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Vu de la place Victor-Hugo - Page 477

  • Quel sera l'avenir du Front National?

     

    Quel avenir pour le Front National?

    C’est la question que peu de gens se posent et qu’il faudrait pourtant se poser, surtout depuis que les récriminations de Jean-Marie Le Pen ont jeté une lumière crue sur le fonctionnement interne de ce parti politique qui ne ressemble à aucun autre…

    Une chose ne laisse pas de frapper l’observateur objectif lorsqu’il regarde les protagonistes de ce conflit aux multiples facettes : c’est la jeune garde, tous quadragénaires, qui défie ouvertement la vieille garde qu’elle entend chasser comme on chasse (hélas) un riche parent devenu impotent mais qui nous  a déjà légué toute sa fortune. JMLP n’accepte pas d’être traité comme un fossile, triste vestige d’une époque passée. C’est exactement ce qui se passe au FN. Et JMLP qui a oublié d’être un idiot, après 60 ans de vie politique, a décidé de résister et de livrer un baroud d’honneur.

    Au plan strictement humain, on peut éprouver de la compassion pour un vieillard qui se déplace difficilement, qu’on    aide à monter et à descendre les escaliers et qui dit tout et n’importe quoi devant les médias qui exultent de trouver un si bon client… Il en est venu à renier sa fille publiquement, au lieu de conserver un minimum de dignité et de reconnaître qu’il a fait son temps. Il pourrait écrire ses mémoires comme le firent tous les grands hommes dont il n’est pas certain qu’il fasse partie. Churchill l’a fait, de Gaulle l’a fait et tant d’autres avant et après eux.

    Comment s’expliquent ces interviews intempestives qui ont précipité sa chute ? Justement ainsi : voyant que son parti lui échappait, que sa ligne était remisée au magasin des accessoires, il s’est livré à des ruades dont il est coutumier. Cela me gêne de le dire mais il manque d’élégance. Il hurle sa haine de sa propre fille et ne veut pas comprendre qu’elle doit rénover le parti qu’il lui a légué.

    C’est le seul point où l’humanité reprend un peu ses droits : un père qui a fait la carrière de sa fille, l’a promue et protégée, a veillé sur elle et voilà qu’au fil des ans, elle s’éloigne de la ligne qui était la sienne, durant des décennies ! Pour le vieux lutteur, c’en était trop. Il a décidé de casser la baraque, si l’on veut bien me passer cette expression triviale. On eût attendu un peu d’amour paternel, lequel se signale généralement par son usage du pardon : même si un enfant vous déçoit ou vous trahit, vous n’oubliez jamais qu’il est de votre chair et de votre sang. Hélas, il n’en fut rien.

    Alors quel sera l’avenir de ce FN ? Que va faire Marine Le Pen, avant ou après le rappel à D- de son père ? Elle va changer le nom de son parti, elle va l’assimiler à un parti populiste, de la droite extrême avec les mêmes centres de gravité : lutter contre l’immigration, le communautarisme et affirmer l’identité nationale de la France. Elle ne pourra pas renoncer à l’Euro contrairement à ce qu’elle affirme à l’intention d’électeurs en proie au désarroi…

    Ce sera une véritable révolution culturelle,  la vieille garde de son père, si tant est que la nature n’aura pas accompli son œuvre, quittera le FN pour créer je ne sais quel groupuscule d’extrême droite, gardien de valeurs sclérosées et retombant dans l’existence de micro partis, essentiellement protestataires.

    Quels enseignement tirerons nous de ce drame humain ? Il ne faut jamais négliger la dynamique de l’Histoire, faute de quoi, celle-ci vous balaie. C’est exactement ce qui vient d’arriver à JMLP. Les liens humains, la parenté ne pèsent pas lourd face aux intérêts représentés par le pouvoir politique.

    Au lieu de tirer sa révérence dignement, JMLP se répand en invectives publiques qui desservent sa fille et ternissent sa propre image.

    Le général de Gaulle disait que la vieillesse est un naufrage

  • La situation judiciaire de Nicolas Sarkozy

    La situation judiciaire de Nicolas Sarkozy

    On est en droit (c’est le cas de le dire) de se poser la question. Que va t il se passer depuis que la cour d’appel de Paris a validé une partie des enregistrements entre NS et son avocat Thierry Herzog. J’avoue que même le non-juriste que je suis a été étonné par cette décision de justice. Mais c’en est une et il est déconseillé de la contester, toutefois il est permis de s’interroger sur ses conséquences.

    La première remarque vise l’étonnante modération, tout à fait inhabituelle, du principal intéressé même si son co-accusé a aussitôt fait donner ses confrères de l’ordre des avocats qui relèvent avec justesse que les communications entre un conseil et son client sont sacrés : on ne doit pas les espionner. Au sujet de la retenue de NS, il faut se dire qu’il a l’habitude de voir des décisions de justice tourner en sa faveur au bout de quelque temps. Enfin, en tant qu’ancien président de la République, il est tenu à une certaine modération. Faute de quoi, il donnerait le mauvais exemple.

    Mais ce n’est pas le sujet, la vraie question tourne autour de 2017 car ce pays, hélas, a l’habitude de vivre dans une cascade d’élections, l’une chassant l’autre, l’une entraînant l’autre. Or, on n’a plus vraiment besoin d’élections dans ce pays, elles existent déjà en nombre suffisant, ce dont on a besoin et grand besoin, tient en un mot au pluriel : réformes. Et dans ce registre, il faut bien reconnaître que le pouvoir actuel fait de son mieux, mais qu’il se heurte à des conservatismes fortement enracinés. Jusques et y compris dans sa propre majorité, ce qui est un comble. Le meilleur exemple de cette cécité politique ne doit pas être recherché très loin : on le tient avec la loi dite Macron qui  libère tant d’énergie, débloque tant de situations et redistribue du pouvoir d’achat. Et malgré tout cela, il se trouve des gens pour demander son retrait pur et simple…

    Faut-il se résigner à la loi d’airain qui régit notre vie politique à l’approche d’une élection cruciale, en l’occurrence l’élection présidentielle, au motif que cette fonction est la clé de voûte des institutions de la Ve république ? Franchement, je me pose la question. Je n’ai jamais été d’accord avec Arnaud Montebourg  mais je relève chez lui une seule piste intéressante : la réforme des institutions de cette même Ve république.

    Si l’on en croit la doxa courante, l’agenda politique se présente de la manière suivante : espérer que la reprise se fera durablement sentir au cours de cette année 2015, l’année suivante, 2016, on ne fait pas grand chose car on redistribue quelques bons points et en 2017, on ne fait rien de très important, on attend dans l’espoir de ne mécontenter personne. Je précise que cette attitude n’est pas l’apanage exclusif d’un seul parti : la droite et la gauche agissent de la même manière… Et c’est regrettable car personnellement, je m’attends toujours à plus de vertu de la part de la gauche.

    Quand on parle de 2017, comme je viens de le faire, on ne peut pas éluder la question suivante : face à qui M. François Hollande se retrouvera t il ? Il est évident que le président va se représenter, s’il ne faisait pas, certains en viendraient à demander son départ anticipé. Mais fera t il face à Nicolas Sarkozy ou à Alain Juppé ? Sans vouloir jouer au prophète, je pense que c’est NS qui émergera des primaires et se posera alors la question fondamentale suivante : son statut judiciaire lui permettra-t-il de se présenter en 2017 ?

    Ceci nous conduit à nous interroger sur l’essence même de la justice. Les juges rendent la justice, mais ils sont comme nous des hommes, et hormis la religion catholique qui opte pour le dogme de l’infaillibilité pontificale  (laquelle ne me déplaît guère car elle s’appuie sur la notion juive de l’esprit saint lequel peut se prévaloir d’une inerrance  absolue), cette situation ne se retrouve nulle part ailleurs. Au fond, seule la justice divine ne se trompe jamais, car elle sonde les reins et les cœurs.

    Depuis l’Antiquité, on s’est posé la question des rapports entre la justice et la vérité. Cette problématique me passionne et je me souviens même l’avoir évoquée lors d’un intéressant entretien dans le bureau d’une très haute personnalité, située au centre névralgique du pouvoir… Au moment de se quitter, c’est le seul point que cette haute personnalité a évoqué, la relation entre la justice et la vérité.

      Le droit romain, le père de tous les droits car il s’est inspiré de toutes les législations qui lui préexistaient, stipule : Que la justice soit, le monde dut-il en périr (fiat justicia, pereat mundus).

    Plus tard, dans sa Philosophie du droit, Hegel souligne que la justice rétablit le droit mais, par dessus tout elle sert le bonheur des hommes. Elle n’est pas là pour détruire le monde ni l’existence des hommes.

    Il faut s’inspirer d’un si haut exemple, car ce qui arrive aux uns pourrait bien arriver aux autres demain ou après-demain.

    La France est un état de droit. Et lorsqu’une décision ne nous convient pas, il existe toujours des recours. Le Psalmiste dit quelque part que le ciel embrasse la terre, ce qui signifie métaphoriquement que l’équité et le droit se confondent.

  • Quelle sera la durée de vie du nouveau gouvernement israélien?

    Combien de temps durera le gouvernement de Benjamin Netanyahou?

    C’est la question que tout le monde se pose… Une voix de majorité après tant de négociations, de contacts et de pourparlers. En fin de compte, la victoire de B. Netanyahou ne fut pas si éclatante ni si large. Certes, la coalition travailliste ne faisait pas le poids mais on se rend compte que le camp de la droite est désuni. Le principal responsable n’est autre que Avigdor Libermann qui, avec ses six députés, aurait pu donner plus d’air au Premier Ministre lequel ne débordait pas d’enthousiasme en annonçant son accord avec Naftali Bénett.

    Pour porter remède à cette instabilité gouvernementale, il faudrait réformer de fond en comble le système politique israélien. Or, c’est chose quasi impossible. Le système majoritaire bipolaire, droite / gauche ne peut pas exister dans ce pays. Il y a trop de petits partis qui sont des partis-charnière et qui exploitent sans honte les difficultés de constituer une majorité gouvernementale. On l’a vu lors du précédent gouvernement : le Premier Ministre avait rassemblé une coalition hétéroclite dont les principaux ministres ne cachaient pas leur volonté de comploter contre lui. Et au moment qu’il a jugé favorable, le Premier Ministre a convoqué de nouvelles élections, pensant qu’il pourrait se débarrasser des gêneurs.. Au vu des résultats, on se rend compte qu’il n’en fut rien.

    On se retrouve, pour ainsi dire, à la cas départ, avec les mêmes difficultés : car chaque parti ne représente que des intérêts particuliers, notamment les partis religieux. Je ne remets pas en cause la légitimité de ces partis qui ont droit à une représentation, ce que je critique, c’est l’absence de ces sensibilités là dans les grands partis. Le likoud devrait avoir une branche religieuse et le parti travailliste devrait en faire autant. Sinon, on est condamné à toujours faire des gouvernements de coalition. D’où l’instabilité gouvernementale, et d’où ces sempiternelles querelles d’ambitions personnelles.

    Les fondations de partis en Israël me font penser à la création de religions dans le Proche Orient ancien : c’est une véritable inflation !

    Israël est un grand pays démocratique, c’est même le seul de tout le Proche Orient actuellement. Et au train où vont les choses, cela ne va pas s’arranger.

    Mais il y a chez ce peuple, unique en son genre, une indiscipline chronique, voire congénitale remontant jusqu’à Moïse. Il faudrait que cela change enfin. Mais cela ne tient pas qu’aux hommes politiques qui sont surtout des politiciens dans ce pays.

    Quand vous entendez des Israéliens se confronter aux critiques ou aux opinions d’autrui, vous réalisez aussitôt que ce sont des dialecticiens consommés qui ont réponse à tout. Mais il ne faut pas leur en vouloir car, entourés d’ennemis, menacés d’annihilation, ils ont dû s’adapter aux exigences d’un univers hostile, qui génère un nouveau caractère, une nouvelle manière d’être au monde.

    Tout se tient. Et on se rend compte que la politique extérieure sera toujours le thème numéro I de la politique… intérieure.

    Ce pays devrait peut-être générer un nouveau concept le mettant à l’abri de ces contingences. Cela passe par une refondation intégrale des rapports avec les voisins. Et pas dans le sens qu’on suppose à première vue.