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Vu de la place Victor-Hugo - Page 586

  • François Hollande chez Jean-Jacques Bourdin

    François Hollande a t il réussi son passage chez Jean-Jacques Bourdin ?

    Difficile de répondre à cette question, même si l’impression de rattrapage pèse nettement sur cet exercice dans lequel les politiques, de tout bord excellent : expliquer que ce qu’ils ont fait était nécessaire, qu’ils auraient dû en faire plus, mais que justement le pays n’était pas prêt. Bref, que ce n’était pas de leur faute…

    L’impression qui prévaut et qui n’est guère positive pour François Hollande, c’est qu’il est trop tard, que le mal est fait, que les dégâts occasionnés à personne et à son action semblent irréparables. Certes, il a essayé de réagir, de reprendre son fameux couplet moi président et en disant six fois amateurisme…… Mais cela ne suffit pas : aucune des personnes interrogées n’a déclaré être satisfaite ou reprendre confiance. Alors que c’est ce que souhaite l’actuel président très ardemment.

    Au moment où je compose, les commentateurs dissèquent sans pitié le décalage, voire le déphasage, le hiatus entre le programme sur lequel le candidat fut préféré à NS et les grandes lignes de la politique actuelle : en d’autres termes, le président n’est pas libre de pratiquer la politique qu’il juge bonne pour le pays au motif que sa majorité ne pense pas comme lui. La majorité actuelle devient un handicap pour le président.. Ce qui expliquerait largement la nomination de Manuel Valls à Matignon. Mais cela a accentué ce qu’il faut bien nommer un divorce entre le président et la majorité socialiste au parlement.
    Quel paradoxe ! Evidemment, François Hollande ne l’a jamais dit clairement, mais il l’a laissé entendre. C’est ce qu’il avait dit le 14 janvier en soulignant que ceux qui n’ont pas encore vu qu’il était social démocrate n’ont vraiment rien compris. Mais voilà ce ne fut le teneur du discours politique de sa propre campagne. Inadéquation entre un homme devenu pragmatique par la force des choses et une majorité qui veut traduire concrètement son programme économique et social..

    On en est là. Un président que sa majorité à l’Assemblée empêche de faire la politique qu’il juge bonne pour le pays. D’où tous ces atermoiements et ces moments d’hésitation..

    A t il réussi à convaincre ? Les prochains sondages ne le diront très sûrement. Mais ne nous leurrons pas : il ne faut pas s’attendre à des miracles.

  • François Hollande, un président seul et isolé?

    François Hollande, un président seul et isolé ?

    Impossible, ce matin, de parler d’autre chose, je veux dire la date anniversaire de l’élection de M. Hollande (déjà deux ans !) que les Français dans leur écrasante majorité semblent regretter amèrement. Il ne s’agit pas ici d’une impression personnelle, mais toutes les télévisions, tous les éditorialistes sont d’accord pour signaler les sondages particulièrement défavorables. Exceptés, évidemment, le porte-parole du gouvernement et le président socialiste du groupe PS à l’Assemblée, qui, ex officio, disent que tout va bien.

    Les chiffres des sondages sont sans appel : plus de 35% des électeurs de M. Hollande reconnaissent aujourd’hui qu’ils se sont lourdement trompés et qu’ils ne voteront plus pour lui. Plus de 81% jugent qu’il ne fait pas l’affaire… Des chiffres absolument inédits, inouïs. Certains éditorialistes s’en donnent à cœur joie et soulignent les manquements aux promesses : je ne serai pas le chef de la majorité, l’inversion de la courbe du chômage, je ne serai pas clivant comme N.S., moi président, etc).. Bref, c’est une véritable exécution capitale et c’est dommage à la fois pour le président et pour la France.

    M. Hollande a-t-il été bien inspiré de donner cette interview au JDD où il parle de retournement ? Ce n’est pas si sûr… Les économistes de tout bord ont mis à mal les promesses du chef de l’Etat, mais ce n’est pas tout ! Signe des temps, hier, sur Canal Plus, un journaliste humoristique, est allé jusqu’à demander à Manuel Valls s’il voulait bien garder Fr. Hollande comme président ! C’est que les deux hommes ne se situent pas au même niveau dans les sondages : 18% pour l’hôte de l’Elysée et 58% pour le locataire de Matignon… Un tel couple pourra t il continuer à fonctionner normalement, avec un tel écart ? Cette question a occupé les meilleurs commentateurs de la chose politique, lesquels ont passé en revue les différentes voies pour sortir de cette impasse..

    Commençons par les plus pessimistes, puisque la France semble être la Terre promise de la délectation morose : pendant les trois ans qui lui restent, s’il va jusqu’au bout sans changement de fond (type dissolution de l’Assemblée), rien ne permettra une croissance suffisante pour infléchir sensiblement le chômage. 1% de croissance ne suffira pas pour créer des emplois, stimuler les recettes fiscales et redonner envie aux consommateurs de consommer. Les experts objectifs jugent que seul un taux de croissance de plus de 2% sur de nombreuses années permettra de créer des emplois marchands et de changer significativement la donne.. Or, M. Hollande a lui-même dit (et on pense qu’il faut lui faire crédit sur ce point) qu’il ne se représenterait pas s’il perdait sur le front du chômage… Certes, mais comment vivre pendant ces trois ans, puisque rien ne peut bouger ?

    C’est alors que les plus subtiles mais aussi les plus audacieux des commentateurs échafaudent des plans dont le premier, le plus invraisemblable serait (je dis bien serait tant cela me paraît invraisemblable) : dans le plus grand secret, M. Hollande réunit deux ou trois de ses collaborateurs les plus fidèles et concocte avec eux un message à la nation où il renonce à ses fonctions… Ceci est impossible et ne ressemble guère au tempérament d’un homme qui sait faire face à l’adversité : souvenez vous de ses deux dernières années à la tête du PS ! Il a tenu bon alors que chaque matin que Dieu faisait, il y avait des complots ourdis contre lui…

    Le second plan est plus classique, si j’ose dire : la majorité du PS est traversée par une fronde profonde motivée par la peur des députés de subir, à cause de M. Hollande, le même sort que leurs collègues maires qui ont mordu la poussière. Ce matin sur I-TELE une journaliste a rapporté les propos peu amènes d’un député PS sur le président de la République, je n’ose les reproduire ici dans leur teneur initiale…

    Donc, la majorité refuse de voter, le budget par exemple, car cela ne correspondrait pas à ce qu’attendent ses électeurs.. Le président en tire les conséquences et il convoque de nouvelles élections qui se soldent par un ras de marée de la droite et du FN : près de 420 députés ! Moins d’un député PS sur trois parvient à sauver sa tête… Le président appelle un Premier Ministre issu de cette majorité qui gouverne.

    La question que tout le monde se pose est bien celle-ci : fera t il mieux, réussira t il ? Au fond, tout gouvernement français est pris entre le marteau ( Bruxelles et ses exigences) et l’enclume (les désirs des électeurs)…

    Pendant des décennies, tous les gouvernements, je dis bien tous, ont laissé filer les déficits, adopté un ton paternaliste avec les électeurs, surchargé la barque de l’Etat-providence, vanté les mérites du modèle français, omettant de signaler que c’était à crédit. Le problème est qu’un jour, on finit par devoir rembourser le crédit.

    Et ce jour a fini par arriver.

  • Titre de la noteL’Ukraine, la Russie et l’Union Européenne : une mésentente cordiale

    L’Ukraine, la Russie et l’Union Européenne : une mésentente cordiale

    Au lieu de s’en tenir aux sanctions économiques et financières qui sont si nécessaires mais gu !re suffisantes, l’UE devrait nouer des contacts avec la Russie de M. Poutine et lui donner des assurances : l’Ukraine ne sera ni membre de l’UE ni, surtout, de l’OTAN. Comprenez la position de M. Poutine. Il sait que la Russie est l’ombre d’elle-même, qu’elle ne fait plus le place face aux USA qui ne cessent de se renforcer et voici que les Occidentaux organisent en sous main la chute du tyran Yanoukovitch et installent à ses protes une sorte de nouvelle base militaire de l’OTAN. C’est la crainte de l’encerclement qui ressurgit. N’oubliez pas que c’est en Ukraine que l’URSS stockait ses armes nucléaires et ses sous marins en Crimée … Comment penser que M. Poutine serait resté inerte ? Par ailleurs, comme me le faisait remarquer mon ami Luc Ferry, l’Ukraine n’a pas encore le niveau pour intégrer l’UE. Et en outre, sa partie orientale est très, trop russophone et russophile pour se couper d’un allié naturel et se tourner vers une UE plus occidentale et plus lointaine. Tant que l’US ne négociera pas avec la Russie pour lui donner des assurances et même des gages, on va vers le bain de sang en Ukraine. Il faut réfléchir à cela et très vite…