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Vu de la place Victor-Hugo - Page 619

  • François Hollande et Vélérie Trierweiler

    François Holland et Valérie Trierweiler : perplexité………

    Je m’étais pourtant promis de ne pas écrire sur ce sujet si controversé. J’ai pu observer, néanmoins, la montée en puissance de l’affaire. Au tout début, les choses étaient feutrées, presque inaudibles, mais dès dimanche soir, les grands journaux télévisés en faisaient leur une pour ne pas dire leurs choux gras. Décidemment, l’Homme ne maîtrise pas ce qu’il faut bien nommer son destin. Et je ne parle pas précisément de tel  ou tel homme, de telle ou telle femme, mais du genre humain. Voici une affaire qui tombe mal= alors que le président se promettait de reprendre les choses en mains, de déboucher l’horizon, son horizon politique, et de faire rentrer dans la configuration morose actuelle, un coin de ciel bleu, un petit rayon de soleil, voici qu’une affaire privée vient tout remettre en question.  Mais que faut il penser de tout cela, au juste ?

    On ne peut pas reprocher à un homme ou à une femme de tomber amoureux. Mais la chose se complique singulièrement lorsque l’homme en question vit déjà en couple avec quelqu’un d’autre et qu’il est, de surcroît, président de la république. Un président de la république a droit à une vie privée tant que celle-ci ne compromet pas ses responsabilités publiques. Or, comment admettre que le président, celui-ci ou un autre, s’affiche publiquement avec une femme, dite la première dame de France, alors qu’en réalité, il en aime une autre ? Il y a là le chevauchement de deux natures, de deux réalités qui s’excluent mutuellement. Tout le monde connaît aujourd’hui la thèse d’Ernst Kantorowicz sur le corps sacré du roi : il y a l’homme privé qui vit sa vie comme il l’entend et il y a l’homme investi de la responsabilité suprême par des millions de ses concitoyens…

    En effet, dire que les deux ne se rejoignent jamais est une vue d de l’esprit, et dans ce cas précis, on assiste même à une violente collision puisque la première dame a mal accepté  la révélation du scandale et qu’elle a été hospitalisée. On espère qu’elle sortira de cet établissement et qu’elle se remettra rapidement. Mais le problème reste posé et le sera sûrement demain lors de la conférence de presse du président français.

    Ceux qui ont entendu ce matin, sur I-Télé,  peu après huit heures, les révélations du directeur de Media part  sur l’appartement qui abritait les rencontres, réelles ou supposées, entre le président et son amie, seront très intrigués par l’arrière-plan controversé de la chose. Le journaliste a cité des noms de Corses issus du grand banditisme, ce qui a posé le problème de la sécurité du chef de l’Etat.

    On le voit, cette affaire risque de devenir un scandale d’Etat. Tout d’abord, une clarification s’impose concernant les relations du président Hollande et de sa campagne. Ensuite, le président doit comprendre que sa fonction lui impose des règles de sécurité strictes auxquelles il doit se soumettre. Du temps de Giscard d’Estaing Raymond Aron avait vertement tancé le locataire de l’Elysée en ces termes : quand on est président de la république, on reste à l’Elysée et on travaille…

    Reste l’aspect humain, intime, c’est-à-dire ne concernant que l’homme au plus profond de son être : la fonction est harassante, dévorante, peut-être même dépasse t elle les capacité d’un homme normal. Mais il faut drôlement tenir à une femme pour la rejoindre sur un scooter, en pleine nuit, sans aucune protection ni escorte, dans une rue de Paris où l’attend l’élue de son cœur…

    Après tout, aimer n’est pas un crime mais quand on est président de la république, cela peut être très dangereux. Surtout quand on ne prend pas quelques précautions.

  • L'affaire Dieudonné M'bala M'bala: un feuilleton interminable?

    L’affaire Dieudonné M’bala M’bala : une feuilleton sans fin ?

    Le scénario semble bien rôdé : on se présente pour tenir un «spectacle» qui a été interdit. On introduit un recours devant le tribunal administratif local et on attend. Depuis que le Conseil d’Etat a opté pour l’interdiction pure et simple, le polémiste réédite le même coup chaque fois. Il a déjà été débouté deux fois, il va récidiver. Mais ses conseils lui ont suggéré de changer de nom, voire de contenu même… de son «spectacle» Le problème est qu’on ne parle que de cela : la France ne mérite t elle pas mieux ? Sera t elle encore livrée aux agissements indignes de l’un de ses fils qui se prétend un patriote en demandant à ses fans stupides d’évacuer le site en chantant… la marseillaise ? De la part d’un individu contre lequel le ministère de la justice et des finances ont déclenché des enquêtes préliminaires, cela ne manque pas d’air…… Le 14 janvier, donc dans trois jours, le président de la République va tenir une conférence de presse au cours de laquelle des sujets importants vont être traités ; on parle même d’un tournant social-libéral : que va t il se passer si M. M’bala M’bala continue son petit jeu ? Les journalistes qui tiennent là un bon filon, vont ils déserter la conférence pour se mettre aux trousses d’un humoriste qui ne plus rire personne ? Pour ma part, et sauf rebondissement entièrement inattendu, c’est le dernier ou l’avant dernier billet que je consacre à cette affaire.

  • Hier soir, le Conseil d'Etat a sauvé l'honneur de la France

    Hier soir, le Conseil d’Etat a sauvé l’honneur de la France

    Oui, hier soir, la France entière retenait son souffle. Je puis vous dire que juste avant ma conférence à la mairie du XVIe arrondissement, vers 19 heures, tous les présents arboraient un large sourire et commentaient la bonne décision de la plus haute juridiction administrative française. J’avoue que je nourrissais quelques doutes en repensant aux jugements à la Salomon rendus par les Sages du Palais Royal au sujet du voile islamique ou de l’accompagnement des sorties scolaires.. Mais cette fois ci le Conseil a bien agi et a pris ses responsabilités. Il faut reconnaître que la circulaire Valls n’était pas très bien calée juridiquement : on ne peut pas interdire un «spectacle» avant qu’il ne se produise, même lorsqu’on sait qu’il s’agit d’un multiple récidiviste. Mais là, les Sages ont pris leurs responsabilités et ont cassé la décision du tribunal administratif de Nantes .

    Mais notre joie, notre soulagement risquent d’être de bien courte durée, et même si, comme je l’espère, les juridictions administratives des villes concernées, devaient suivre la jurisprudence du Conseil d’Etat, le spectacle offert au monde  est affligeant. D’où un certain nombre de questions qui se posent et auxquelles il convient que les autorités compétentes apportent des réponses :

    1/ Comment se fait-il que l’Etat ait attendu si longtemps pour réagir ? Comment se fait-il que toutes les condamnations de D. M’bala M’bala n’aient pas exécutées et que les amendes n’aient pas perçues ? Comment se fait il que l’on réalise tardivement que Diedonné a organisé son insolvabilité ?

    2/ On ne s’explique pas vraiment que le ministère de l’intérieur soi seul à la manœuvre et que le ministère de la justice observe un silence assourdissant. Pourquoi avoir recouru à une circulaire adressée aux préfets alors que le ministère de la justice dispose d’un arsenal complet pour s’en prendre à un hommes qui se vautre dans des diatribes antisémites inqualifiables ?

    3/ Il est très difficile de comprendre que dans un pays comme la France, plus de 5000 personnes se pressent pour assister à un spectacle qui n’en est pas un et veulent rire de choses qui ne sont guère risibles ? C’est probablement ici la plus grave défaite morale jamais essuyée par ce pats. Je sais bien que le niveau d’exigence éthique de la population baisse, surtout en cette période de désarroi économique et d’affaissement social, mais tout de même ! La France, matrice de la Révolution, pays des droits de l’homme, qui laisse un type qui n’est même pas amusant, monopoliser son attention depuis des jours, au point d’oser se mesurer au ministère de l’intérieur, symbole de la puissance de tout l’appreil sécuritaire de l’Etat ?

    4/ Toute cette affaire a mis à nu les dessous des batailles politiques internes. Il se murmure dans les milieux dits informés que certains au sein de la majorité actuelle n’auraient pas vraiment pleuré toutes les larmes de leur corps si l’actuel ministre de l’intérieur avait mordu la poussière… Cela aurait contribué à éloigner le spectre de mutations politiques internes et même servi les intérêts des plus hautes autorités de l’Etat dont le désamour est inversement proportionnel à la popularité du ministre de l’intérieur… Si de telles rumeurs devaient s’avérer, cela n’augure rien de bon pour le pouvoir.

    5/ Enfin, et c’est le plus important, la situation des juifs de ce pays ne ressort pas mieux garantie. En s’attaquant à la mémoire de la Shoah, en tournant en dérision les souffrances et le sacrifice suprême d’hommes, de femmes, de vieillards et d’enfants durant la seconde guerre mondiale, et ayant pu le faire impunément (puisque toutes les condamnations de D. M’bala M’bala) n’ont rien donné, le pouvoir a éveillé le doute et le soupçon dans l’esprit des juifs de France : comment la République peut elle rester inerte face à un homme qui agit de la sorte et récidive impunément ? Il est à craindre qu’un nouvel exode ne reprenne comme du temps où les agressions antisémites en France étaient quasi-quotidiennes.

    En conclusion, ceux qui ont osé se prévaloir de la liberté d’expression pour donner raison à ce polémiste de bas étage, ceux qui ont osé avancer qu’il fallait attendre qu’il commette un nouveau délit pour agir, alors que nous avons affaire à un multiple récidiviste, oui, ceux là se trompent lourdement..

    Jamais je n’aurais imaginé qu’une telle honte pouvait s’abattre sur ce pays. Heuresement que les Sages du Palais Royal sont là..