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Vu de la place Victor-Hugo - Page 546

  • L'OTAN doit absolument contrecarrer les menées de Poutine en Ukraine

    L’OTAN doit absolument contrecarrer les menées de Poutine en Ukraine

    Ce qui se passe aujourd’hui dans l’est de l’Ukraine ne présage rien de bon. Vladimir Poutine, acculé au plan intérieur, avec une économie en pleine régression, veut terroriser les anciens satellites de la défunte URSS pour reconstituer un glacis, comparable à celui qui a ruiné l’Europe dans son ensemble pendant 70 ans. Ce qui se passe en Ukraine est inacceptable et le secrétaire général de l’OTAN, mieux que celui de l’ONU qui devrait tout de même quitter son poste un jour prochain, a raison de dire qu’il s’opposer aux menées terroristes de V. Poutine, les armes à la main.

    Aujourd’hui, la Russie ne se cache même plus. Ses commando parachutistes opèrent au grand jour en Ukraine et les chars russes ont été filmés par des satellites espions de l’OTAN. Il faut réagir. Certes, les sanctions commencent à produire leur effet, mais il faut aller plus vite et plus loin. On peut espérer que les oligarques russes, voyant que Poutine ne défend plus leurs intérêts, finissent par se liguer contre lui pour le renverser. C’est possible mais reste très aléatoire car Poutine connaît son monde et a dû prendre ses précautions. Et puis il sait pincer la corde bien tendue du nationalisme russe. Il y a quelques jours, il a osé une comparaison avec le siège de Leningrad pour les troupes nazies… C’est dire que cet homme ne reculera devant rien.

    Il faut dire qu’il est confronté à un défi de taille. En Europe, on a un peu oublié ce que représentait l’Ukraine pour l’ancienne URS et, partant, pour la Russie d’aujourd’hui. En plus de la Crimée, désormais annexée, et qui représente le port utilisable durant toute l’année, Kiev a toujours été le grenier à blé de la Russie. Voir cet ancien allié rejoindre le camp européen et en fin de compte, les rangs de l’OTAN, représente aux yeux de Poutine un danger inacceptable. C’est toute la géostratégie du pays qui est remise en question. M. Poutine avait déjà puni la Géorgie pour ses choix pro-occidentaux : il y a encouragé des visées séparatistes, et il en fait de même avec l’Ukraine. La menace est claire : vous rejoignez le camp adverse, eh bien, vous le paierez très cher. Mais ce qui est nouveau dans le cas de l’Ukraine, ce sont les milliers de morts qui s’accumulent chaque jour et la destruction de villes entières.

    Livrés à eux mêmes, les séparatistes n’auraient jamais réussi à faire reculer l’armée ukrainienne.

    Cette situation exige une riposte armée de l’OTAN. Je ne puis réprimer un sourire quand j’entends l’actuel secrétaire général de l’ONU dire qu’il faut régler ce conflit par la voie diplomatique : un agresseur rentre chez vous, casse tout, provoque des milliers de morts… et vous, vous acceptez de parler avec lui… Incroyable !

    Dans ce cas, est il étonnant que les contingents de l’ONU sur le Golan aient détalé comme des lapins devant l’avancée des assaillants de l’Etat islamique et d’al Nosra ? Ces soi disant soldats se sont laissés encercler alors qu’ils avaient de quoi se défendre. Il a fallu en exfiltrer un certain nombre nuitamment… Comment voulez vous qu’on fasse encore confiance à l’ONU ? Il y a eu un peu plus de 2000 morts à Gaza et l’on parle de crimes de guerre et de cours de justice pénale internationale, alors qu’en Syrie on en dénombre plus de 200.000… Sans même parler de ce que fait l’Etat Islamique dans cette même Syrie et en Irak où les minorités chrétienne et yazidi paient un si lourd tribut dans une indifférence quais générale.

    Je n’ose imaginer ce qui arriverait à Israël si, par grand malheur, la fortune devait être défavorable à Tsahal ? Qu’à Dieu ne plaise trois fois. Le monde entier présentera ses condoléances laissant le peuple se retrouver seul à enterrer ses morts.

    Il faut aider l’Ukraine à sauver son intégrité territoriale. Mais comment voulez vous que Poutine recule (alors qu’il est seul contre tous) lorsque le Pr Obama dit urbi et orbi qu’il ne veut pas de confrontation armée ?

  • Franz Rosenzweig, Bildung und kein Ende, traduit et annoté par Maurice Ruben HAYOUN

    Bildung und kein Ende (Franz ROSENZWEIG,1920): Ecrire à l’infini[1]

         Ecclésiaste 12,12: Faire des livres en grand nombre serait sans fin

    Ce que je souhaite pour régler le problème de l’éducation juive actuellement et plus particulièrement pour fonder un institut  d’enseignement populaire

                                                                                                          A Edouard Strauß

                        «Les souhaits sont les messagers de la confiance»:

    Trois années[2] se sont écoulées depuis mon cri d’alarme, adressé à notre grand maître, Hermann Cohen, disparu depuis, pour lui dire qu’il était grand temps de prendre des mesures radicales en faveur de l’éducation juive sur le sol allemand; et je concluais mon appel par ces termes: Le problème de l’éducation juive à tous les niveaux et sous toutes ses formes, telle  est la question vitale du judaïsme de notre temps.  Mais voilà, ce temps-là est passé mais le problème demeure. La situation exige qu’on agisse, elle l’exige plus que jamais. Il ne suffit pas de semer les graines dans l’espoir qu’elles germeront peut-être un jour et donneront des fruits dans un avenir lointain. Aujourd’hui, le besoin se fait sentir de manière pressante et c’est aujourd’hui qu’il faut trouver le remède. Il n’est pas question d’opter pour une thérapie faite de contournements artificiels.

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  • Fin des crhoniques d'Israël

     

    Fin des chroniques d’Israël : Retour à Paris

    Ce qui m’a le plus frappé en cette fin de séjour e l’impression d’ensemble qui s’impose à moi, c’est, contre toute attente, la volonté bien arrêtée de nombreux juifs français de venir s’installer ici, en Israël. Je dis : contre toute attente, car même le danger imminent d’une nouvelle guerre, de l’extension du conflit, par exemple avec les rebelles qui s’agitent en Syrie et qui ont tiré des obus de mortier contre Israël, tous ces sombres pressentiments ne dissuadent pas les candidats à l’immigration. Il y a aussi les incertitudes politiques en France et les récentes manifestations publiques d’antisémitisme qui ont gravement troublé les gens.

    Sur la plage et même dans l’eau, des gens m’ont abordé, soit pour confier leurs propres impressions sur la série d’émissions télévisées de mon ami le Grand Rabbin Josy Eisenberg sur France 2, soit pour dire qu’ils lisaient le livre sur la kabbale, sur Martin Buber ou sur le roi David. Mais à la fin de ces mini-conférences sur le littoral, le même constat revenait : il faut venir en Israël.

    Même si chez moi, dans mon propre foyer, on pense ainsi, j’adopte, en ce qui me concerne, une attitude un peu plus réservée. Mais cette quasi unanimité ne me laisse pas indifférent. C’est comme si une main invisible tirait, dans les coulisses, les ficelles de notre devenir, de notre histoire, sans que l’on s’en rende vraiment compte.. Lorsque j’ai publié en 2004 un Que sais-je ? sur L’historiographie juive avec mon ami le préfet Alain Boyer, j’ai présenté certains auteurs un peu fidéistes qui jugeaient que la divine Providence avait confié à d’humaines mains, de planifier, par des méandres incompréhensibles le soin de réaliser jusqu’à son terme, ce qui pourrait bien être le dessein divin. Je ne fais pas partie de cet horizon intellectuel qui voit dans l’Histoire l’accomplissement d’une volonté qui nous dépasse. Je n’admets pas cette explication supra rationnelle, mais je reconnais volontiers que certaines connections ou rapprochements nous dépassent largement. L’écrivain nationaliste allemand, Heinrich von Treitschke, le grand rival de l’historien juif Heinrich Grätz, utilisait le terme de Fügung, qui signifie un ensemble, une configuration, un agencement qui s’impose à nous sans qu’on sache comment. On peut le comprendre sans jamais réussir à l’expliquer tant le nexus de ces différentes choses nous échappe.

    L’histoire juive, assimilée parfois à une martyrologie, regorge de telle Fügungen que les rabbins ou certains enthousiastes ou exaltés interprètent dans le sens qui leur convient. Ils y décèlent un vaste mouvement de rassemblement préfigurant l’époque messianique, une sorte d’aboutissement de cette guerre eschatologique entre Gog et Magog, dont nous ne savons rien, en réalité.

    Mais tout ceci vole bien au dessus des capacités d’assimilation du coreligionnaire moyen.

    Retenons plutôt que cette accumulation de nuages menaçants au dessus de communauté de Jacob donne à réfléchir, quelle que soit l’orientation religieuse ou philosophique de l’observateur.

    Je dois avouer qu’hier soir, rentré peu avant minuit d’un gentil restaurant que je vous recommande, Kitchen Bar, près d’Ikéa à l’extérieur de Natanya, j’ai eu du mal à croire aux images que je voyais à la télévision : des dégâts sérieux causés sur le Golan à des kibboutzim par des tirs de rebelles syriens islamistes. L’impéritie ou l’incompétence de l’armée de Bachar el Assad a permis à ces extrémistes fous et sanguinaires de se retrouver aux portes d’Israël.

    Israël a évidemment réagi avec force en neutralisant ces sources de feu, mais est ce à dire qu’on assiste à un réchauffement du front nord ? J’espère que non.

    L’Israélien moyen est stupéfait par le rapprochement objectif entre l’Iran et la Syrie d’une part et les USA et Israël, d’autre part. Quand on a le même ennemi, l’Etat islamique, à combattre, on devient des alliés objectifs. C’est ainsi. Les gérontes d’Arabie Saoudite l’ont compris qui appellent le monde arabo-musulman à reconnaître enfin Israël. L’armée saoudienne monte la garde à la frontière irakienne, longue de plus de 800 km ; or de l’autre côté il y a les islamistes et il n’est pas sûr que les petites frappes US les dissuadent d’avancer. Certes, les Américains qui sont toujours partis en guerre pour les puis de pétrole ne permettront pas aux terroristes de s’emparer de tels puits. Rappelez vous de Saddam et du Koweït… La décision de faire la guerre fut instantanée..

    Les Saoudiens sont les prochaines cibles.

    Ce Moyen Orient qui vit l’éclosion du monothéisme éthique, la naissance du christianisme et l’irruption de l’islam ne connaîtra t il jamais la paix ? Cette interrogation angoissée et angoissante devient presque un refrain.

    Mais que faire d’autre, sinon se battre et espérer ? A la fin d’une conférence, une dame d’un certain âge est venue me dire la phrase suivante : je suis une pessimiste qui espère.. Et l’espoir, dit le philosophe, fait vivre (Hoffen lässt leben).

    Maurice-Ruben HAYOUN