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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1439

  • Le soulèvement des Tibétains en Chine et au Tibet

     

        Est-il vraiment surprenant de voir les Tibétains, et singulièrement leurs moines, se soulever contre les autorités chinoises, incendier des magasins appartenant aux membres de l'ethnie han et tout détruire sur leur passage? Non point. Si leur peuple et leur culture sont menacés de disparition (évitons le terme de génocide, passablement galvaudé cet an ci et presque démonétisé!) et si leur territoire sert de déversoir aux autres ethnies de Chine…

        Lorsque la Chine avait envahi le Tibet et l'avais intégré à son territoire, les victimes de la répression se comptaient alors par milliers…  Le monde, pris dans des oppositions entre l'est et l'ouest, avait d'autres préoccupations au sein desquelles les pauvres Tibétains pesaient bien peu. Aujourd'hui, la figure emblématique du Dalaï Lama vient changer la donne.

        Comme les jeux olympiques approchent, les chinois seront contraints, qu'ils le veulent ou non, de rectifier un peu leur attitude. Les Tibétains ont compris qu'une telle opportunité ne s'offrirait plus à eux avant très longtemps.

        De leur côté, les autorités chinoises devraient mettre à profit ces incidents graves pour assouplir leur position et voire même démocratiser leur régime. Il ne suffit pas de se montrer conciliant en apparence, il faut l'être ou, à tout le moins, le devenir progressivement. Ce petit peuple demande une autonomie culturelle pour éviter la dépersonnalisation. Qu'on la leur accorde. 

  • Les leçons d'un scrutin

     

        La gauche a généralement progressé aux dernières élections municipales en France, mais elle a tout juste amélioré ses résutats de 2001. Les changements intervenus notamment dans des villes comme Toulouse, Strasbourg, Amiens et Périgueux révèlent une certaine inconstance, une impatience des Français qui effectuent ce que les spécialistes nomment le zapping politique. C'est-à-dire: on envoie un président de la République à l'Elysée, on lui donne une majorité parlementaire confortable et ensuite, à la première élection venue, en l'occurrence les municipales, on lui envoie un coup de semonce … Pourquoi? A cause d'une sorte de mécontentement endémique qui affecte les mentalités dans ce pays!

        Là où l'on peut dire qu'il s'agit d'un mouvement d'humeur, c'est qu'en voyant la cote de popularité du Premier Ministre, on se rend bien compte que ce n'est pas la politique de Nicolas Sarkozy qui est critiquée, le premier menant la politique décidée par le second… Alors pourquoi cette sanction? Probablement, parce qu'on a toujours tendance à punir le pouvoir de ce qui ne va pas… Et là, les griefs (réels ou imagianires) abondent: pouvoir d'achat, renchérissement des matières premières, chômage des jeunes, insécurité (même si elle décroît) etc…

        Le président fait bien de ne pas remanier son gouvernement en profondeur et de renforcer le pôle de la communication à l'Elysée…  Il a reçu un mandate de cinq ans. Qu'il les utilise à plein. 

  • Les armées américaines en Irak

     

        Depuis quelque temps et malgré le retour de certaines actions terroristes, sanglantes mais limitées, les Américains marquent incontestablement des points en Irak. Le long article, bien présenté et solidement documenté de Patrice Claude dans le Journal Le Monde de cette semaine, le montre. De quoi s'agit-il? 

        Ayant enfin compris que dans l'Orient arabe, tout s'achète et tout se transforme (les alliés d'hier en ennemis de demain et inversement) les USA ont armé des milices sunnites contre al-Qaida et surmonté les réticences des Chi'ites qui regardaient d'un très mauvais œil le retour en grâce de leurs frères ennemis. N'oublions pas que durant le règne de Saddam, les Sunnites (40 % de la population) dominaient le pays et persécutaient leurs frères chi'ites 

        Grâce à cette alliance qui eût été naturelle et eût coulé de source si les Américains, dans leur folie, n'avaient pas dissous l'armée de Saddam et son système sécuritaire, al-Qaida est pratiquement détruite en Irak. Al-Zarqaoui doit se retourner dans sa tombe…

        La main de l'Iran n'est pas absente dans ce gigantesque marchandage. Les USA négocient en cachette avec ce pays dont le président s'est récemment rendu en grande pompe à Bagdad, dépendant ainsi de la protection de l'armée de l'oncle Sam. Absolument inimaginable il y encore peu de temps.

        Dans cette partie de poker menteur, les Iraniens pourraient nous étonner. Derrière les rodomontades de leur président, on perçoit une volonté iranienne, assez démoniaque, de changer d'alliance et de brader des intérêts apparents pour la chose qui le compte le plus; la sécurité de l'Iran et le renforcement de son rôle régional. Et dans ce marchandage, tout peut servir de monnaie d'échange: l'alliance contre nature avec la Syrie baassiste, le soutien au Hezbollah, l'appui accordé au Hamas, l'armement des Chi'ites en Irak et même le sort des soldats israéliens détenus…

        Le général de Gaulle l'avait bien dit: vers l'Orient compliqué, je voguais avec des idées simples…