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Vu de la place Victor-Hugo - Page 478

  • Le discours politique actuel: indigence ou irresponsabilité?

    Le discours politique actuel: indigence ou irresponsabilité?

    En ce début du XXIe siècle, plus rien n’est comme avant. Les élections, les décisions politiques, les discours, les postures, n’ont plus la même valeur qu’avant. On a la nette impression que la politique n’a plus prise sur rien, que les hommes politiques sont devenus des politiciens qui ne pensent qu’à eux : une fois installés au pouvoir ils sont à l’abri et se sentent invulnérables, inatteignables, un peu comme s’ils tenaient le discours suivant : vous pouvez faire tout ce que vous voulez, j’y suis j’y reste. Et toutes vos manifestations, vos récriminations, y compris votre défiance n’y changeront rien. Vous ne pouvez rien contre moi… Le cynisme absolu !

    Les réactions de ces peuples méprisés sont nombreuses et la pire est la démobilisation, le désintérêt de la chose publique qui s’appelle : l’abstention. Le premier parti politique de France et d’ailleurs, c’est l’abstention. C’est un grave danger car il installe au gouvernement et à l’assemblée des élus qui ne reflètent plus rien.

    Il y a aussi les conjonctures économiques qui dictent la politique à suivre mais dont personne ne veut tenir compte. Par exemple, l’immigration et son coût, l’assurance-maladie et l’assurance-chômage étendues à tous les déshérités du monde qui viennent en France et en Europe, mais que tous ces pays ne peuvent plus recevoir ni entretenir ni même soigner Et pourtant on continue de faire comme si rien ne se produisait.

    L’un de nos correspondait, médecin de son état, se plaignait spontanément de cette hémorragie des comptes publics. Un autre, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats d’un département laissé à l’abandon, notait que si la politique d’immigration était mieux contrôlée, le ministère de la justice pourrait faire des économies substantielles : la même observation vaut pour la sécurité social.

    Que faire ? Nul ne le sait. Mais le discours politique de tout bord s’en ressent. Il ne faut pas croire que l’opposition, de quelque côté qu’elle se situe, puisse apporter la solution miracle. Il faut tenir compte de la situation. La France ne peut plus continuer à vivre en accueillant tout le monde, c’est ce que disait un premier ministre du nom de Michel Rocard.

    La montée du FN s’explique aussi par cela. Mais aujourd’hui, ce parti s’implante durablement dans les positions locales et cela ne s’arrangera pas avec les élections régionales…

    Que faire ? Oui, que faire ?

  • L'Iran au Yémen, la confrontation avec l'Arabie

    L’Iran au Yémen: la confrontation avec l’Arabie Saoudite

    Ce qui devait arriver a fini par arriver. Cela faisait longtemps que les régimes arabes modérés, guidés par la sempiternelle rivalité interne aux musulmans, entre islam arabe et islam persan chiite, constataient que la confrontation armée avec l’Iran finirait par succéder à la confrontation politique d’un type sournois. Aujourd’hui, les masques sont tombés, l’Arabie s’est rendue compte qu’elle ne pouvait plus attendre puisque Téhéran transforme le Yémen en une sorte de protectorat comme elle l’a fait en Syrie et en Irak… Les gérontes de Ryad ne pouvaient plus attendre. Ils ont pris en main les intérêts de leur propre sécurité, ont bousculé leurs alliés et protecteurs US et se moquent bien de torpiller le mauvais accord sur le nucléaire à Lausanne.

    Quelle est la stratégie à long terme de l’Iran ? Le pays des Mollahs veut se tailler une place de choix dans la région qui est vitale pour le reste du monde. Tous les approvisionnements en pétrole transitent par cette région. Or, les sanctions occidentales ont mis à mal la monnaie iranienne qui a beaucoup perdu de sa valeur, l’économie est considérablement entravée même si l’inventivité persane parvient à passer entre les mailles du filet. En gros, la population a du mal à joindre les deux bouts et le pouvoir poursuit un seul objectif : desserrer le nœud coulant des sanctions économiques qui gênent même l’exportation du pétrole. Et c’est là le point névralgique : les voisins de l’Iran ainsi que les USA avec le gaz de schiste ont fait baisser les prix pour restreindre la manne pétrolière de l’Iran qui souffre en silence mais qui n’est pas resté inerte : les Mollahs ont choisi la méthode la plus prégnante de leur culture ancestrale : pratiquer le double langage, ne jamais agir à visage découvert, appliquer la même politique qu’au Liban où leur bras armé, la milice chiite Hezbollah, est un état dans l’Etat. On a déjà expliqué les jours précédents que la Syrie de Bachar serait déjà tombée comme un fruit mûr, n’était le soutien très fort de Téhéran. Et l’Etat Islamique serait déjà à Bagdad si les Gardiens de la révolution d’Iran n’étaient pas à pied d’œuvre sur place.

    Partant, l’Iran et les états du Golfe, Arabie Saoudite en tête, se faisaient déjà face dans ces pays où l’Iran est à la manœuvre. Le déclenchement de la guerre au Yémen était donc absolument prévisible. L’Arabie ne pouvait pas laisser l’Iran installer à Sanaa un régime qui lui est inféodé car le roi Salman savait que son pays était le prochain sur la liste. La chute du régime saoudien ferait de l’Iran une super puissance régionale, face à une Egypte paupérisée et exsangue .

    Pour le moment, la situation est favorable à l’Arabie qui a scellé un pacte avec tous les états de la région, y compris la Turquie et le lointain Maroc. Peut-être même, sans le dire, avec l’Etat juif. B. Obama a pris le train en marche et ses conseillers militaires soutiennent les Saoudiens.

    Ce qui se passe est aussi l’illustration de l’ineptie profonde de la politique des USA au Proche Orient : vouloir stabiliser la région sous la férule de Téhéran. Les gérontes de Ryad ne sont pas prêts d’oublier cette humiliation, que même les Egyptiens ont ressenti il y a peu. D’où la réunion de Charm el Cheikh qui fut à la fois brève et efficace : l’Iran est totalement isolé et a ligué tous les sunnites contre lui.

    Israël observe avec intérêt qu’il peut voir en cette coalition anti-iranienne des alliés objectifs. Les gérontes d’Arabie sont vieux mais ils ont de puissants moyens. Et rien ne dit qu’ils ne s’allieront pas avec le diable pour écarter le danger. Rendez vous compte de ce qui se passerait si les Iraniens fabriquaient la bombe ! De quel poids pèseraient l’Egypte et ses alliés face à un Iran nucléarisé ? Obama ne semble pas y avoir pensé tant sa politique à courte vue l’égare.

    Ironie de l’Histoire : on s’attendait à ce qu’Israël intervienne et voilà que c’est le pays le plus musulman, l’Arabie, qui intervient. >Il y a donc une convergence incontestable : les ennemis de nos ennemis sont nos…

    On se demande parfois qui conduit l’Histoire universelle… Qui tire les fils… Qui fait surgir l’événement, même le plus inattendu.

    L’Ecclésiaste, ce vieux Judéen désabusé, revenu de tout, le disait déjà vers 230 avant notre ère, donc il y a plus de 2200 ans :

    Car tu ne sais pas de quoi demain sera fait (kil o téda’ ma yéléd yom)

  • De l'abus des émissions spéciales dans les châines d'information continue

    De l’abus des émissions spéciales commis par les châines d’information continue…

    C’est un fait absolument indéniable et qui commence à agacer un peu partout dans nos sociétés modernes : cette manière de broder à perte de vue sur des faits qu’on connaît à peine mais qui, en se développant, retiennent des pays entiers en haleine, non pas par amour de la vérité mais par l’envie d’attirer le plus grand nombre de téléspectateurs, lesquels seront exposés de multiples fois à des spots publicitaires, ce qui n’est pas sans apporter de coquettes sommes d’argent aux télévisions concernées.

    Je ne suis pas contre la mondialisation de l’information, le monde est devenu un village planétaire : qu’un avion sombre au fond d’un océan à l’autre bout du monde ou qu’un directeur d’école soit accusé d’attouchements sexuels (je dis bien accusé et non condamné) sur des enfants, les nouvelles, grandes et petites, graves ou légères, se répandent d’un bout du monde à l’autre comme une traînée de poudre…

    Mais voilà, ce serait compréhensible et légitime si l’on se contentait de mentionner les faits ou de les répéter à l’état brut. Or, les télévisions et même les radios vont bien au-delà : ils organisent des débats avec de prétendus spécialistes qui nous expliquent des heures durant qu’il faut attendre, qu’on n’a encore aucune certitude, que l’on ne devrait pas augmenter délibérément le nombre des hypothèses plus ou moins fantaisistes, etc… Et pourtant, ces mêmes personnes font le tour des plateaux de télévision pour débiter les mêmes choses. A cause de cette comédie, j’ai découvert qu’il existait un inflation bien plus nocive et dangereuse que l’inflation monétaire, c’est l’inflation du discours, surtout quand ils sont tenus par des analphabètes. Certains journalistes ou chroniqueurs (je dis bien certains, pas tous, mais un certain nombre tout de même) ne sont pas même au courant des faits qu’ils énoncent. Or, grâce à ce média ils disposent, pour ne pas dire, bénéficient d’une audience autrement plus importante que celle de n’importe quel autre authentique spécialiste de la question traitée, mais dont le seul inconvénient est de ne pas être du tout médiatisé ou de ne pas figurer sur les tablettes de journalistes paresseux…

    Récemment, le petit journal de Canal + a exploré les coulisses des télévisions qui se livrent à ce genre d’émissions spéciales sur tout et rien : on y voit des journalistes, l’oreille vissée à leur portable, hurlant des ordres à des techniciennes qui doivent joindre de toute urgence des spécialistes ou des témoins… Et le tout revient en boucle jusqu’à l’écœurement…

    Il ne faudrait pas galvauder le noble métier de journaliste, de reporter ou de correspondant de guerre. Mais il est urgent de soigner un peu plus leur formation, surtout pour les plus jeunes dont la langue française est plus que mal assurée mais quand ils sont des Français de souche…

    Il y a aussi un aspect éthique dont il n’est pas toujours tenu compte : c’est l’impact de ces nouvelles livrées à l’état brut et qui rendent pénible la vie des proches et de la famille de gens incriminés ou suspectés à tort ou à raison. Imaginez la réaction d’enfants dont le père ou la mère se trouve mis en examen : comment se sentent ils à l’école, à l’université, ou vis-à-vis de leurs amis, de leurs copines etc… La recherche du scoop ne doit pas anesthésier le sens moral. Dois je pour mon avancement, pour ma carrière, saccager, volontairement ou involontairement, la vie d’autres êtres ? Ne suis-je donc soumis à aucune règle ?

    Et vous avez dû aussi remarquer que les journalistes les plus en vue, hélas suivis par leurs jeunes confrères frais émoulus, cherchent à faire le buzz, en interrompant les personnes interviewées, les harcelant, coupant les réponses, bref faisant tout pour les déstabiliser. Ce n’est pas ce que recherche le pauvre téléspectateur, impuissant et subissant ce flot ininterrompu dans son fauteuil. Il faudrait faire à ces journalistes la réponse suivante : laissez moi finir mes phrases et vous les comprendrez mieux.

    Quand l’interview s’est achevée, les pauvres hères que nous sommes tentent de séparer la paille du grain. Et la moisson est souvent très pauvre.

    Hegel disait à son époque que la lecture du journal quotidien est une sorte de récitation de la prière matinale… Que dirait-il s’il revenait aujourd’hui ? Même Lénine qui disait que l’information est un combat, serait assez désemparé. Et pourtant, il en a vu d’autres.

    Y a t il un moyen de remédier à cette situation ? Oui, si les journalistes et leur hiérarchie acceptaient enfin de livrer de l’information. La vraie. En la séparant de la recherche de profit systématique.

    Les télévisions ont besoin de la publicité pour vivre, je ne suis pas contre. Mais dans des proportions acceptables et en prenant soin de réfléchir avant de déverser des monceaux de nouvelles disparates.