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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1437

  • David Pryce-Jones: un siècle de trahison: la diplomatie française et les Juifs (1894-2007

         Le moins que l'on puisse dire de ce livre, si bien documenté et si remarquablement traduit en français, c'est qu'il ne fait pas dans la nuance et constitue un véritable brûlot, un implacable pamphlet contre le Quai d'Orsay et les diplomates français en général dans leurs relations, présentes ou passées, avec Israël et … les juifs!

         Certes, je suis plus habitué à la lecture de livres de philosophie ou d'histoire des idées, mais l'histoire politique ou internationale récente suscite aussi mon intérêt. Toutefois, je me sens un peu groggy tant cette charge est unilatérale et sans nuances.
     
            Chacun sait que la politique arabe de la France a posé bien des problèmes et n'est pas à l'abri de reproches plus ou moins graves de partialité, de cynisme et même de parti pris. Mais il faut aussi comprendre un Etat comme la France, puissance musulmane jusqu'à la fin de la colonisation, et devant gérer toute une façade méditerranéenne dont les habitants sont foncièrement opposés à Israël, au motif que ce pays aurait spolié leurs frères Palestiniens…
     
           Il y a aussi le nombre d'Etats arabes ou musulmans (plus d'une vingtaine) réagissant comme un seul homme lorsqu'ils s'estiment injustement traités (on l'a vu récemment avec le boycottage du Salon du livre dont Israël fut l'invité d'honneur) que la France doit gérer en raison de ses besoins en investissements et en énergie… Nous ne cherchons pas à justifier mais simplement à comprendre, même si le cynisme n'est guère acceptable.
     
          Mais ce qui frappe le plus dans cette enquête bien documentée (voir la bibliographie si fournie), c'est la lumière crue jetée sur des écrivains comme Paul Claudel, Morand, Louis Massignon et Alexis léger (Saint-John Perse) : tous ces hommes, diplomates de carrière et grands écrivains ou islamologue (La passion d'Al-Halladj) ne portaient pas vraiment les juifs dans leur cœur…
     
          La lecture de certaines notes de ces fonctionnaires (et de bien d'autres) du Quai d'Orsay ont le don de nous laisser songeurs…  Les rares diplomates à s'en tirer presqe indemnes, sont, à peu de choses près, Henri Froment-Meurice et Pierre-Etienne Gilbert. C'est bien peu; mais Dieu n'a-t-il pas consenti à sauver la ville pour seulement dix justes?
     

     

    Denöel, Paris, 2008 

      


     

  • L'euthanasie: le cas de Madame Sébire

     

        Agée de cinquante-deux ans, cette femme qui demandait qu'on l'aide à abréger ses effroyables souffrances, s'en est enfin allée vers l'éternité. Elle a été retrouvée morte tôt ce matin dans les environs de la ville de Dijon. La question est simple et pourtant la réponse à lui apporter ne l'est guère: nous donnons la vie -et c'est même le premier commandement du livre de la Genèse qui exhorte: croissez et multipliez vous!- mais pourrions nous, un jour, être habilité à donner la mort?

        On se rend bien compte que la question n'a plus qu'un seul aspect judiciaire ou politique, bien au contraire, on se retrouve, qu'on le veuille ou non, dans le domaine, certes mouvant, mais O combien plus compliqué de l'éthique, de la philosophie et de la religion.

        Car, si un grand nombre de gens optent pour le refus d'une injection léthale, il en est d'autres qui arguent de l'aspect insupportable des souffrances endurées pour dire, que tout au contraire, donner la mort, dans des cas précis, c'est être éthique, c'est abréger des souffrances aussi terribles qu'inutiles! En une phrase, c'est un traitement, un comportement humain, au vrai sens du terme.

            Nous sommes pris dans un paradoxe car si c'est à l'Etat de légiférer, et nul ne songerait à lui contester ce droit, cette obligation, comment imposer une loi politique , civile à des citoyens qui ne professent pas tous les mêmes valeurs?

          En qualité de philosophe, passionné par les problèmes de philosophie religieuse et les questions éthiques, j'avoue mon irrésolution et mon désarroi. On ne peut pas laisser la décision aux seuls médecins car la science ne saurait tenir lieu de morale; on ne peut pas non plus laisser faire le législateur car sa loi, à elle seule, serait critiquable et imparfaite. Et dans ce domaine, nul droit à l'erreur… Alors, que faire? Surtout lorsque, dans les pays voisins, la situation est plus claire…
     

    Lien permanent Catégories : Philo
  • Terrorisme et démocratie

        Un article du Monde signé par Daniel Vernet, paru au début de cette semaine, revient sur la guerre d'Irak et l'idéologie des néoconservateurs américains.

        C'est un fait établi depuis bien longtemps que les Français en général ne partagent pas à l'égard des USA, la même admiration et le même jugement positif que le nouveau président de la République. Mais tout de même! Pourquoi s'acharner à vouloir démontrer que le président Bush a eu tort d'envahir l'Irak dès qu'explose la première bombe à Bagdad? 

        C'est en réalité une œuvre de longue haleine que le président amricain a entrepris. Son raisonnement initial était et reste juste: le terrorisme doit être combattu à la racine; il faut imposer la démocratie, notamment au Proche Orient, foyer endémique de troubles en raison des tensions internationales…  Il existe forcément une relation de cause à effet la dictature ou la tyrannie d'une part, et l'arriérisme et le terrorisme d'autre part.

        Certes, personne ne recherche la guerre pour la guerre. Et, ne l'oublions pas, le terrorisme d'al-Qaida s'est presque tari, il est résiduel, ce sont les opposition interreligieuses et interethniques qui expliquent les attentats qui se produisent à présent en Irak.

        Même si leurs arrières-pensées financières et économiques ne sont pas absentes, les USA ont fait preuve de courage et d'esprit de sacrifice en investissant tant d'hommes et de moyens en Irak et en Afghanistan. Où serions nous si nous les avions pas ?