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Vu de la place Victor-Hugo - Page 481

  • L'attentat de Tunis et ses implications

     

    L’attentat de Tunis et ses conséquences

     

     

     

    A l’évidence, l’Etat dit islamique a de fins stratèges qui planifient son extension de par le monde et ont des idées précises quant à la logique de son développement. Il est même assez surprenant que l’attentat de Tunis ne soit survenu qu’hier alors que la Tunisie, maillon faible de la Libye voisine, en état de déliquescence avancée, constituait une cible parfaite et une proie facile pour les djihadistes.

     

     

     

    D’après ce que l’on sait, et il convient d’être prudent puisqu’il a fallu attendre le milieu de la nuit pour apprendre que des Français faisaient partie des morts, les assaillants au nombre d’au moins deux, visaient d’abord le parlement tunisien, tout proche du musée qui fut en fin de compte victime de l’attentat.

     

     

     

    Ironie ou fatalisme de l’histoire, l’une des commissions réunies ce jour là dans l’enceinte de ce parlement, auditionnait justement les chefs de l’armée tunisienne, un corps notoirement sous équipé et mal entraîné, contrairement à une police omniprésente et bien formée. Cela s’explique par la constitution sociale de ces pays : on a peur de l’armée, amatrice de coups d’Etat et on a besoin d’une police fidèle qui surveille la population et déjoue ou décourage toute velléité de troubler l’ordre public

     

     

     

    Les réactions des gouvernants sont à la mesure de la gravité de l’attaque. Mais ce petit pays qui a perdu au moins quatre ans à cause de la venue au pouvoir du parti islamiste Annahda, n’a pas les moyens de se défendre correctement. Il a plus de 800 km de frontière avec l’Algérie d’une part, et avec la Libye d’autre part.

     

     

     

    La Tunisie devra introduire un plan vigipirate, s’occuper de son propre développement et cesser de s’intéresser à des horizons lointains de la solidarité arabe, bref se concentrer sur le développement économique et social. C’est ainsi que les touristes et les investisseurs reviendront.

     

     

     

    Voyons à présent les implications de l’attaque. Vu la dissémination des djihadistes partout dans le monde arabe mais aussi en Europe (sans parler du Proche Orient où se trouve la maison mère), les commentateurs sont alarmistes et disent que les vers  sont dans le fruit. Comment lutter contre des gens qui rentrent chez eux, militairement formés, experts en maniement d’armes et d’explosif s? Même la France n’est pas assurée de ce côté là, et l’on raconte même que des commandos d’élite français, infiltrés en Syrie, s’en sont pris de façon radicale, aux occupants français de deux véhicules tout terrain  qui avaient l’intention de rentrer en France. Les autorités n’ont pas voulu prendre un tel risque.

     

     

     

    En s’attaquant à la Tunisie ; les terroristes espèrent enflammer l’ensemble de l’Afrique du Nord, après le Mali et le Proche Orient. Ils espèrent ébranler ainsi tout le monde arabo-musulman et neutraliser ceux de leurs coreligionnaires désireux de vivre en paix avec les autres, tout en pratiquant tranquillement leur religion. Si l’Algérie est momentanément à l’abri (elle a déjà donné : souvenons nous du combat contre le FIS et les années de sang) en raison de sa puissante armée et de ses devises lui permettant d’acheter des armes aux Russes et aux Français, ce n’est pas le cas du Maroc. Certes, l’Arabie Saoudite aime le royaume chérifien à s’armer, mais cela ne suffira pas. La misère générale fait de tous ces désœuvrés et laissés pour compte des proies faciles pour les djihadistes.

     

     

     

    Il existe, aux frontières de la Syrie, un autre petit royaume bien vulnérable, la Jordanie, qui ne va pas tarder à souffrir… Quand on fait la liste de tout cela, on a le vertige : la Syrie, l’Irak, la Libye, Bahreïn, le Yémen, et maintenant la Tunisie La liste est elle close ? On veut l’espérer.

     

     

     

    Une remarque en fin de compte : les puissances occidentales devraient prévoir, anticiper et prendre les devants. Il est vrai qu’avec un homme comme B. Obama, c’est difficile. Or, on ne peut rien faire sans les USA. Obama va nous faire perdre deux ans à ne rien faire. Même son chef d’Etat-Major interarmes  a déclaré publiquement que des tapis de bombes ne suffiraient pas et qu’il faut des troupes au sol.

     

     

     

    L’actuel président américain s’est trompé sur tout : l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Libye, et last but not least… Israël

     

     

     

    Il existe une phrase qui se trouve à la fois dans la sagesse grecque et aussi dans le Psaume 118 : Que Dieu m’aide concernant mes amis, mes ennemis je m’en charge…

     

     

     

    MRH in Tribune de Genève du 19 mars 2015

     

  • Les élections législtaives en Israël

    Les élections législatives en Israël

    Comme c’est devenu si souvent le cas, les suffrages ont démenti les sondages : une certaine presse et une certaine position éditoriale avaient fait croire à un total discrédit de Benjamin Netanyahou. On a même assisté hier à un spectacle ubuesque, les deux partis revendiquant la victoire, notamment ce pauvre Isaac Herzog, dépourvu du moindre charisme, affirmant devant une foule en délire qu’il était prêt à gouverner le pays.

    Quelques heures plus tard, ce fut au tour de Netanyahou de prendre la parole et là les téléspectateurs ont pu noter la différence. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Netanyahou a l’expérience et la stature d’un homme d’Etat, ce que n’est vraiment pas le cas de son concurrent moins heureux.

    Certes, il faut réduire le coût de la vie en Israël, les prix des loyers et des logements sont prohibitifs, surtout pour ceux des Israéliens qui ne disposent pas de devises fortes (dollar, Euro), ce qui est le cas pour une écrasante majorité de citoyens. Et sur ce plan précis, donc  social, le Likoud vainqueur doit faire des progrès s’il veut gouverner encore quelque temps.

    Le parti travailliste n’a pas réussi sa percée, il a été usé par une trop longue position dominante et n’a pas trouvé la recette miracle du renouvellement. Le Likoud reste relié au succès parce qu’il a bien compris que le souci majeur des Israéliens restait les Arabes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

    Les électeurs arabes sont devenus la troisième force politique du pas, ils se sont unis car l’union fait la force. On les crédite de presque 13 sièges, ce qui équivaut au score des petits partis : c’est considérable. Le nouveau Premier Ministre devra assouplir sa position envers les Palestiniens. Ce ne sera pas chose aisée.

    Il faut dire un mot de la personnalité politique de Madame Livni : voilà une femme qui est passés par quatre formations politiques en quatre ans ! On se demande vraiment si cette personne, qui se veut respectable, a vraiment des convictions, autres que la volonté persistante de rester ministre et de goûter aux joies et aux honneurs du pouvoir. Il ne s’agit pas de dénigrer quoi que ce soit en cette dame, si charmante et si élégante, mais on relève un solide penchant pour la variation politique. Pour qui donc Madame Livni a t elle voté ? Pour elle-même, sans contredit.

    Benjamin Netanyahou va donc former le nouveau gouvernement d’Israël. Comme toujours, ce sera une coalition de la droite et du centre droit, sans oublier les partis religieux.

    Certains plaisants en Israël attendent avec impatience le message de félicitations qu’Obama se doit d’envoyer au chef d’un gouvernement ami…

  • La loi et la grâce dans le judaïsme et le christianisme

             CONFÉRENCE À LA MAIRIE DU XVIE ARRONDISSEMENT

                            La loi et la grâce dans la

                     Bible hébraïque et les Evangiles.

    Il s’agit de la principale pomme de discorde entre le judaïsme et le christianisme.

    Opposition réelle ou artificielle, résultant de la volonté de Saint Paul de ne pas décourager  les païens susceptibles de rejoindre les rangs de l’Eglise naissante et d’en renforcer l’influence ?

    Questions terminologiques :

    Comment se dit LOI en hébreu biblique et rabbinique ?

    Tora, mitswa, hok, édut, mishpat : ces termes recouvrent des réalités différentes, le terme générique par excellence étant TORA mais qui  signifie aussi enseignement, doctrine, règle de vie. C’est-à-dire un concept qui ne se limite pas à la question juridico-légale. Celle d’une pratique religieuse pénible et scrupuleuse.

    Comment se dit GRÂCE en hébreu biblique et rabbinique

    Héséd, no’am, hen (terme spécifique qui inspirera tant Martin Luther, lequel le traduira en allemand par GNADE dans un sens très paulinien.

    Hanina dans Exode 34 ; 6-7 (D. dit : je gracierai qui je voudrai et j’aurai pitié de qui je voudrai avoir pitié… (wehannoti et asher ahon, we rihamti et asher arahem)

    Le tournant de la vie spirituelle et religieuse du judaïsme à l’avènement du christianisme : l’action décisive de Saint Paul, anciennement Saül de Tarse. Notamment dans la fameuse Epître aux Galates.

    a)justification, sanctification de l’homme devant Dieu (en hébreu : nitstadak)

    b)en finir avec la loi dans le sens réducteur que lui donnait Saint Paul

    c)  en apprenant que les Galates pratiquent à nouveau le commandement de la circoncision, S. Paul est furieux et s’exprime très directement : Qu’ainsi n’advienne ! vous êtes fous ! Vous étiez dans l’esprit et voilà que vous retombez dans la chair. Il faut une circoncision du cœur (symbolique) et non point de la chair.

    d) Rédigée entre 49 et 52 cette épître plaide en faveur de la justification par la foi (que la Grâce est seule à pouvoir accorder) et non par les œuvres.

    e)S. Paul n’hésite pas à parler de la malédiction de la loi. SI, dit-il, vous continuez à accomplir concrètement les commandements, alors Jésus-Chr. Serait mort pour rien. (Un raisonnement que les Juifs restés fidèles à la synagogue ne pouvaient guère saisir. Et qui suscita de violentes controverses dont les évangélistes se furent l’écho. Notamment les attaques contre les Pharisiens, un terme dont le sens polémique a éclipsé tous les autres sens…

    f)    Ne pas oublier l’incident d’Antioche avec Céphas qui est attablé avec des païens et qui s’éclipse, de peur d’être pris à parti

    Pour Paul qui s’exprime dans le même sens tant dans l’Epître aux Hébreux, aux Romains et aux Ephésiens, la réalité est toujours la même. Je résume avec mes mots : Jésus est mort pour nous, par son sacrifice il nous a délivrés du joug de la loi. Donc, la foi en Jésus serait supérieure au respect de la loi de Moïse.

    Cette opposition se profile nettement derrière les propos de S. P. : Jésus serait supérieur à Moïse. On le sent bien dans le style des scripteurs : on vous a dit que, mais moi je vous dis ceci…

    L’homme sera justifié par les œuvres de la foi. Deux manières de comprendre cela :

    a)concept luthérien : devenir les enfants de D.

    b)concept historique : demeurer les fils de D ?

    Mais on peut aussi dire que la loi et la grâce sont deux voies provenant de D.

    Interprétation de Jean 1 ; 17 : car la loi a été donné par Moïse et la grâce et la vérité par Jésus.

    Rappel d’un principe rabbinique un peu oublié : D. préfère le cœur (en araméen de l’époque ; Rahamana libba ba’a

    Violente diatribe contre les pharisiens : Luc 11 ; 37—44

    Les deux montagnes de la Bible : le Sinaï et la colline de Sion : métaphore lourde de conséquences

    Pour SP : la grâce, c’est l’esprit.  Galates 5 ; 25 si nous vivons par l’esprit, alors marchons aussi selon l’esprit.

    Conclusion : l’antinomisme de S.P. On ne devrait plus opposer ces deux concepts. L’homme ne peut pas vivre sans loi. Mais ce n’est pas tout, il lui faut aussi la grâce.