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Vu de la place Victor-Hugo - Page 560

  • Israël entre la hantise du lendemain et celle de l'après demain

    Israël entre la hantise du lendemain et celle de l'après demain..

    Je passe mon temps, en ce mois de juillet si mouvementé entre lécoute, des heures durant des nouvelles du Proche Orient et la relecture de mes traductions de l'allemand en français de textes peu connus de Franz  Rosenzweig. Cela me change un peu mais cela augmente aussi ma perplexité. Je ne ressens aucune inquiétude , seulement de peine pour les souffrances des hommes des deux côtés de la frontière, tout en étant intimement convaincu du bon droit, du très bon droit d'Israël de se défendre et de mettre fin à ces attaques de missiles et à toutes ces tentatives d'incursion dans son territoire afin d'y semer la mort et la destruction.

    Le Hamas est un mouvement terroriste qui a mené la bande de Gaza à la ruine et la tient en otage depuis des années. Ce n'est pas faire de la polémique que de le rappeler: cette faction armée a pris le pouvoir par la force, ses partisans ont martyrisé leurs frères ennemis du Fatah, les exécutant sommairement ou même en les défénestrant du haut d'immeubles à Gaza... Il est injuste qu'une organisation terroriste inflige à toute une population civile tombée sous sa coupe de tels tourments, alors qu'il représente surtout les intérêts cachés d'une puissance étrangère, l'Iran.

    Tsahal ne peut plus reculer, même s'il a déjà atteint la plupart de ses objectifs, mais ce qui est encore plus frappant, c'est la passivité des gouvernements qui soutiennent l'offensive sans oser le dire publiquement. Y compris les régimes arabes, à commencer par l'Egypte du maréchal Al-Sissi qui ne presse pas pour mettre fin aux hostilités.

    Un dernier point, les pertes civiles et miliaires. Je m'incline personnellement devant les victimes innocentes, collatérales. Les populations civiles de Gza, transformées en boucliers humains, ne méritent pas ce qui leur arrive. Mais je pense aussi et surtout aux soldats d'Israël ui mettent leur vie en péril pour ne pas porter atteinte aux civils. Mais que voulez vous faire contre des terroristes qui profanent leurs lieux de culte en y installant des rampes de lancement de roquettes, dévoient écoles et hôpitaux, et font tout pour susciter l'émoi des nations en poussant des civils sur les endroits bombardés. Mais est ce la première fois? Le Hezbollah, un autre affidé de l'Iran, l'a largement illustré depuis longtemps déjà.

    Que faire? La plupart des Israéliens jugent que leur armée a pour objectif premier de préserver et d'assurer leur sécurité: or, comment s'arrêter alors que dizaines de tunnels aboutissent en territoire israélien?

    Telle est la hantise de Tsahal qui a déjà, au prix de plusieurs morts, neutralisé un grand nombre de tentatives d'infiltrations dans le sud du pays.

    C'est triste et cela me fait penser à la parole du prophète qui disait, il y a déjà plus de deux mille cinq cents ans: shalom, shalom, we eyn shalom: la paix, la paix, mais il n y a pas de paix.

     

  • Le réveil des autorités françaises

    Le réveil des aurtorités françaises

    J'avoue que c'est l'analyse des images de la télévision sur ce qui s'est passé à Sarcelles qui m'a ouvert les yeux. De véritables scènes de guerilla urbaine. De sinistre mémoire. Les plus vieux parlent de 1938. C'est excessif mais cela reste compréhensible. De partout, on salue mon éditorial d'hier car il est rare que je prenne ainsi parti et siganle de graves inquiétudes.

    Certains parmi les commentateurs, pas forcément les plus intelligent, avouent ne pas comprendre l'attitude du Hamas. C'est pourtant clair pour qui a les yeux ouverts: le Hamas est au bout du rouleau, il n'a plus d'argent pour payer ses fcontionnaires (ses bandes armées), il attire l'attention d'un monde arabe qui se gargarise de communiqués et de propos indignés car tous ces états n'ont pas une très bonne opinion du Hamas.

    Il ne restait plus rien à ce mouvement terroriste, rien que ses installations de guerre qu'il met en action. Le problème est que Tsahal monte en puissance et après avoir gradué sa riposte, considère qu'il doit faire partir le Hamas de Gaza.

    Il y a donc une aggravation de la situation.

  • Israël versus Hamas: les enseignements à tirer

    Les enseignements à tirer de cette confrontation armée entre Tsahal et le Hamas

    Il peut paraître insensé de tirer des enseignements d’un conflit qui repart de plus belle comme un bûcher menaçant. Et pourtant on peut s’y risquer, tant  les conséquences de cette confrontation qui risque de durer encore assez longtemps, sont graves.

    Voyons en premier lieu le champ de bataille : pendant toutes ces années non pas de paix ni de tranquillité mais d’un simple cessez le feu (jamais respecté à cent pour cent), le Hamas a mis au point, sous la férule de ses instructeurs iraniens, une militarisation de la bande de Gaza sans égale. Apparemment, les services israéliens , pourtant réputés parmi les meilleurs, n’ont rien vu, pas même les multiples tunnels aboutissant dans leur propre territoire : apparemment, ils n’ont pas tiré les leçons de l’aventure de Gilad Schalit, lequel avait été enlevé justement par un commando du Hamas entré en Israël par cette voie souterraine. Le creusement de ces tunnels parfois à plus de 20 mètres sous terre n’a jamais attiré l’attention ; or, il fallait des tonnes de béton, des excavatrices, des wagons pour évacuer le sable et les pierres, introduire des madriers et de tiges de soutien des parois, installer un minimum d’éclairage, etc… bref, tout une économie souterraine qui ne faisait pas passer de l’Egypte voisine, uniquement des denrées alimentaires.

    Certes, il ne faut pas accabler les services israéliens car durant le bref intermède islamiste, incarné Mohammed Morsi, les tunnels avec l’Egypte ont été saturés d’armes et de munitions, avec la bénédiction des islamistes qui fermaient les yeux : au cours de ce temps là, le Hamas a pu se renforcer, sans qu’Israël n’ait pu élever la moindre protestation puisque les islamistes au pouvoir n’auraient rien fait et même auraient tout nié en bloc.

    Deuxième point, les missiles et les obus de mortier. Bien qu’ils soient encore très loin de la perfection, les artificiers et les armuriers du Hamas ont, hélas, réalisé, d’incontestables progrès, au point que même sous un tapis de bombes, leurs machines de guerre ont continué à fonctionner, soumises à une mise à feu télécommandée dans des centres de commandement souterrains. La même chose pour leur système de transmission et de communication, Ni Tsahal ni son armée de l’air, ni même ses espions infiltrés dans les rangs mêmes du Hamas n’ont atteint leur objectif.

    Benjamin Netanyahou a mis trop de temps à décréter l’offensive terrestre car on sait aujourd’hui que les engins lance-missiles sont enterrés et ne peuvent être vraiment neutralisés que par des hommes sur place. L’aviation, malgré sa toute puissance, en est incapable. La meilleure preuve est fournie par la capture par les unités d’élite de Tsahal de près de vingt membres du Hamas qui sont interrogés et donnent des informations aptes à mieux savoir comment fonctionne ce lacis de souterrains où les islamistes stockent leurs armes.

    Que faire aujourd’hui ? L’état-major israélien a compris qu’il lui fallait démanteler entièrement cet arsenal qui menace la paix et la sécurité de tout Israël et bien au-delà. La réaction la plus inattendue est venue d’Egypte qui a encore dû subir des attaques des islamistes contre ses soldats, à la lisière de la frontière avec la Libye : plus de vingt soldats ont péri, sans compter d’autres attaques perpétrées contre l’armée égyptienne en plein cœur du Sinaï. Non seulement le maréchal président a téléphoné à B. Netanyahou, mais il a détruit maints tunnels d’approvisionnement avec son pays, bloqué à la frontière de Rafah des centaines de partisans du Hamas, venus soutenir leurs frères d’armes, et même proposé un pacte de cessez le feu ouvertement en faveur d’Israël, ce qui a conduit le Hamas à se tourner vers d’autres, plus compréhensifs, comme la Turquie et le Qatar.

    Ceci me conduit à aborder l’aspect internationale de la crise : les USA de Barack Obama sont absents du conflit. Certes, hier Obama a redit le soutien de son pays à Israël et son droit à exercer une légitime auto-défense. Mais on sent bien que l’homme ne fait que réciter un couplet de circonstance et que sa fin de mandat n’est vraiment pas fulgurante. Cet homme peine à redonner du souffle à son pays et a les yeux tournés vers la Chine et l’Asie. En revanche, les Britanniques ont soutenu Israël fermement, de même que l’Allemagne qui s’interdit, et pour cause, toute démarche hostile envers l’Etat juif. Reste la France dont les hésitations provoquent l’émoi de ses habitants, qu’ils soient juifs ou pas, surtout en ce jour anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv à laquelle Jacques Chirac avait jadis donné un éclat particulier.

    Et puisque nous parlons de la France, évoquons les récents débordements antisémites d’une frange bien définie de la population. Ses militants ont enfreint la décision des autorités et ont violemment manifesté hier à Paris  Auparavant, ils avaient déjà crié dans les rues leur terrible slogan : Mort aux juifs (sic) ! Les autorités ont certes réagi, mais pas vraiment avec la rigueur et la célérité qui auraient convenu. Les éditorialistes ont parlé d’exutoire de toutes les frustrations d’une jeunesse en désarroi, écartelée entre deux appartenances et en gésine d’une cause, celle des Palestiniens, à laquelle elle pourrait s’identifier et qui lui permettrait de manifester contre un système qui la maintient à la lisière de tout…

    Il est indéniable que de telles manifestations, non réprimées alors que non autorisées, auront des conséquences immenses : la France va se vider de ses juifs qui l’aiment et ont toujours cru en elle. Tous les gouvernements ont voulu croire à une politique d’intégration de personnes qui jouxtent les dix pour cent de la population totale, c’est à dire du corps traditionnel français. Dans un excellent article paru dans le journal Le Monde, Arno Klarsfeld a fait l’historique de cette dégradation des relations : l’affaire Merah, le meurtre d’Ilan Halimi, les agressions de juifs dans l’espace public, les prêches violemment antisémites de quelques prédicateurs que l’on tarde à expulser du territoire national, etc… Cela commence à faire un peu trop. Et ce ne sont pas de timides remarques condamnant l’importation ici même du conflit du Proche Orient qui changeront quelque chose.

    En cette journée solennelle de commémoration de la rafle du Vel d’Hiv où l’on combat la barbarie, le gouvernement doit sortir de sa torpeur. Il faut se représenter ce que cela signifie pour les juifs français  d’entendre qu’on appelle à leur meurtre.  Déjà, dans certains milieux, on remet sur la table le débat d’il y a quelques années : les juifs ont ils encore un avenir en France ?

    Personnellement, j’aime la France, je suis un philosophe et un écrivain français et je suis même, me dit-on, l’un des plus jeunes commandeurs de la légion d’honneur.

    Mais moi aussi, aujourd’hui, je me pose des questions. Et il serait bon pour tous que des réponses fussent enfin apportées.

    Faute de quoi il serait trop tard.