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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1394

  • L’INTERVIEW D’EHUD BARAK AU JOURNAL LE MONDE

    L’INTERVIEW D’EHUD BARAK AU JOURNAL LE MONDE
        c’est Ehud Barak, le ministre de la défense d’Israël, qui fait la manchette du Monde en date du 20 juin. Le ministre d’Israël est en visite de travail à Paris pour deux jours. Les informations qu’ils donne dans son dialogue avec les journalistes sont de trois ordres : la bombe iranienne, la Syrie et le Hamas. Il convient de commenter les déclarations du ministre :
    a)    la bombe iranienne inquiète gravement les Israéliens et on peut les comprendre. Ils préconisent donc un renforcement des sanctions, notamment économiques et financières, en s’adjoignant les services de pays comme la Russie, la Chine et l’Inde. Ehud Barak insiste sur le fait qu’il faut lâcher du lest à l’égard des Russes et implore les USA de suivre cet exemple.  Les Russes sont très sensibles à de l’indulgence à leur égard lorsqu’ils combattent le terrorisme tchétchène. Ils ne digèrent toujours pas l’étalage de l’hyper puissance américaine, notamment que celle-ci pousse l’OTAN jusqu’aux anciens Etats de l’ex URSS. La nouvelle administration devra donc faire des concessions.
    b)    Les réflexions sur la Syrie sont très édifiantes et précises. Il ne s’agit pas encore de négociations mais de pourparlers préliminaires qui pourraient éventuellement déboucher sur autre chose. On sent entre les lignes que le général se démarque quelque peu des déclarations de son premier Ministre Olmert. Voici les priorités de Bachar el Assad, selon Baral : d’abord sauvegarder les intérêts de la famille Assad, c’est-à-dire du régime ; ensuite gagner l’estime des USA dont les milliards affluent dans l’Egypte voisine alors que la Syrie est au bord de l’asphyxie économique. Avoir un rôle prépondérant au Liban, notamment au plan économique. Et le Golan n’arriverait qu’à la fin. Barak se fonde sur des négociations avec le père de Bachar pour établir cette classification des priorités. Ce qui est révélateur,n ce sont les déclarations du général sur le Golan : nous l’aimons beaucoup, dit-il, nous l’avons conquis de haute lutte, mais nous sommes à la fois assez forts pour le garder que pour le rendre, car la situation stratégique a changé… Donc, une déclaration qui laisse augurer des changements en Israël…
    c)    La question du Hamas est liée à la précédente : si l’on détache la Syrie de l’Iran, ce dernier pays apparaîtra sous son vrai visage, à savoir une puissance musulmane chiite, non arabe, poursuivant des vues hégémoniques dans la région. La Syrie aurait alors intégré le camp des Etats arabes modérés, suivant Washington, tandis que le Hamas et le Hezbollah en seraient inéluctablement affaiblis puisqu’ils seraient privés du soutien de l’ancien allié syrien…

    Pour le reste, le ministre n’est pas contre l’invitation de Bacahr el-Assad à Paris pour le défilé du 14 juillet.

  • L’ALGERIE ET LE DIALOGUE INTERRRELIGIEUX

     

     

    L’ALGERIE ET LE DIALOGUE INTERRRELIGIEUX
        C’est la tribune de Monseigneur Hippolyte SIMON, archevêque de Clermont, parue dans le journal Le Monde du 18 juin 2008, qui me donne l’occasion de revenir sur les problèmes que rencontrent en Algérie des hommes et des femmes, de nationalité algérienne, désireux de rejoindre une autre religion, notamment chrétienne, et qui rencontrent, pour cette raison, des difficultés d’ordre judiciaire.
        La tribune du prélat revient sur ce qu’il nomme l’islamité de ce pays d’Afrique du Nord, et qui constitue le ciment unificateur de l’ensemble de sa socio-culture… C’est un fait, mais comment dialoguer avec d’autres religions, si on n’a pas le droit de propager ou de distribuer des livres religieux, notamment des Bibles et des exemplaires de l’Evangile ? En Europe, nul ne trouve à redire lorsqu’on distribue des livres d’une autre religion. C’est même un article de la Déclaration des droits de l’homme . En arabe huquq al-insane
        Nous lisons que le Premier Ministre François Fillon doit aujourd’hui même évoquer ce problème –qui n’est pas mineur- avec les plus hautes autorités algériennes. Une jeune femme a été traduite devant un tribunal qui requis contre elle une peine de prison au motif qu’elle se rendait coupable de propagande religieuse au profit d’une autre religion… Voilà un argument d’un autre âge !
        Depuis le XVIIIe siècle, l’Europe a connu le siècle des Lumières qui a émis à l’égard des religions des critiques constructives, partie intégrante de nos religions. Il faudrait que toutes les religions monothéistes deviennent comme le judaïsme et le christianisme, des cultures gisant au fondement de notre vie sociale. Le dialogue interreligieux est à prix, le maintien d’une immigration contrôlée et choisie sous nos latitudes aussi.
     

  • LA France ET ISRAÊL, UNE NOUVELLE LUNE DE MIEL…

     

    LA France ET ISRAÊL, UNE NOUVELLE LUNE DE MIEL…

        L’élection du président Nicolas Sarkozy à la tête de l’Etat a modifié bien des choses et justifie largement le programme du candidat axé sur l’idée de rupture. Celle-ci ne s’est pas seulement imposée dans le cadre de la politique intérieure, elle se reflète aussi nettement dans le contexte extérieur. Et le tout prochain voyage du président français en Israël en apporte une preuve éclatante.
    Quand on demande aux Israéliens, francophones ou non, ce qu’ils pensent du nouveau président, leur réaction est unanimement positive. Les membres du gouvernement comme l’homme de la rue lui font confiance pour rééquilibrer les relations entre leur pays et la France qu’ils ont toujours chérie dans leur cœur. Certains évoquent encore devant le visiteur médusé la fameuse phrase du Général de Gaulle Israël, notre ami, notre allié, avant de citer la seconde, aux effets si dévastateurs.
    Nicolas Sarkozy se veut l’ami d’Israël tout en cherchant énergiquement une solution au problème israélo-palestinien qui risque de compromettre son beau projet d’union pour la Méditerranée. Or, comment croire que les Etats arabes, riverains de la Mare nostrum, accepteront de siéger aux côtés d’Israël dans une institution destinée à instaurer une zone de paix et de prospérité dans une région agitée, depuis des décennies, par tant de turbulences ?
    Le président Sarkozy tiendra la balance égale entre les partenaires proche orientaux de la France là où notre pays avait, durant tant d’années, sacrifié l’amitié franco-israélienne sur l’autel de sa politique arabe.  Comment s’explique ce changement ? Les Israéliens, c’est tout simple, se méfient du Quai d’Orsay mais font confiance au nouveau président qui comprend leurs problèmes. Et ils sont nombreux !
    Malgré l’allégresse, L’Etat d’Israël célèbre ses soixante ans sur fond de pessimisme et d’interrogations  graves : l’avenir du sionisme est-il menacé ? N’assiste-t-on pas à une sorte de lassitude profonde de la population israélienne ? Eu égard au grave déséquilibre entre la population israélienne et les populations des Etats voisins, on se demande aujourd’hui si cette arme démographique ne va pas imposer dans les prochaines décennies une donne radicalement nouvelle…
        Et, pourtant, en dépit de toutes ces menaces, les citoyens de ce petit pays s’illustrent dans de très nombreux domaines et leur revenu moyen est équivalent à celui de notre pays ou de Taiwan…  L’agronomie, la recherche médicale, l’enseignement universitaire, la technologie de pointe et les découvertes pharmaceutiques classent ce pays parmi les meilleurs au monde. Le nombre d’ingénieurs atteint 1,4% alors que les USA n’ont que 1,2% et l’Allemagne 0,9 % … Il est donc permis de parler du génie d’une persévérance.
    Mais il n’y a pas que le problème avec les Palestiniens, il y a aussi les tensions sans cesse croissante entre différents secteurs de la société israélienne. Les laïcs et les religieux se livrent une guerre féroce que l’on sent à chaque vote du budget de l’Etat par exemple, lorsque les partis religieux, eux-mêmes désunis, réclament des exonérations à l’Etat dont les subsides leur permettent de vivre .
    Dans sa sagesse, Ben Gourion avait décidé d’offrir aux religieux certaines prérogatives au motif que l’on ne pouvait marginaliser la religion juive et ses représentants dans le pays des … juifs. Mais ce fut un côte mal taillée, laquelle explique qu’Israël n’a toujours pas de constitution et que ses différentes lois fondamentales s’empilent les unes sur les autres. Alors l’idée sioniste a-t-elle échoué ou bien requiert-elle une simple remise à jour ? On se souvient que des voix se firent entendre pour dénoncer le douloureux dilemme dans lequel, selon ses critiques, Israël se serait volontairement enfermé : ou bien cet Etat reste sioniste et dans ce cas il trahit ses idéaux démocratiques puisqu’il ne laissera jamais l’actuelle minorité arabe prendre les rênes du pouvoir, ou alors, il se réclame sans réserve aucune de ses idéaux-là et renonce volontairement aux structures sionistes qui ont présidé à sa naissance…
    Le président Sarkozy comprend ce dilemme fondamental d’Israël et ne cherchera pas à attiser des contradictions, réelles ou supposées. Car il sait que tout en restant ce qu’il est, l’Etat d’Israël aspire à la paix et à la sécurité. Comment y parvenir, si ce n’est en aidant les Palestiniens à assumer paisiblement leur propre existence nationale et à s’engager sincèrement sur la voie du développement  et de la prospérité.
    Le président Sarkozy a su redynamiser le rôle de la France au Proche Orient, en affichant un soutien sans faille au Liban et plaçant adroitement la Syrie et son gouvernement devant leurs responsabilités. Ce n’est pas un hasard si la presse israélienne parle ces derniers jours d’une poignée de main entre Bachar el-Assad et le Ehoud Olmert… à Paris le 13 juillet prochain. Ce serait à porter au crédit exclusif du président et de la diplomatie française. Et ainsi, on pourrait revivre une véritable lune de miel entre Israël et la France.
    Rêvons un instant : Ben Gourion disait qu’être réaliste c’était aussi croire au miracle. Et Ernest Renan, auteur d’une Histoire du peuple d’Israël, jugeait que sans être miraculeuse, l’histoire d’Israël était providentielle… Mais où est le différence ?
                                Maurice-Ruben HAYOUN*
    *philosophe, écrivain.