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Vu de la place Victor-Hugo - Page 234

  • Les civilisations sont protelles... (Régis Debray)

                     Qu’est ce qu’une civilisation ? Qu’est ce qu’une culture ?

    Régis Debray et son livre, Civilisation : comment nous sommes devenus américains (Gallimard)

    Quand j’ai pris ce bel ouvrage entre mes mains et en ai entamé la passionnante lecture, je fus un peu agacé par le style savamment relâché et le vocabulaire très en vogue dans les cercles les plus américanisés. Du franc lais partout, à chaque page… Mais en pénétrant un peu plus dans les développements sagaces de l’auteur, je me suis rendu compte que cela faisait partie du traitement du sujet, en l’occurrence : comment une civilisation ou une culture perd elle du terrain au profit d’une autre ? Quel rôle joue la langue, en l’occurrence le français ? Existe t il un colonialisme culturel, une main mise d’une nation ou d’une civilisation sur les richesses spirituelles et intellectuelles d’une autre nation ? Une foule de questions qui se posent à nous, pour peu que nous consentions à regarder les choses en face et à ne pas nier les évidences. Toute posture idéologique est à bannir car cela reviendrait à masquer le sujet : le reflux d’une culture par rapport à une autre culture. En effet, qu’est ce que la culture d’un pays, d’une nation ou d’un continent ? Margaret Mead que tout le monde a oublié, avait dit jadis que la culture d’une population va de la manière de langer les nouveau-nés à la mise en bière des défunts… En gros, tout ce que l’homme fait sur cette terre s’origine à une culture déterminée qui sécrète des valeurs lui appartenant en propre.

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  • L’émergence du Dieu de la Bible : Histoire de Yahvé par Ron Naiweld (Fayard)

     

    L’émergence du Dieu de la Bible : Histoire de Yahvé par Ron Naiweld (Fayard)

    Voici un ouvrage riche de judicieux aperçus mais aussi contestable sur certains points. Sa lecture n’en demeure pas moins rafraichissante. Car c’est à une véritable déconstruction du récit biblique, chaque fois qu’il contient une occurrence de certains noms de la divinité, que se livre ce chercheur, spécialiste du judaïsme antique. A la suite de tant d’autres qui l’ont précédé, il prend pour point de départ, la fameuse alternance nominale ou fluidité terminologique, séparant dès les premières lignes de la Genèse, l’appellation Elohim du Tétragramme que la tradition religieuse juive interdit de prononcer et qui est généralement remplacé par le terme signifiant seigneur ou maître, Adonaï. La recherche scientifique, la critique biblique ne peut pas se satisfaire de la solution apologétique proposée par l’exégèse midrashique laquelle ne reprend pas à son compte l’hypothèse documentaire. A savoir, le texte du Pentateuque, tel que nous le connaissons, serait le résultat de la fusion de maints documents que les scripteurs auraient amalgamé et fait fusionner pour donner aux adeptes de la religion d’Israël le récit monothéiste que nous connaissons.

    Cette même question monothéiste ne laisse pas d’intriguer, même le commun des mortels semble la considérer comme une évidence, alors que nous avons vraiment à faire à deux entités divines distinctes. Ce livre le montre bien : c’est très progressivement que le Yhwh de la Bible hébraïque a, en quelque sorte, triomphé de l’Elohim, lequel n’a pas disparu sans laisser des traces. Loin de là.

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  • Marek Halter, Je voulais changer le monde. Mémoires (Robert Laffont)

     

    Marek Halter, Je voulais changer le monde. Mémoires (Robert Laffont)

    Quel homme et surtout quelle vie. Ce n’est pas une mais une dizaine de vies que Marek Halter nous raconte par le menu (plus de cinq cents pages), que nous lisons avec passion, tant le style est coulant et le contenu captivant. Je savais un certain nombre de choses mais le récit, recentré et plus développé sur certains points, donne encore à ces Mémoires une certaine fraîcheur. Au fond, c’est le symbole ou l’incarnation de l’histoire juive, pas uniquement celle de ce terrible XXe siècle, siècle de la Shoah, mais de toutes les vicissitudes d’Israël.

    Le petit garçon juif du ghetto de Varsovie qui n’a dû la vie sauve qu’à la décision de ses parents de quitter nuitamment leur gîte sans rien emporter avec soi, relate après plus d’un demi siècle ce qu’on peut éprouver quand on est un déraciné, un réprouvé, un exilé permanent, au seul fait d’être né juif et de devoir évoluer dans un monde gagné par l’antisémitisme… Pourtant, malgré la gravité dont sont empreints ces récits poignants, le narrateur ne se prend pas au sérieux ni ne s’apitoie toujours sur son sort. Par exemple, les forces de la vie n’ont pas cessé de battre dans son cœur, surtout lorsqu’il s’agissait de belles et vigoureuses jeunes femmes dont il appréciait l’anatomie.

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