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Vu de la place Victor-Hugo - Page 144

  • Bruno Le Maire, L’ange et la bête. Mémoires provisoires. Gallimard

    Bruno Le Maire, L’ange et la bête. Mémoires provisoires. Gallimard

    De grâce ! Que personne ne m’accuse d’être un jésuite ou un talmudiste qui sur interprète tout ce qu’il lit, mais vous avouerez avec moi que le titre de cet ouvrage ministériel est un peu chargé. D’abord une citation des Pensées de Pascal, connu pour sa misanthropie, ensuite l’épithète provisoires pour des mémoires qu’on rédige généralement bien après la cinquantaine… Ou est-ce à dire que nous assistons à un nouveau départ dont le présent texte ne serait qu’un prélude ? C’est que nos hommes politiques français nous ont habitués à ce pragmatisme à trois termes : a) je lance discrètement une campagne électorale pour accéder à l’échelon suprême b) je démens les rumeurs et c) je publie un livre pour donner le change et parler –en apparence- de tout autre chose.

    Apparemment, ce n’est pas encore le cas ; et, en tout état de cause, les premières pages de ce livre sont bien écrites. C’est un style travaillé sans être ampoulé, les idées sont claires, le ton un peu subjectif malgré tout, mais on sent que l’auteur trace les grandes lignes d’une sorte de philosophie politique. Comment diriger un pays, un ministère ou tout autre chose ? Ce n’est pas une philosophie politique à la Hegel puisque ce dernier divinise l’Etat alors que notre homme veut promouvoir tout autre chose, redonner une spiritualité à la France… C’est la première fois de ma vie que je lis pareille chose : la politique aurait pour vocation de donner une spiritualité à la France !! Quel courage ou quelle naïveté ? Cette sage résolution est nourrie par le spectacle émouvant d’une cathédrale qui brûle sous les yeux du jeune ministre. C’est le meilleur symbole de la fugacité de l’existence humaine et de la vanité des projets terrestres, en général.

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  • De l’inceste dana la Bible… Réflexions sur un débat d’actualité.

     

    De l’inceste dana la Bible… Réflexions sur un débat d’actualité.

    Dans l’histoire de la pensée philosophique en Europe, dans le monde de l’histoire des idées, un fait perdure depuis bien des siècles, depuis la Renaissance au moins, époque à laquelle la spéculation n’était plus enfermée dans le strict carcan de l’église catholique. Je dis bien catholique et non pas chrétienne car la Réforme est généralement accompagnée par l’humanisme. Mais je ne fais pas ici le procès du cléricalisme ni de la police religieuse de la pensée, ce n’est plus d’actualité. Ce que je veux dire, c’est que la Bible allait connaître un interminable purgatoire au point de ne plus faire partie du paysage intellectuel. Il faudra des siècles pour replacer l’anthropologie biblique au centre de la spéculation philosophique contemporaine. Nous en sommes là car aujourd’hui encore aucune pensée fondée sur l’héritage biblique n’a obtenu droit de cité, si ce n’est dans des revues ou des maisons d’édition à caractère confidentiel. Cet aveuglement est incompréhensible. On peut, on doit combattre la férule cléricale si elle s’avisait de vouloir à nous nouveau nous régenter ou simplement nous embrigader, mais on ne devrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

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  • Le dogme religieux et la loi civile, réflexions sur un débat actuel

    La loi civile face au dogme religieux…. Réflexions sur un débat actuel.

    Le progrès aidant, les institutions fondamentales d’un pays comme la France butent contre leurs limites. Deux exemples probants parmi tant d’autres : le statut des mineurs délinquants qui n’est guère adapté à la situation actuelle au point que des criminels en profitent pour échapper à la loi, et les limites ou les insuffisances des lois sur la laïcité. Certes, certaines lois ont été promulguées dans l’urgence et sous la contrainte des événements. Mais il n’est pas nécessaire de remonter à Catherine de Médicis pour évaluer justement l’importance de séparer le politique du religieux. Il fallait prendre des mesures, parfois draconiennes mais inévitables. Aujourd’hui, on se rend compte de la paralysie ou de l’esprit timoré des gouvernants puisque l’on entreprend de combler les lacunes des lois qui ne parviennent plus à accomplir leur effet, c’est-à-dire à produire ce qu’on attend d’elles. Autre constat : la France et sa théorie d’une laïcité ferme mais raisonnable souffre d’un isolement croissant dans une Europe qui voit les choses autrement.

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