Réflexions sur le devenir de la France
Les résultats des élections municipales en France nous dispensent des enseignements qui dépassent nettement l’enjeu local, même dans les métropoles comme Paris, Lyon et Marseille. Nous ne nous arrêterons plus aux mauvais signaux donnés au pouvoir qui essuie ici une cinglante défaite. Il est de bonne guerre que les perdants minimisent l’étendue de leur défaite et pour les vainqueurs d’en magnifier l’éclat. Première conséquence palpable : la droite va regagner la présidence du Sénat. Est ce le commencement d’une ère nouvelle ? Il est trop tôt pour le dire. Mais l’enseignement premier, au niveau national, est que les citoyens sont mécontents de la politique suivie qui les écrase sous le poids des impôts de toute sorte, asphyxie la croissance et ne parvient toujours pas à juguler le chômage. Les citoyens commencent aussi à stigmatiser l’inexpérience, voire l’impéritie (Matthieu Pigasse) du gouvernement actuel dont les deux chefs, président et premier ministre, n’ont jamais eu d’expérience gouvernementale antérieure.
En d’autres temps, de telles critiques n’auraient pas eu le même retentissement. Dans certaines manifestations et dans certains commentaires, quelques uns demandent sans fard le retrait pur et simple du président actuel, ce qui bouleverserait la situation et créerait une crise institutionnelle dont personne de responsable ne veut. Les gens simples et les partis politiques demandent un coup de barre à droite, un changement de politique. François Hollande est donc dans une impasse.
Mais la nouveauté à laquelle tous sont sensibles et réclament des changements, c’est que le locataire de l’Elysée finasse, joue avec les nerfs de ses interlocuteurs, accroissant ainsi le manque cruel de lisibilité de sa politique. Quand les sondeurs demandant aux personnes sondées que veut le président, la réponse obtenue est : on n’en sait rien.
Jeudi soir, France 2 a proposé une grande émission avec un large débat, comme les Français les aiment. Le premier enseignement de ces confrontations parfois vives est le désenchantement des Français, leur refus et leur rejet du politique, leur condamnation sans appel des hommes et des femmes politiques. Je n’avais encore jamais entendu les Français mettre aussi directement en cause le caractère intéressé de l’engagement de leurs hommes politiques. Et ces derniers, pourtant présents sur le plateau n’ont rien pu dire, tant la vague du mécontentement, une véritable lame de fond, était puissante…
Ce que les citoyens ne supportent plus, c’est qu’on leur mente, qu’on les enfume, pour reprendre un néologisme à la mode. Les Français ont compris que le bipartisme ne les sauverait pas et ils ont décidé de donner sa chance au Front National. Ici aussi règne un certain flou qu’il serait bon de dissiper : ou bien le FN est un parti anti républicain et dans ce cas, on l’interdit, ou bien il est licite et on cesse de s’étonner, voire de s’alarmer de sa progression dans l’opinion, dans les sondages et dans les votes.
Ce dernier point est le plus important, celui sur lequel doit se porter la réflexion des Français et de leurs hommes politiques. Henri Guaino avait eu raison l’autre soir de souligner que gauche et droit n’ont pas trouvé de réponses adéquates à apporter aux problèmes des Français qui ne se sentent plus chez eux en France, en raison d’une immigration non choisie, subie et d’une criminalité pas assez combattue. Ce n’est pas le fruit du hasard si c’est le sud de la France qui est le plus touché et que le FN y consolide ses positions.
Il faut faire preuve de lucidité : le monde a changé, l’économie n’est plus ce quelle était et la société française a perdu son homogénéité. Les racines spirituelles de ce continent sont recouvertes d’une subculture et l’identité culturelle de la France risque de ne plus être qu’un souvenir. Tel est le raisonnement que se tiennent à eux mêmes les citoyens.
Face à cette situation, l’actuel pouvoir finasse, joue au plus malin, brouille les cartes, au lieu de jouer franc jeu et de dire clairement qu’il changera de politique, va revoir le modèle social français, stopper l’immigration, lutter contre la fraude aux allocations etc…
Ce sont exactement les points sur lesquels le FN porte toute son attention et tous ses efforts et c’est pour cela qu’il réussit.
La France doit penser aux Français et les écouter. C’est ce que tous les gouvernements se sont gardés de faire depuis 35 ans.