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Vu de la place Victor-Hugo - Page 137

  • Les Juifs, une tache aveugle dans le récit national (Albin Michel) (sous la direction de Paul Salmona et Claire Soussen)

    Les Juifs, une tache aveugle dans le récit national (Albin Michel) (sous la direction de Paul Salmona et Claire Soussen)

    Derrière cette expression un peu mystérieuse «une tache aveugle» se cache la non- perception, l’occultation plus ou moins volontaire d’un fait historique avéré. Ici, il s’agit de l’absence d’une référence à la présence juive dans le récit national français. En gros, l’historiographie française a fait l’impasse sur la présence juive en France au fil des siècles. Comment faut il le prendre, comment interpréter cette occultation et quelles en furent les noires ( ?) arrière-pensées ? C’est l’objet de ce remarquable ouvrage.

    Voulait-on éradiquer, historiquement parlant, cet héritage juif qui plonge ses racines profondément dans l’humus national ou s’agit-il simplement d’une ignorance, voire d’un désintérêt ?

    J’ai commencé par lire avec attention l’éclairante introduction de Paul Salmona qui cite quelques cas flagrants d’oubli volontaire ou involontaire, notamment chez quelques grandes figures de l’historiographie française contemporaine. Il cite le cas d’un livre de Georges Duby qui vient d’être réédité, Guerriers et paysans, chez Gallimard et dont j’ai rendu compte dans la Tribune de Genève… Cette absence de presque toute référence à la présence juive, et donc à l’appartenance des communautés juives à la grande communauté nationale, m’avait frappé ; toutefois, je n’ai pas osé le signaler dans mon compte rendu… D’un autre côté, il faut aussi reconnaître que lorsque Duby rédigeait son important ouvrage, le niveau des études juives dans l’Hexagone était loin d’être celui d’aujourd’hui… Le nombre de chaires universitaires dévolues aux études juives est aujourd’hui assez considérable. Cela n’a pas toujours été le cas… On peut croire qu’il n’avait pas d’éléments ou d’ouvrages sur lesquels il aurait pu s’appuyer pour en faire état.

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  • Louis Maurin, Toujours plus ! Enquête sur ces privilégiés qui n’en ont jamais assez. (Plon)

    Louis Maurin, Toujours plus ! Enquête sur ces privilégiés qui n’en ont jamais assez. (Plon)

    Il est certains pays qui se caractérisent par un fort unilatéralisme, une seule tendance ou presque, un seul aspect de leur relief ou de leur population ; la France en fait partie depuis toujours. On y trouve constamment la question de l’’inégalité, ce qui entraîne inlassablement une réaction qui a pour nom l’égalitarisme. C’est dire que l’auteur de ce beau livre, Louis Maurin, a bien choisi son sujet. Il y a de quoi faire. Même si l’on y décèle une sorte d’instruction à charge, exclusivement. Néanmoins, le livre offre une grande moisson de faits qui permettent de mieux comprendre la problématique.

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  • Comment gérer le legs religieux… Comment surmonter les antagonismes ?

    Comment gérer le legs religieux… Comment surmonter les antagonismes ?

    Depuis de nombreuses années nous vivons sous la régime tyrannique des sondages d’opinion. Les sujets les plus vitaux de nos sociétés ne fendent les épaisses couches de l’indifférence que si et seulement si quelques sondages finissent par s’imposer et retenir toute notre attention. Or, en France, nous sommes arrivés à un état que le philosophe Karl Jaspers a qualifié de temps axial (Achsenzeit), c’est-à-dire à un tournant de l’évolution de notre vie culturelle, c’est-à-dire capable d’imprimer une orientation fondamentale, cruciale de notre penser et de notre sentir. De notre devenir. Et c’est toujours la place que peut ou doit prendre l’héritage religieux de notre civilisation. Certes, on va croire que je veux reparler de la laïcité, alors qu’en réalité on a dépassé ce stade préliminaire depuis des décennies. On en est désormais au point de sauver ce qui peut encore l’être. Et ici il s’agit de la question suivante : pouvons nous continuer à penser librement, à réfléchir librement et à publier librement notre opinion en matière religieuse ? Avouons que dans le pays de Voltaire, une telle problématique peut être assimilée à une énorme régression à la fois intellectuelle et spirituelle.

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