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Vu de la place Victor-Hugo - Page 618

  • La conférence dite de Genève II ne sert à rien

    La conférence de Genève II à Montreux sur la Syrie ne sert à rien

    Quel cafouillage ! Nous dénoncions dès hier la bévue incroyable du secrétaire général de l’ONU qui songeait à inviter l’Iran, un pays dirigé par des fanatiques religieux et qui commet des actes inqualifiables en Syrie, à cette conférence. Le secrétaire général de l’ONU pensait ligoter ainsi les Iraniens en faisant croire qu’ils admettaient le possible départ de Bachar du pouvoir ? Ce n’est évidemment pas le cas : les Iraniens tiennent à Bachar car c’est à travers son pays que leurs armes parviennent au Hezbollah, mouvement terroriste libanais chiite. Renoncer à la Syrie, c’est, pour les Iraniens, perdre toute leur zone d’influence au Proche Orient. C’est aussi perdre la guerre que l’Arabie Saoudite mène contre eux à travers la résistance syrienne.

    Certes, un jour ou l’autre, le peuple syrien l’emportera et les Iraniens seront boutés hors du pays. Cela prendra du temps mais cela arrivera car on ne connaît pas de cas dans l’Histoire où un tyran a réussi à se maintenir au pouvoir contre son peuple. Le dossier syrien aurait déjà été réglé dans le bon sens si l’actuel locataire de la Maison Blanche n’avait pas flanché à la dernière minute et s’il n’avait pas été circonvenu par les Russes : les frappes d’objectifs militaires syriens étaient désignées, la France était prête ainsi que d’autres initiatives qui auraient considérablement affaibli le régime. En faisant faux bond, M. Obama a involontairement renforcé le régime en place.

    Cette reculade ne s’explique pas uniquement par l’inexpérience et l’impéritie de M. Obama dont le second mandat peine à trouver un nouveau souffle. Ce qui a calmé les ardeurs guerrières de la Maison Blanche, ce sont les victoires inquiétantes sur le terrain des djihadistes dont le but ultime est d’installer un califat islamiste en Syrie. Du coup, Bachar apparaissait comme un moindre mal.

    Mais ce qui se joue à Montreux dépasse, et de loin, la Syrie. Les USA veulent négocier avec l’Iran, même si le sénat rassemble une majorité des deux tiers pour imposer à ce pays de nouvelles sanctions. M. Obama a en vue un désengagement général, tant du Proche Orient que d’Afghanistan, afin de se concentrer sur l’Asie et sur la Chine qui cherche à se hisser au même niveau de développement stratégique. Or, pour se retirer d’Afghanistan, il faut s’assurer d’un modus vivendi avec l’Iran qui a une frontière commune avec ce pays.

    Sur le long terme Washington mise sur un assagissement des Mollahs dont la population aspire désormais à vivre confortablement après toutes ces années de disette économique imposée par les sanctions. Ce n’est pas un calcul déraisonnable mais il reste risqué. Les valeurs ne sont pas les mêmes des deux côtés de la table des négociations. Les Américains seront toujours de grands enfants, il suffit de voir leurs films pour comprendre leur structure mentale profonde. Ils sont cyniques comme toute autre grande puissance à travers l’Histoire. Ils savent que l’Histoire est tragique, que les peuples peuvent disparaître mais il font confiance à des gens qui ne le méritent pas.

    Ils l’ont appris à leurs dépens dans le monde arabe, ils ne vont pas tarder à le comprendre chez les Iraniens. La conférence dite de Genève II accouchera d’une souris. C’est bien triste et la coalition syrienne a raison de ne compter que sur ses propres forces.

  • C'est une erreur majeure d'inviter l'Iran à Genève II

    C’est une erreur majeure d’inviter l’Iran à Genève II sur la Syrie

    On est parfois en droit de se demander si les gens qui nous gouvernent ou sont à la tête de grands organismes internationaux, comme l’ONU, la Banque mondiale, le FMI etc… ont vraiment le sens commun. Je suis, révérence gardée, contraint de me poser la question en voyant que M. Ban Kimoun dans sa joyeuse inconscience  est allé jusqu’à inviter les Iraniens à la conférence dite Genève II sur la Syrie. Du coup, les Américains qui avaient pourtant amorcé un rapprochement avec le pays des mollahs comprennent que c’en est trop, tandis que les membres de l’opposition syrienne menacent tout simplement de ne pas venir s’il y a des Iraniens en face d’eux.

    Ces pauvres syriens sont déjà obligés de se mettre autour d’une table avec les représentants du boucher de leur peuple et voici qu’on leur impose les âmes damnées de ce même tourmenteur, ces Iraniens, alliés du Hezbollah, sans lesquels l’armée syrienne se serait déjà effondrée. L’actuel secrétaire général de l’ONU aurait dû, tant qu’il y était, inviter aussi les membres du Hezbollah libanais qui ne cachent plus leur présence militaire sur le terrain. J’ai même entendu un responsable de la résistance armée anti Bachar dire en arabe : nos enfants tombent sous les balles de supplétifs iraniens..

    Et après, on s’étonne que personne prenne au sérieux l’ONU, bafoue ses résolutions, se manque de sa lenteur et déplore constamment sa paralysie..

    Cette conférence était déjà très mal partie et à présent le secrétaire général de l’ONU lui a tiré une nouvelle balle dans le pied.

    Mais comment donner un fauteuil à des agresseurs du peuple syrien qui n’ont rien à faire en Syrie ?

  • Le général al-Sissi, un démocrate?

    Le général égyptien Aboul Fatah al-Sissi, un partisan de la démocratie ?

    Les résultats du référendum en Egypte viennent d’être publiés : bien que la participation n’atteint pas les 40%, les suffrages exprimés sont à plus de 90% en faveur de la constitution. La voie est donc ouverte à une candidature de l’homme fort du pays, le général qui, en réalité, tient déjà entre ses mains les rênes du pays.

    La constitution est intéressante sur au moins trois points, censés apporter au pays le calme et la stabilité : le statut de l’armée, le statut de la femme et la place de l’islam.

    L’Egypte, depuis le milieu des années 50, a accordé à l’armée un rôle central, ou plutôt celle-ci se l’est accordé à elle-même, sans rien demander à personne. Aucun droit de regard sur son budget, aucune attaque contre elle n’est permise et elle a le droit de traduire devant ses propres juridictions militaires quiconque s’en prend à elle. Un status im statu, un Etat dans l’Etat. L’armée devient donc intouchable, elle garde la haute main sur toutes les affaires du pays et elle reste la seule force organisée du pays. En plus, elle est, comme son nom l’indique, armée. Donc capable de briser toute résistance, d’où qu’elle vienne.

    Le statut de la femme constitue un net progrès par rapport à ce que voulaient les islamistes enfin chassés du pouvoir. Cela montre une fois encore l’impéritie de ces hommes qui n’ont pas su imposer graduellement leurs idées et ont, contre toute attente, violenté la conscience des gens qui se sont estimés par trahis par peux là mêmes pour lesquels ils avaient voté. Et en ce sens, l’armée a bien agi en accordant aux femmes la place qu’elles méritent au sein de la société.

    En fait, le rôle de l’islam. Là, l’armée a fait preuve d’un discernement, même s’il convient d’attendre pour juger sur des cas concrets. L’islam est prépondérant, ce qui est normal chez les Arabes mais les partis fondés sur la religion sont interdits. C’est-à-dire une interdiction du confessionnalisme qui ne veut pas dire son nom.et qui barre la route à toute résurgence d’un parti islamique ou à un retour des Frères musulmans.

    Quelle leçons tirons nous de cette aventure sur les bords du Nil ? On m’a parlé un jour d’un vieille grand mère qui conseillait la douceur et la mesure, résumant sa pensée dans la formule suivante : celui qui tout prendre finira par tout perdre..

    C’est ce que le président déchu M. Morsi doit méditer dans le lieu où il est tenu au secret.