Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 476

  • Les dessous de la réforme de l'éducation nationale

     

    Les dessous de la réforme de l’éducation nationale en France

    Pourquoi tant de hargne, tant de rancœur et tant de violence, au moins verbale ? La levée de boucliers contre les projets de la ministre française de l’éducation nationale est, somme toute, assez habituelle dans ce pays. Aucun ministre de l’éducation nationale n’a eu les coudées franches dans ce ministère. Jamais on n’a eu dans ce pays une véritable concorde entre les parents, les enseignants et la politique éducative. Je repose la question : mais pourquoi donc ?

    Certains pourraient rétorquer que la personne de l’actuelle ministre explique tant de choses. Qu’elle concentre sur elle des critiques d’un autre âge, que ses adversaires articulent contre elle des remugles d’une idéologie qui n’ose même pas dire son nom… C’est possible et si cela s’avérait, cela est condamnable. Mais selon moi, ce n’est pas le cas. Même si de telles manifestations d’hostilité absolue rappellent ce qui s’est passé avec la ministre de la justice, elle aussi victime d’une attitude qui est plus que discutable.

    En réalité, dans les deux cas, les réformes portées par ces deux ministres semblent, aux yeux de la majorité des gens, s’attaquer à des structures fondamentales de la société. Tant le mariage pour tous que la réforme des lycées et collèges semblent miner les fondements mêmes du corps social.

    Mais je vais me concentrer sur le cas de la réforme éducative, sans trop entrer dans les détails. L’école est aux yeux des Français la clé de la réussite, la condition absolue de la méritocratie en laquelle les habitants de ce pays croient plus qu’en toute autre chose. C’est même le corridor menant à la promotion sociale. Or, donner l’impression qu’on nivelle par le bas au lieu de tirer vers le haut est une chose quasi inadmissible  aux yeux de nos voisins. C’est intolérable.

    Des parents sacrifient jusqu’à leurs dernières économies pour inscrire leurs enfants dans des cercles d’excellence. Ils sont conscients que les écoles publiques, surtout dans les zones défavorisées et les banlieues, sont des pépinières de médiocrité  où certaines classes peuvent compter jusqu’à vingt, voire vingt-cinq nationalités. Comment voulez vous transmettre un savoir quand la majorité de la classe ne dispose même pas des rudiments de la langue française ? Les enfants passent plus de temps à l’école qu’à la maison et ne voient leurs parents que durant le weekend, intégralement.

    Donc, quand un ministre ou un président touche à l’école, les vieux démons se réveillent : on se dit alors qu’on veut freiner l’ascension sociale de nos enfants, en faire de futurs chômeurs, et les déclasser socialement. Quels parents pourraient accepter cela sans broncher, surtout que la tension est très vive depuis quelques années ?

    Hier soir sur France 2, David Pujadas commentait un sondage sur la droitisation de la France : plus de 67% des sondés jugeait inadmissible la présence d’étrangers dans le pays ; au moins autant trouvaient que le pays n’a plus d’autorité. Enfin, une écrasante majorité avouait se reporter sur le FN, seul parti politique acceptable à leurs yeux. Certains rejetaient l’assistanat, notamment cette jeune fleuriste qui n’admet pas que les minima sociaux poussent à ne pas travailler, tout en étant payé, alors qu’elle doit, elle, se lever chaque matin que D- fait, et pour le même salaire !!!

    Tels sont les dessous d’une telle réforme. Ils révèlent les incertitudes, voire les angoisses des parents.

    Certains analystes politiques discernent d’autres motivations, moins avouables. Le prochain congrès du PS à Poitiers doit décider de l’avenir d’une certaine politique. Il faut donner des gages à la gauche de la gauche et aux frondeurs.

    Je ne sais que penser. Mais une chose me paraît claire : cette réforme ne sera pas traduite dans les faits pour une raison assez simple : les enseignants, la base, n’en veulent pas, à 80%. Et l’expérience montre qu’il est hautement risqué, voire périlleux d’aller à l’encontre des vœux du corps enseignant.

    On ne peut pas imposer cette réforme avec un forceps. Le gouvernement devrait adopter une approche plus dialectique pour se sortir d’un grave malentendu.

  • Cuba et la France

     

     

    Cuba et la France

    Alors, ils ont fini par se voir à l’abri des caméras. Seuls trois clichés ont été pris par le photographe et diffusés sur les chaînes de télévision. On y voit un François Hollande, tout sourire et un Fidel Castro amaigri et affaibli, visiblement mal à l’aise en se tenant debout mais tout aussi fier et heureux de ne pas être l’oublié de l’Histoire.

    La France est enfin rentrée dans l’ère de la réalité et du réalisme économique. Elle a raison de chercher des débouchés et de nouveaux marchés pour ses produits. Mais il ne faut pas qu’elle oublie la vraie nature du régime des frères castristes… Je regrette d’avoir à le dire mais ces deux hommes ont du sang sur les mains, pas seulement vis-à-vis de l’extérieur mais même au plan intérieur. Qui a oublié l’exécution du grand général Ochoa, qui s’était illustré en Afrique noire et qui finit par faire de l’ombre à la fratrie de deux satrapes qui le firent exécuter sous des prétextes fantaisistes..

    Et je ne parle même pas d’une population sous alimentée, condamnée encore en 2015 aux tickets de rationnement, aux voitures américaines du début des années cinquante. On a vu des femmes exhiber un poulet acheté dans des magasins où l’on paie en monnaie forte, en devises, en pesos convertibles… Incroyable, et cela s’appelle le paradis du socialisme !!

    Je ne connais que deux personnes, et encore pas vraiment deux, qui ont en France, une bonne opinion de ce régime qui tient en otage toute une île et ses habitants : Jack Lang et Madame Mitterrand… Car le défunt président, avait, lui, bien saisi la nature réelle de ce régime. Une fois élu, il ne s’y est jamais rendu. Et quand Fidel est venu en France, c’est surtout Georges Marchais qui lui fit bon accueil.

    Mais enfin, autre temps, autres mœurs. La nature aura bientôt fait son œuvre et nul n’est éternel. Raoul et Fidel rendront un jour des comptes pour les crimes et les atrocités commis au nom de la révolution.

  • Barack Obama, le crépuscule des Dieux (Götterdämmerung)

     

    Barack Obama, le crépuscule des Dieux (Götterdämmerung)?

    Les fins de mandat sont comme des fins de vie : douloureuses, ingrates, désespérantes. Mais pour Barack Obama, elles le sont plus encore. Nous avons deux exemples de politique étrangère qui le prouvent à l’envi et dont toute la presse internationale parle : l’ouverture vers Cuba et  les relations avec les états arabes du Golfe et l’Arabie Saoudite.

    François Hollande s’est empressé d’occuper cette béance, cette place vide, et cela est de bonne guerre . Le chef de l’Etat français s’est sans doute souvenu de cette brusque et humiliante volte-face du locataire de la Maison Blanche qui, durant le weekend, change de braquet, ne veut plus bombarder la Syrie et laisse en plan, en rase campagne, son allié français qui avait déjà désigné à sa flotte de guerre les cibles à neutraliser… Cette manière de faire rappelait à la terre entière qu’on ne peut rien faire sans l’Amérique…

    Barack Obama, on l’a déjà dit dans ces mêmes colonnes, n’a pas fait la bonne analyse des révolutions arabes, car il était effrayé par ces foules de manifestants qui lui rappelaient trop ce qui s’était passé à Téhéran, trois décennies auparavant. Du coup, le camp arabe modéré, avec à sa tête l’Egypte, se sent ulcérés par l’attitude d’un allié sur lequel  ils pensaient pouvoir compter en toute circonstances et voilà que la spécificité des régimes politiques de la région lui échappait gravement.

    Dans les deux cas, c’est la France qui s’est engouffré dans la brèche. Certes, le cas cubain porte moins loin mais tout de même, car quand bien même la France ne ramasserait que des miettes, sur le plan international, cette entrée en force a une valeur symbolique… Les Cubains savent que leur puissant voisin nord américain est incontournable et détient des atouts majeurs, mais la France peut aussi rendre quelques services.

    Autrement plus grave est l’arrivée de la France dans les états du Golfe et l’Arabie. François Hollande a été l’invité d’une réunion de ces pays où le point en discussion n’était autre que la sécurité, en d’autres termes la survie de ces mêmes états, face à ce qu’ils considèrent être la menace iranienne… Ce qui se passe au Yémen voisin est un hors d’œuvre, une mise en bouche.

    Les Saoudiens n’ont pas de véritable stratégie dans ce conflit et se contentent de bombarder à l’aveuglette pour retarder l’avancée des rebelles chiites. Et ceci cause des victimes civiles et créent ou va créer des catastrophes humanitaires.  On sent, derrière ces tâtonnements , les hésitations US qui répugnent à s’engager dans un conflit régional, alors que B. Obama a déjà décidé de se désengager afin de se concentrer sur la menace que représente la Chine.

    Stratégiquement, l’Asie est le continent de l’avenir, au niveau de sa démographie, de la richesse de son sous sol  et du niveau de formation de ses habitants. Le Moyen Orient n’a plus la côte, en anglais US : it has outlived his efficiency… C’est la même phrase que les cyniques fonctionnaires du Département d’Etat avaient utilisée pour commenter l’assassinat de Sadate…

    Un dernier élément motive la décision d’Obama : dans les prochaines décennies, les énergies fossiles ne seront plus primordiales et les monarchies du golfe auront perdu leur attrait. Les mêmes fonctionnaires US disent déjà que ces pays ne pourront même pas boire leur pétrole dont plus personne ne voudra car les énergies renouvelables auront pris la relève.

    On peut cependant entrevoir une retombée positive dans la région, malgré tout le pessimisme ambiant : Israël multiplie les efforts pour ne dépendre de personne pour sa défense. Certes, l’allié US est indispensable mais chaque jour qui passe renforce la technologie de l’Etat juif. Et les Etats arabes modérés l’ont compris, même s’ils se refusent à le crier sur les toits. Les intérêts des uns et des autres convergent, selon l’adage bien connu : les ennemis de nos ennemis sont nos amis…

    Mais quand tout cela se réalisera, le monde entier aura oublié un président US, probablement le plus impopulaire et le plus incompétent de l’Histoire.