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Vu de la place Victor-Hugo - Page 480

  • Le FN remporte la première manche des élections départementales

    Le FN a remporté la première manche des élections départementales

    C’est incontestable, que cela nous plaise ou non. Certes, le FN n’a jamais été le premier parti de France, car ce n’est pas parce qu’on arrive premier à quelques élections locales que l’on peut se targuer d’être ceci ou cela. Mais en ce cas d’espèce, c’est-à-dire pour les résultats d’hier soir et de ce matin, c’st incontestable, le FN a réussi une percée qui va provoquer l’insomnie de plus d’un responsable politique. C’est indéniable, en dépit des messages de sérénité distillés à longueur de soirée. La droite et le centre sont en tête mais le PS est en mauvaise posture. On dit que les dégâts ont été limités et qu’il y a eu un sursaut. Certes, le Premier Ministre a sauvé (partiellement) la situation en se mobilisant comme jamais : aucun de ses prédécesseurs n’en avait fait autant avec tant d’énergie. Au fond, il a bien illustré l’adage suivant : quand on a des convictions, on se mobilise pour les défendre.

    J’ai observé hier que la plupart des commentateurs ignoraient ou simplement contournaient la réalité, à savoir le vote pour le FN. Car, au fond, les spécialistes (dont je ne suis pas) qui regardent bien le programme économique de ce parti ouvrent de grands yeux. Comment sortir d e l’Euro ? En quelle monnaie serait libellée la dette de la France ? Aurions nous alors une monnaie qui aurait autant de valeur que celle de l’Albanie de Enver Hodja ? Marine Le Pen devrait tirer des leçons de ce qui se passe en Grèce : après l’exubérance de la victoire et l’euphorie des lendemains qui  (soi-disant) chantent, on part à Canossa (Bruxelles) négocier piteusement quelques subsides permettant de maintenir la tête hors de l’eau.

    C’est là l’énigme : comment le peuple français, l’un des peuples les mieux formés politiquement, depuis au moins la Révolution, peut-il se reporter sur les candidats FN, souvent inconnus et dépourvus de toute expérience ?

    Je n’ai pas la réponse, mais je pense à la lassitude et au découragement. Il y a aussi la désillusion, la méfiance envers toutes les idéologies, lesquelles avaient, depuis Marx et ses épigones, tout prévu sauf la mondialisation et ses conséquences…

    Alors que faire ? Il y a, à l’évidence, un déficit de communication. Certes, on ne remontera pas la pente du jour au lendemain, mais s’il n y a pas une sérieuse reprise en main, on va vers des difficultés réelles. Et c’est un euphémisme !

    Je n’oublie pas la division de la majorité qui a provoqué il y a quelques semaines une mini crise. Enfin, des parlementaires socialistes ont soumis à rude épreuve la loi Macron. C’est vraiment dommage car la France disposait enfin d’un ministre jeune, dynamique, non englué dans des débats idéologiques paralysants. Par de telles mesures Emmanuel Macron redistribuait vraiment du pouvoir d’achat aux Français à un moment où la crise force à renoncer à toute augmentation de salaire.

    Alors que faire ? Se mobiliser pour le second tour.

    Comme les disent les prélats du Vatican quand ils font face à un problème quasi-insoluble : attendons et espérons…

  • Rendre le vote obligatoire en France?

     

    Rendre le vote obligatoire en France ?

     

     

     

    Régulièrement, la question revient à l’ordre du jour. Ce matin, un commentateur d’I-TELE a rappelé que Laurent Fabius, François Hollande et Manuel Valls avaient jadis joint leurs voix pour faire voter cette mesure. Le même commentateur ajoutait la remarque suivante : maintenant qu’ils sont au pouvoir, que n’adoptent ils pas la mesure jadis préconisée ?

     

     

     

    Et en effet, la question se pose avec une certaine acuité depuis que le premier parti de France est celui de l’abstention. Voter est un droit, voter est un devoir. Mais dans une démocratie on ne transforme le droit en devoir, ce serait forcer les gens, les contraindre à s’intéresser à quelque chose dont ils désespèrent : la politique !

     

     

     

    Il y a quelques années j’ai entendu en Israël une dame assez âgée se livrer à une réflexion désabusée sur les élections et les hommes politiques : Pendant la campagne électorale les murs vous parlent, mais une fois que les politiciens sont élus, vous parlez à un mur…

     

     

     

    Avec son bon sens populaire, cette dame a résumé la situation : comment contraindre les hommes politiques à tenir leurs promesses, à dire la vérité, à ne pas mentir, à ne pas falsifier les bilans de leur passage au pouvoir, etc…

     

     

     

    Donc, on pourrait, le cas échéant, rendre le vote obligatoire, mais il faudrait qu’un second volet accompagne cette mesure coercitive : que devons nous faire aux hommes politiques, de droite comme de gauche, qui mentent délibérément (je rappelle la phrase de J. Chirac, la plus cynique du siècle : les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent…), falsifient les comptes, etc… pas seulement en Europe, en France, mais aussi et surtout dans un pays comme la Grèce où les nouveaux élus se rendent compte qu’ils ont délibérément menti et qu’ils sont désormais en retrait par rapport à ce qu’ils ont dit.

     

     

     

    Une fois que des tricheurs et des menteurs ont été élus parce qu’ils ont abusé leur peuple, de quel recours dispose celui-ci pour se débarrasser d’eux ? Aucun, strictement aucun. Une fois qu’on est élu, on l’est pour toute la durée de la législature. Les exemples sont nombreux pour illustrer ce phénomène.

     

     

     

    Si l’on veut réformer le code électoral, il faut tout revoir, à commencer par l’engagement des candidats face à leurs électeurs. Que quelqu’un promette qu’on rasera gratis demain, c’est connu. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est le punir, le traduire devant un tribunal indépendant qui lui inflige une peine d’inéligibilité de 5 ou 10 ans. Dans ce cas, on conçoit que les électeurs soient contraints d’aller voter.

     

     

     

    C’est probablement parce que les conditions, toutes les conditions ne sont pas réunies que les gouvernements, de droite comme de gauche, ne veulent pas entendre parler de cette mesure.

     

     

     

    Il ne faut seulement une dose de proportionnelle, il faut surtout une grande d’éthique dans la politique, deux termes qui riment ensemble. Mais c’est tout ce qu’ils ont en commun.

     

  • Les élections départementales en France ce week end

     

    Les élections départementales en France ce week end

     

     

     

    A en croire les sondages, unanimes en la matière, les jeux sont faits, le FN sera le grand gagnant de la consultation ce dimanche. Les suffrages démentiront-ils les sondages, une nouvelle fois comme en Israël ? C’est peu probable. Ce parti réputé être d’extrême droite plafonne à 30%, ce qui est sans précédent, suivi d’assez près par l’UMP et l’UDI ; assez loin derrière arrive le PS qui ressent un petit frémissement. Mais la suite, ce sont les partis communiste et le front de gauche. Lesquels réalisent des scores plutôt faibles.

     

     

     

    Telle est la situation ce samedi matin, fin de la campagne. Que va t il se passer au juste et quelle est la portée de cette élection ?

     

     

     

    En fait, chaque élection intermédiaire est défavorable au pouvoir en place en France. Et chaque fois que le parti au pouvoir ne sort pas gagnant de la consultation, il minimise l’importance de son échec. C’est normal et c’est de bonne guerre. La droit l’a fait, la gauche l’a fait. Tous les font et le feront.

     

     

     

    Il reste, cependant, un problème dont l’importance commence tout juste à s’imposer à tous les observateurs de la vie politique française : quel est le statut exact du FN ? Tous les partis, je dis bien tous les partis disent qu’il ignore les valeurs de la République, qu’il est infréquentable, la droite républicaine va même jusqu’à dire que c’est elle et non le FN qui incarne l’opposition ; il demeure que 30% des électeurs français (c’est énorme) votent pour lui. Et ce score est en progression constant. Pourquoi et comment en sommes nous arrivés là ?

     

     

     

    Ce n’est pas le programme économique du FN qui attire les gens ; il est intenable, incohérent et irréaliste. Ce n’est pas plus le programme politique qui se résume toujours à l’insécurité et à l’immigration. Alors qu’est ce qui explique cette avancée qui semble se jouer de toutes tentatives d’endiguement ?

     

     

     

    Je crois que c’est un effet d’accumulation, une lassitude de tous les partis politiques qui n’ont pas victorieusement combattu le chômage depuis plus de 30 ans. Il y a deux points sur lesquels les électeurs se focalisent et qui semblent constituer l’ADN du FN : c’est l’immigration et la défense de l’identité nationale. Nicolas Sarkozy avait perçu cette sensibilité nouvelle en créant un ministère dédié à l question. A-t-il eu raison, ou tort ? L’avenir nous le dira.

     

     

     

    Pourtant, il y a eu, environ un an déjà, la publication d’un sondage indiquant que 61% des Français ne sentaient plus chez eux en France.

     

     

     

    Ce sondage, passé presque inaperçu, aurait dû mettre la puce à l’oreille des partis , de droite comme de gauche. Personne n’en a tenu compte. Et depuis cette date, le FN ne cesse de monter. Marine le Pen n’oublie jamais de citer le problème de l’immigration dans ses discours. Il y a donc une crispation, un repli identitaire des gens, à tous les niveaux, toutes les classes sociales…

     

     

     

    Comment x’explique cette identité presque malheureuse ? Lorsque les gens parlent du communautarisme, ils visent en réalité un certain groupe ethnique et une certaine culture. Les récents attentats commis au cœur même de capitales tant européennes qu’arabes (Paris, Copenhague, Tunis, Tripoli, Damas, Sanaa, etc) ont renforcé ce sentiment d’insécurité diffuse, aggravé les oppositions entre les cultures et renforcé l’impression qu’on n’est plus chez soi…

     

     

     

    Examinez bien le durcissement des positions tant au FN qu’à l’UMP, concernant la consommation de viande porcine, les repas de substitution, les prières dans les rues, etc… Même un ancien président de la république a abordé publiquement ce sujet. Est ce vraiment de son niveau ? Comment un tel sujet, relevant du recteur ou de l’inspecteur d’académie a t-il pu s’imposer au rang d’un débat national ?

     

     

     

    Je pense objectivement que la société française traverse une crise, bien plus grave que toutes les précédentes. Et nul ne possède seul le remède.

     

     

     

    Le salut consiste à refonder l’identité française, à restructurer les valeurs qui gisent au fondement des sociétés occidentales. Il n’a échappé à personne qu’aucun journaliste, aucun homme politique, ni même aucun philosophe médiatique, ne parle du dialogue des cultures. L’expression a entièrement disparu des écrans radars…

     

     

     

    Est-ce un oubli ou un renoncement ? Probablement les deux et c’est pour cette même raison que cela est grave.