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Vu de la place Victor-Hugo - Page 545

  • L'évolution encourageante de l'Iran

    L’ »volution, lente mais progressive de l’Iran

    Deux faits semblent indiquer que le président iranien Rouhani a enfin compris qu’il réinsérer son pays dans le concert des nations civilisées et faire un plus attention à la démocratie dans son pays.
    Je pense à l’envoi de forces spéciales iraniennes combattre les islamistes aux côtés des Kurdes et avec le soutien logistique des Américains. C’est une alliance objective : quand on a les mêmes ennemis, on se retrouve du même côté de la barrière. C’est un fait. Certes, à Téhéran, il y a encore et toujours les enragés de l’anti américanisme qui ont la bave aux lèvres d’ès que le mot USA est prononcé mais il y aussi la réalité et le danger que représente l’Etat islamique.

    Le second fait est le discours prononcé par le président Rouhani devant une assemblée de Mollahs au cours duquel il explique à son auditoire qu’il faut relâcher le contrôle imposé aux internautes de son pays et à la jeunesse en général.

    L’Iranien a expliqué à son auditoire qu’aujourd’hui, on ne pouvait plus vivre sans l’internet. On ne peut, avait il dit, même pas devenir étudiant, entreprendre des études sérieuses, sans participation à la toile mondiale. Il faut dire que le clan conservateur qui contrôle la justice avait fait arrêter une bande de jeunes qui avaient diffusé sur la toile des documents jugés peu conformes à la loi islamique.

    Je trouve que ces deux initiatives sont encourageantes et vont dans le bon sens.

    Cependant, les USA ont aggrava certaines sanctions économiques contre l’Iran car les Mollahs continuent de se moquer du monde en faisant traîner en longueur les négociations sur le programme nucléaire. La meilleure façon de les faire bouger est de les sanctionner un peu plus durement. Certes, cela affaiblit le camp progressiste, mais les méandres de la politique internationale sont assez impénétrables.

    Mais que les Iraniens se retrouvent aux côtés des Américains et de Bacahr el Assad pour combattre le même ennemi : qui l’aurait prédit ?

  • Les aléas de l'information: de la décapitation d'un pauvre journaliste US à Valérie Trierweiler

    Les aléas de l’information : de la décapitation publique d’un pauvre journaliste US  aux souvenir de Valérie Trierweiler

    On s’interroge depuis un certain temps déjà sur le rôle éthique que la presse en général pourrait jouer dans nos sociétés contemporaines. Le problème n’est plus incarné par les journalistes exclusivement mais par un ensemble qui est très difficile à combattre ou simplement à corriger. Le plus triste exemple qui s’offre à nous est, depuis hier matin, la macabre publicité faite autour d’un pauvre journaliste américain de 31 ans et qui se trouve aujourd’hui fortement concurrencée par le livre (que je m’abstiens de caractériser) de Madame Trierweiler.

    Certes, les journalistes de tout poil viendront nous dire qu’ils ne créent pas l’information et ne font que la relayer : si elle est horrible, cela ne tient pas à eux et si elle souriante et amusant, cela ne dépend pas d’eux.. C’est juste mais qui met en avant certaines nouvelles, qui les ressasse sans arrêt, qui présente les choses sous tel angle plutôt que sous tel autre ? Ce sont évidemment les journalistes.

    Je ne demande pas que l’on ignore le livre souvenirs de cette dame, l’ex première dame de France, je comprends même qu’ayant été éconduite publiquement, voire, diront certains, déchue, elle prenne une sorte de revanche pour refaire parler d’elle, régler quelques comptes et espérer des droits d’auteur qui seront conséquents.

    Non, tel n’est pas mon propos. Je veux simplement dire que l’information doit être traitée avec une certaine décence. Et, puisque je n’instruis pas à charge, je salue la retenue des chaînes de télévision qui n’ont pas montré la scène de la décapitation de ce pauvre journaliste de 31 ans dont la mère avait imploré la clémence de ses tortionnaires. Face à cet abominable crime au retentissement quasi planétaire, que valent les réflexions amères d’une ancienne journaliste qui n’avait absolument rien à faire dans ce milieu politique aux mœurs acérées ?

    Dans une société où tout se joue sur et avec l’image, il faut un contrôle plus strict. Il faut une éthique médiatique comme il a fallu une éthique médicale.

  • Texte de Franz ROSENZWEIG, présenté sommairement par MR Hayoun

     

    Présentation du texte de Franz Rosenzweig, intitulé Trop de livres……

    Le texte de Rosenzweig dont nous offrons la première traduction en langue française, fut écrit en 1920 par son auteur, trois ans après son cri d’alarme, présentée en guise de lettre ouverte à Hermann Cohen, rédigé en 1917, Il est grand temps…

    Comme dans les autres textes que j’ai traduits de l’allemand et publiés ici même, Rosenzweig prend comme point de départ un passage biblique, en l’occurrence Ecclésiaste 12 ;12 qui déplore l’abondance insensée de livres..

    Dans les premières lignes du présent texte, Rosenzweig signale que ce premier texte, adressé à Cohen, n’a pas abouti, que Cohen est mort l’année suivante et que les buts que les deux hommes s’étaient assignés avaient pris la mauvaise direction.

    Partant, Rosenzweig se livre à une critique de ce qui ne va pas dans l’ancienne Science du judaïsme qui s’occupe plus de l’érudition que de la vie. En d’autres termes, on multiplie les études et les livres sur le judaïsme, sans se préoccuper de savoir si celui-ci est encore vivant. Et delà, Rosenzweig en vient à exposer ses propres idées sur la situation : il faut réinsérer de la vie, de la vitalité dans le judaïsme. La science du judaïsme ne peut être dispensatrice de vie et vivifiante que si le judaïsme n’est pas mort.

    Rosenzweig veut faire naître un homme juif qui soit à la fois un homme comme les autres, et un juif conscient de ses origines et de ses obligations spécifiques. N’oublions pas que moins de deux ans après ce texte, Rosenzweig va fonder son Institut libre d’études Juives (Freies jüdisches Lehrhaus) à Francfort sur le Main.

    Ce petit texte de Rosenzweig est presque séminal, on y trouve des idées développées dans l’Etoile de la rédemption qui ne sera publiée qu’en 1921. L’œuvre de cet auteur se présente de manière assez curieuse : il y a l’œuvre maîtresse, l’Etoile de la rédemption, écrite dans les tranchées des Balkans en près de six mois dans un élan de fièvre géniale et à côté une série de textes plus courts mais tout aussi vigoureux, comme ceux que les lecteurs de JForum ont pu lire ici même.

    Rosenzweig suit une voie qui lui est propre : juif pratiquant, il ne se reconnaît pas dans l’orthodoxie ni la néo orthodoxie qui ont séparé le juif d’un autre juif. Attaché à Erets Israël, il critique l’idéologie sioniste qui mise tout sur l’aspect politique. Il se veut juif et allemand ( il dit que le et, en allemand und n’a pas trop d’importance…) sans croire en la symbiose judéo-allemande . Enfin, il se reconnaît dans la philosophie de Hermann Cohen sans adhérer à son idéalisme.

    Enfin, Rosenzweig se présente ici comme un véritable éducateur, un pédagogue de son peuple. Le drame est que cet homme a été, dès 1922, victime d’une grave maladie neuro-dégénérative qui le priva de l’usage de la parole après avoir paralysé tous ses muscles. Et pourtant, que n’a t il écrit malgré son mal, avec l’aide de sa dévouée épouse.

    Il quitta ce monde en décembre 1929, laissant une veuve éplorée et un enfant de 7 ans. A ses obsèques, ce furent trois de ses amis qui récitèrent le kaddish tandis que Martin Buber, l’ami et le confident, récita le Psaume 74.