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Vu de la place Victor-Hugo - Page 616

  • Le Premier Ministre turc à Bruxelles

    Le premier ministre turc à Bruxelles

    M. Erdogan n’a pas laissé un souvenir impérissable de son passage à Bruxelles. Celui que ses nombreux adversaires politiques nomment en Turquie le sultan, pour bien montrer qu’il gouverne le pays comme jadis on gouvernait l’empire ottoman, aura montré au président de la Commission Européenne de quel bois il se chauffe. Alors que la police judiciaire de son propre pays enquête durablement sur des scandales politico-financiers qui l’ont contraint à remanier profondément son gouvernement, tant ils impliquaient ses proches, le sultan a réagi conformément à sa nature : il a mis à pied des dizaines de policiers et de magistrats, les accusant d’instrumentaliser contre lui un complot ourdi depuis l’étranger. Et comme l’Etat d’Israël est devenu sa bête noire, il y voit la main du sionisme et de milieux qui lui sont proches. Ce ne sont pas encore les protocoles des sages de Sion.. mais soyons patients. C’est vraiment désolant. Je me souviens qu’il y a quelques années un premier ministre de la Malaisie avait assisté impuissant à la chute catastrophique de la monnaie de son pays ; eh bien, au lieu de s’en prendre à une économie mal dirigée, il s’en prit à la juiverie internationale qui, dit il, domine les milieux bancaires internationaux.

    Nous n’en sommes pas là avec M. Erdogan, mais comme le soulignait le journal Le Monde dans un récent éditorial, le premier ministre turc qui fut jadis joueur de football fait le match de trop (verbatim)… Le cours en zigzag de la politique étrangère turque montre que l’homme est trop impulsif. Alors que son armée (dont il se méfie) coopérait fructueusement avec l’Etat hébreu où s’entraînaient ses aviateurs et ses parachutistes, il met fin bruyamment à ces échanges dont son pays a pourtant grand besoin et s’allie avec les ennemis d’hier, la Syrie, qu’il finit par vouer aux gémonies, traitant son leader actuel de boucher. Alors que les USA protègent son pays, membre de l’OTAN, depuis des lustres, il les accuse de pactiser avec un célèbre opposant particulièrement puissant en Turquie, M. Güllen. Pour M. Erdogan, un pays qui abrite son adversaire politique et qui ne fait que respecter le droit des gens, est nécessairement contre lui et devient son ennemi.

    Comment voulez vous admettre son pays au sein de l’Europe ?

    Que l’on nous comprenne bien : la Turquie est un grand pays et les Turcs une grande nation. Mais l’Europe, c’est autre chose, c’est plus une culture qu’un continent. Ce pays peut jouer un rôle en Asie centrale où d’anciennes républiques soviétiques musulmanes seraient ravies de coopérer avec elle. Pour adhérer à l’Europe, il faut partager un minimum de valeurs communes. Alors, encore un effort, Monsieur le Premier Ministre !

  • La conférence dite de Genève II ne sert à rien

    La conférence de Genève II à Montreux sur la Syrie ne sert à rien

    Quel cafouillage ! Nous dénoncions dès hier la bévue incroyable du secrétaire général de l’ONU qui songeait à inviter l’Iran, un pays dirigé par des fanatiques religieux et qui commet des actes inqualifiables en Syrie, à cette conférence. Le secrétaire général de l’ONU pensait ligoter ainsi les Iraniens en faisant croire qu’ils admettaient le possible départ de Bachar du pouvoir ? Ce n’est évidemment pas le cas : les Iraniens tiennent à Bachar car c’est à travers son pays que leurs armes parviennent au Hezbollah, mouvement terroriste libanais chiite. Renoncer à la Syrie, c’est, pour les Iraniens, perdre toute leur zone d’influence au Proche Orient. C’est aussi perdre la guerre que l’Arabie Saoudite mène contre eux à travers la résistance syrienne.

    Certes, un jour ou l’autre, le peuple syrien l’emportera et les Iraniens seront boutés hors du pays. Cela prendra du temps mais cela arrivera car on ne connaît pas de cas dans l’Histoire où un tyran a réussi à se maintenir au pouvoir contre son peuple. Le dossier syrien aurait déjà été réglé dans le bon sens si l’actuel locataire de la Maison Blanche n’avait pas flanché à la dernière minute et s’il n’avait pas été circonvenu par les Russes : les frappes d’objectifs militaires syriens étaient désignées, la France était prête ainsi que d’autres initiatives qui auraient considérablement affaibli le régime. En faisant faux bond, M. Obama a involontairement renforcé le régime en place.

    Cette reculade ne s’explique pas uniquement par l’inexpérience et l’impéritie de M. Obama dont le second mandat peine à trouver un nouveau souffle. Ce qui a calmé les ardeurs guerrières de la Maison Blanche, ce sont les victoires inquiétantes sur le terrain des djihadistes dont le but ultime est d’installer un califat islamiste en Syrie. Du coup, Bachar apparaissait comme un moindre mal.

    Mais ce qui se joue à Montreux dépasse, et de loin, la Syrie. Les USA veulent négocier avec l’Iran, même si le sénat rassemble une majorité des deux tiers pour imposer à ce pays de nouvelles sanctions. M. Obama a en vue un désengagement général, tant du Proche Orient que d’Afghanistan, afin de se concentrer sur l’Asie et sur la Chine qui cherche à se hisser au même niveau de développement stratégique. Or, pour se retirer d’Afghanistan, il faut s’assurer d’un modus vivendi avec l’Iran qui a une frontière commune avec ce pays.

    Sur le long terme Washington mise sur un assagissement des Mollahs dont la population aspire désormais à vivre confortablement après toutes ces années de disette économique imposée par les sanctions. Ce n’est pas un calcul déraisonnable mais il reste risqué. Les valeurs ne sont pas les mêmes des deux côtés de la table des négociations. Les Américains seront toujours de grands enfants, il suffit de voir leurs films pour comprendre leur structure mentale profonde. Ils sont cyniques comme toute autre grande puissance à travers l’Histoire. Ils savent que l’Histoire est tragique, que les peuples peuvent disparaître mais il font confiance à des gens qui ne le méritent pas.

    Ils l’ont appris à leurs dépens dans le monde arabe, ils ne vont pas tarder à le comprendre chez les Iraniens. La conférence dite de Genève II accouchera d’une souris. C’est bien triste et la coalition syrienne a raison de ne compter que sur ses propres forces.

  • C'est une erreur majeure d'inviter l'Iran à Genève II

    C’est une erreur majeure d’inviter l’Iran à Genève II sur la Syrie

    On est parfois en droit de se demander si les gens qui nous gouvernent ou sont à la tête de grands organismes internationaux, comme l’ONU, la Banque mondiale, le FMI etc… ont vraiment le sens commun. Je suis, révérence gardée, contraint de me poser la question en voyant que M. Ban Kimoun dans sa joyeuse inconscience  est allé jusqu’à inviter les Iraniens à la conférence dite Genève II sur la Syrie. Du coup, les Américains qui avaient pourtant amorcé un rapprochement avec le pays des mollahs comprennent que c’en est trop, tandis que les membres de l’opposition syrienne menacent tout simplement de ne pas venir s’il y a des Iraniens en face d’eux.

    Ces pauvres syriens sont déjà obligés de se mettre autour d’une table avec les représentants du boucher de leur peuple et voici qu’on leur impose les âmes damnées de ce même tourmenteur, ces Iraniens, alliés du Hezbollah, sans lesquels l’armée syrienne se serait déjà effondrée. L’actuel secrétaire général de l’ONU aurait dû, tant qu’il y était, inviter aussi les membres du Hezbollah libanais qui ne cachent plus leur présence militaire sur le terrain. J’ai même entendu un responsable de la résistance armée anti Bachar dire en arabe : nos enfants tombent sous les balles de supplétifs iraniens..

    Et après, on s’étonne que personne prenne au sérieux l’ONU, bafoue ses résolutions, se manque de sa lenteur et déplore constamment sa paralysie..

    Cette conférence était déjà très mal partie et à présent le secrétaire général de l’ONU lui a tiré une nouvelle balle dans le pied.

    Mais comment donner un fauteuil à des agresseurs du peuple syrien qui n’ont rien à faire en Syrie ?