Le FN a remporté la première manche des élections départementales
C’est incontestable, que cela nous plaise ou non. Certes, le FN n’a jamais été le premier parti de France, car ce n’est pas parce qu’on arrive premier à quelques élections locales que l’on peut se targuer d’être ceci ou cela. Mais en ce cas d’espèce, c’est-à-dire pour les résultats d’hier soir et de ce matin, c’st incontestable, le FN a réussi une percée qui va provoquer l’insomnie de plus d’un responsable politique. C’est indéniable, en dépit des messages de sérénité distillés à longueur de soirée. La droite et le centre sont en tête mais le PS est en mauvaise posture. On dit que les dégâts ont été limités et qu’il y a eu un sursaut. Certes, le Premier Ministre a sauvé (partiellement) la situation en se mobilisant comme jamais : aucun de ses prédécesseurs n’en avait fait autant avec tant d’énergie. Au fond, il a bien illustré l’adage suivant : quand on a des convictions, on se mobilise pour les défendre.
J’ai observé hier que la plupart des commentateurs ignoraient ou simplement contournaient la réalité, à savoir le vote pour le FN. Car, au fond, les spécialistes (dont je ne suis pas) qui regardent bien le programme économique de ce parti ouvrent de grands yeux. Comment sortir d e l’Euro ? En quelle monnaie serait libellée la dette de la France ? Aurions nous alors une monnaie qui aurait autant de valeur que celle de l’Albanie de Enver Hodja ? Marine Le Pen devrait tirer des leçons de ce qui se passe en Grèce : après l’exubérance de la victoire et l’euphorie des lendemains qui (soi-disant) chantent, on part à Canossa (Bruxelles) négocier piteusement quelques subsides permettant de maintenir la tête hors de l’eau.
C’est là l’énigme : comment le peuple français, l’un des peuples les mieux formés politiquement, depuis au moins la Révolution, peut-il se reporter sur les candidats FN, souvent inconnus et dépourvus de toute expérience ?
Je n’ai pas la réponse, mais je pense à la lassitude et au découragement. Il y a aussi la désillusion, la méfiance envers toutes les idéologies, lesquelles avaient, depuis Marx et ses épigones, tout prévu sauf la mondialisation et ses conséquences…
Alors que faire ? Il y a, à l’évidence, un déficit de communication. Certes, on ne remontera pas la pente du jour au lendemain, mais s’il n y a pas une sérieuse reprise en main, on va vers des difficultés réelles. Et c’est un euphémisme !
Je n’oublie pas la division de la majorité qui a provoqué il y a quelques semaines une mini crise. Enfin, des parlementaires socialistes ont soumis à rude épreuve la loi Macron. C’est vraiment dommage car la France disposait enfin d’un ministre jeune, dynamique, non englué dans des débats idéologiques paralysants. Par de telles mesures Emmanuel Macron redistribuait vraiment du pouvoir d’achat aux Français à un moment où la crise force à renoncer à toute augmentation de salaire.
Alors que faire ? Se mobiliser pour le second tour.
Comme les disent les prélats du Vatican quand ils font face à un problème quasi-insoluble : attendons et espérons…