER LES COMMENTAIRES SUSCITÉS PAR LES NOTES ET LES ARTICLES

     

    SENS ET CONTRE-SENS OU COMMENT GÉRER LES COMMENTAIRES SUSCITÉS PAR LES NOTES ET LES ARTICLES

    Comment gérer un blog qui marche, attire toutes sortes de commentaires, de réactions (le plus souvent intéressantes et policées dans l’immense majorité des cas), en une phrase : comment se comporter lorsque, en certaines occasions, des lecteurs, certes, bien intentionnés, mais un peu rapides, vous prêtent des arrière-pensées qu’on n’a pas ?
    Avant de passer aux choses concrètes, je dirai que, du fond du cœur, je suis très heureux d’avoir attiré un si grand nombre de gens, de recevoir tant de commentaires et de communiquer avec des personnes que je n’ai pas l’honneur de connaître mais qui m’apprennent tant de choses… Au fond, la blogosphère est en train de révolutionner nos habitudes et de créer des mentalités nouvelles ; ce n’est pas rien, car chez un être humain, la chose la plus malaisée à transformer n’est autre que sa mentalité. Un vers de Charles Baudelaire : le cœur des villes change plus vite que le cœur des hommes… Ce qui signifie que l’on arrive à coups de pioche à changer les immeubles et les maisons, mais le cœur de chair et de sang est parfois si passionné que ne peut rien là-contre. Cette idée d’indicible, l’invincible dureté du cœur humain a déjà préoccupé les prophètes hébraïques du VIIIE siècle qui prêtait à Dieu l’intention de nous donner un cœur de chair à la place d’un cœur de pierre. Et il n’a pas toujours réussi : c’est dire !
    La ligne de ce blog est assez spéciale : on y colle à l’actualité, mais que l’on essaie de déchiffrer ou d’enrichir à l’aide de réflexions philosophiques. Même lorsque j’ai parlé du meurtre d’enfants ou de catastrophes naturelles ou d’autres faits divers, je ne me suis jamais contenté d’étaler les faits à l’état mais je les ai constamment mis en perspective, de mon mieux.
    Certains de nos estimés lecteurs m’ont gentiment reproché d’être de parti pris, de ne pas aimer les Russes etc… Ce n’est pas vrai. Dans l’interview que j’ai accordé mardi matin à la nouvelle radio animée par Monsieur Pascal Décaillet (matinales), j’ai souligné que ce peuple existait avant et existera après le communisme et d’autres avatars. J’ai énoncé une liste de grands hommes de lettres et d’esprit… Et pour finir, tous deux nous avons émis le vœu de voir la Russie ou plutôt ceux qui la gouvernent présentement, se reprendre et respecter la légalité internationale…
    Et voilà que certains nous reprochent d’accepter la sécession du Kosovo, l’occupation de l’Irak, l’intervention en Afghanistan.… Franchement, en déchiffrant quelques commentaires, j’ai cru rêver ! Comment peut-on se méprendre à ce point ? Comment comparer des carottes et des courgettes ?
    Une autre particularité de ce blog est de rendre compte de livres de différents styles, de philosophie, de littérature et d’histoire, mes spécialités à l’Uni de Genève. Enfin, les conférences de la Mairie du XVIe arrondissement, données mensuellement, sont généralement reproduites afin que nos amis de la Tribune de Genève puissent, s’ils le veulent, en faire leur profit.
        Enfin, on a dû relever que je ne réponds que très rarement aux commentaires et ces dernières semaines il y en eut des centaines, je dis bien des centaines ! Que l’on n’y voie pas, je vous prie, le moindre signe de négligence ou d’irrespect. Bien au contraire ! Ce sont mes activités professorales et éditoriales qui m’en empêchent.
    Après cette mise au point, je forme le vœu que nous serons lus avec soin et que chacun tournera sept fois sa langue dans sa bouche avant de faire couler l’encore.
     

  • INFORMATION ET QUÊTE DU SENS…

     

     

    INFORMATION ET QUÊTE DU SENS…
        N’ayant pas l’honneur d’être un journaliste professionnel et nourrissant une grande estime à l’égard des membres de cette corporation, je m’applique, chaque fois que je le peux, à dégager un sens, un certain sens, de ces masses d’informations qui s’abattent sur nous matin, midi ou soir, où que l’on soit dans toutes les parties du monde !
        Dans le langage des spécialistes de la presse, on distingue entre deux genres de journaux : d’opinions, notamment les feuilles qui donnent en même que temps la nouvelle et son interprétation ; et enfin les journaux d’information qui vous livrent les faits et les événements bruts de décoffrage, comme on dit, ce qui signifie une information non dirigée, car c’est à chacun de se forger une opinion, rout en étant, si possible, ouvert à celle des autres…
        Mais la question qui se pose est la suivante : est-ce que chacun est en mesure de séparer la paille du grain, d’interpréter correctement des nouvelles qui ont parfois une charge émotionnelle très forte, même trop forte ? Ce n’est pas malheureusement pas sûr…
        Au Moyen Age qui ne connaissait ni l’école publique, ni la scolarité obligatoire, ni la démocratie et où savoir lire et écrire n’était pas le bien commun de tous, on ne se posait pas cette question : les sages de l’époque avaient érigé un mur hermétique entre les masses incultes et les rares élites appelées à diriger la cité et le pays… Un peu comme du temps de Platon.
    Les enseignements de Platon et de son successeur Aristote furent repris par les philosophes chrétiens, musulmans et juifs du Moyen Age qui décrétèrent l’interdiction de communiquer aux masses la vérité sur les mystères de l’univers. Et ce pour deux raisons : d’abord il n’était pas du tout évident qu’elles les comprissent et ensuite cela risquait de porter préjudice à leur foi et à l’image que leur religion entendait donner du monde…
        Nous n’en sommes plus là : mais la situation est restée la même en ce qui concerne l’aptitude ou l’inaptitude des gens à comprendre la masse d’informations qui leur assénée tous les matins dans les colonnes de journaux, les ondes radiophoniques et les canaux cathodiques… Je vérifie cette donnée incontournable chaque fois que la dame qui s’occupe de l’entretien me met au courant de ce qu’elle a vu ou entendu… Ce qui n’était alors qu’une hypothèse ou une conjecture ou même une supposition est pris pour de l’argent comptant ! Et pourtant ces petites gens sont admirables et touchantes.
        Comment obvier à cela, comment pallier ce manque ?  Seule l’éducation, l’enseignement peuvent y contribuer. Dans une lettre à un poète de ses amis, Edmond Rostand écrivait ceci :quand je vous lis, je respire mieux. Et c’est vrai, l’essence de la liberté se trouve dans l’intellect, un peu aussi dans la sensibilité, mais surtout dans l’esprit.  Grâce à son intellect l’homme franchit les barrières, dépasse l’espace où il se trouve parfois confiné… Il suffit de voir comment un bon livre de qualité, bien écrit, nous captive, nous transporte et comment nous enous en souvenons des décennies plus tard…
        Mon message est qu’il faut réfléchir sur l’information qu’on reçoit, mais pour y parvenir, il faut s’y préparer longuement… Et comment ? En lisant de la bonne littérature, de grands auteurs, de grandes idées, de grands philosophes. On se rend alors compte que les nouvelles de la veille ou de l’avant-veille servent, quelques jours plus tard, à emballer le poisson sur la place du marché, alors que les lignes de Socrate, Platon, Aristote, Descartes, et de tant d’autres demeurent telles des étoiles impérissables au firmament de la pensée humaine.