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Vu de la place Victor-Hugo - Page 617

  • Bonne année 2014

    Chers Amis internautes et blogueurs

     

    Comme on dit à Genève, en traduisant la formule allemande Alles Gute, je vous souhaite tout le bon.

    Je vous remercie du fond du cœur d'avoir rendu visite à mon site sur  la Tribune de Genève.

    Je fais de mon mieux pour préserver ce lien avec vous tous, quotidiennement, sauf quand les circonstances m'en empêchent.

    L'année qui s'annonce sera difficile pour l'Europe et même pour le monde. Des révisions déchirantes, des changements parfois brutaux pointent à l'horizon et chacun sait combien les difficultés économiques vont impacter la vie de chacun. Que faire? On se le demande car la politique n'a guère prise sur l'économie. Je crois que c'est l'enseignement majeur de cette décennie. Souvenez vous de ce que disait un défunt président de la république française: contre le chômage on a tout essayé.. Et il est toujours là.

    Les écologistes nous ont déçus, eux aussi, par leur réflexes semblables aux carriéristes politiques classiques. Vers qui se tourner, sinon vers soi-même? Ce serait laors le retour d'un individualisme forcené qui serait peu profitable à la collectivité.

    Mais ne nous laissons pas décourager et avançons vers l'année nouvelles avec sérénité et joie.

  • les attentats de volvograd et M. Poutine

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    Le terrorisme en Russie

     

    C’est absolument terrifiant. Deux sanglants attentats coup sur coup dans la ville de Volgograd, commis très certainement par des activistes islamistes dont le chef s’est juré de tout faire pour troubler le bon déroulement des Jeux Olympiques de Sotchi Cet îlot terroriste qui menace d’ébranler la Russie dans son ensemble se trouve au Daguestan. La féroce répression qui s’était abattue sur la Tchétchénie avait durant un temps calmé les velléités des islamistes qui relancent de plus belle leurs actes terroristes. Bilan : au moins trente morts et de très nombreux blessés. Les condamnations sont unanimes et quelles les que soient les réserves que les gens peuvent nourrir à l’égard de Vladimir Poutine, il faut condamner de tels actes barbares et afficher une solidarité profonde avec le peuple russe et les familles des victimes.

     

     

     

    Cette vague d’attentats permet dans un certain sens de mieux comprendre, sans l’approuver, l’engagement de Poutine aux côtés de Bachar qui allègue combattre le terrorisme islamique en Syrie. Bien sûr, cela va bien au-delà de cette simple répression.

     

     

     

    Il y a déjà au moins trois décennies, Hélène Carrère d’Encausse avait prévu dans l’un de ses livres que l’homo islamicus poserait de sérieux problèmes à l’URSS. Aujourd’hui, cette Union soviétique n’existe plus mais le problème demeure pour la fédération de Russie qui ne parvient pas à juguler cette véritable révolte.

     

     

     

    Le tempérament de V. Poutine ne va pas l’aider à trouver une solution en accord avec le droit des gens et les exigences sécuritaires de la population. Il devrait faire attention : il a mal négocié le virage des grâces accordées à contre cœur et surtout tardivement aux Pussy riot et à Mikhaïl Khodorkowsky et dispose aujourd’hui de dangereux adversaires en liberté, à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Personne au monde ne croit que les Pussy Riot, de jeunes mamans ayant des enfants en bas âge, ont commis un crime en chantant dans un église de Moscou un chant contre Poutine. Ce fut un crime de lèse-majesté. A Genève ou à Paris, c’eût été un simple persiflage qui aurait mobilisé quelques journalistes et quelques policiers. Dans la Russie de M. Poutine, cela vous coûterait quelques années de camp au fin fond de la Sibérie..

     

     

     

    Même chose pour l’ancien oligarque judéo-russe : nul ne croit que  la fraude fiscale a été le moteur du démantèlement de Joukos et du prélèvement de 27 milliards de dollars sur ses comptes. Les visées de cette opération sont claires : M. Poutine ne supporte pas l’idée qu’on puisse s’opposer à lui. Ce jeu de chaises musicales qu’il a mis au point avec son ami M. Medvedev serait inconcevable dans toute démocratie. Mais voilà, le nouveau Tsar ne connaît que les oukases. On se demande ce que fera la Russie lorsque les juridictions internationales feront droit aux demandes des actionnaires de Joukos qui réclament une indemnisation s’élevant à 100. 000 000 000 $

     

     

     

    Souhaitons lui, tout de même  à l’aube de cette nouvelle année, une meilleure approche des problèmes et que le peuple russe soit enfin épargné par de tels attentats.

     

  • Faut il vraiment aller voir Le loup de Wall Street?

     

    Faut-il vraiment aller voir Le loup de Wall street ?

     

     

     

    C’est bien ce que j’ai fait hier soir dans un grand cinéma de la côte normande, mais je ne suis pas sûr d’avoir opéré le bon choix.. En effet, le nom du metteur en scène et de l’acteur principal (prestigieux et assez féerique  je dois dire) incitaient à faire ce choix et à braver la température glaciale.

     

     

     

    On se demande ce que visait Scorceese, dévaloriser la bourse américaine, symbolisée par Wall street ou se livrer à une revue dévastatrice de ce qui fait la réussite en ce monde contemporain : le sexe, l’alcool, l’argent et la drogue ?

     

     

     

    On connaît l’histoire : un jeune américain de la classe moyenne, et même moins, décide de tenter sa chance et de boursicoter. Il passe, grâce à son savoir-faire génial de simple courtier dans une boîte miteuse à un empire qui ne repose sur rien, sinon sur son know how et son bagout. Il forme des dizaines de jeunes gens et de jeunes femmes qu’il aide parfois comme un véritable philanthrope. Une collaboratrice, mère célibataire, ayant cinq mois de retard de paiement de loyer, et donc menacée d’être à la rue avec son enfant, se voit avancer un chèque de 25000 $, alors qu’elle n’en demandait que 5000$ ! Donc, Scorceese ne nie pas pas la thèse centrale de son héros : l’argent peut changer votre vie, il peut vous ouvrir des horizo,ns absolument insoupçonnés. Exemple : l’échange entre le richissime courtier qui reçoit sur son yacht luxueux deux agents du FBI. Cet échange est un véritable morceau d’anthologie : mine de rien, avec l’air de ne pas y toucher, de Caprillo explique à un agent du FBI, mal mis, mal coiffé, mal dans sa peau, ce qu’il pourrait gagner s’il changeait de métier.. l’entretien se termine très mal lorsque l’homme, piqué à vif, demande à son interlocuteur de répéter mot pour mot ce u’il vient de lui dire… afin, évidemment, de l’enregistrer et de l’inculper pour tentative de corruption d’un agent fédéral, une accusation avec laquelle les Américains ne plaisantent pas…De Caprillo comprend et chasse les deux intrus en les injuriant copieusement.

     

     

     

    Mais Scorceese a trop montré les addictions de ces golden boys à l’alcool, à la drogue et au sexe. Les scènes d’accouplement sont d’une obscénité rare. Les fellations innombrables. Tout est prétexte à orgie et à fête païenne où les convives roulent littéralement sous la table. Et cela fait même des émules dans le personnel : le couple de millionnaires revient un jour trop tôt et découvre que son luxueux appartement a été transformé en lupanar… Le metteur en scène a voulu montrer l’effet contagieux des maîtres dévoyés sur leurs commis, leur personnel…

     

    Mais ce n’est pas tout : il y a les leçons que le héros donne à ses disciples. Il parle même d’enseignement, c’est dire. Là-dessous perce une critique féroce de Scorceese contre le système, un système devenu fou puisque l’argent n’a plus aucun sens tant il est abondant et se gagne sans effort. Lorsque les deux agents du FBI quittent le yacht sous les quolibets du magnat de la bourse, ce dernier déverse sur eux une pluie de dollars littéralement tout en les abreuvant d’injures. Le symbole est clair : les agents, les représentants de la loi, sont moqués, pauvres, sous développés et guère admirables. La critique de l’échelle sociale est féroce. Même le personnel du ministère de la justice est pitoyable : costumes gris, entièrement passés, des chemises blanches dont on se demande si elles ne sont grises tant elles sont délavées, des femmes qui n’ont pas de coiffeuse attitrée, etc…

     

     

     

    Il y a le rôle de la drogue, étroitement liée à une sexualité débridée. Un débile mental commence par indiquer que sans ces deux béquilles, il ne pourrait pas effectuer son travail quotidien normalement, tant il a besoin de stimulants puissants..

     

     

     

    Mais il y aussi une chose qui risque de ne pas plaire sur les bords du lac Léman : c’est le prétendu rôle prêté aux banquiers suisses d’aider les fraudeurs américains à narguer le fisc et la justice de leur pays. Le rôle du banquier véreux, joué par un célèbre acteur français, est assez éloquent . Je me demande si les habitants de Genève vont apprécier un film où leurs institutions bancaires sont brocardées à ce point.

     

     

     

    Mais omme il faut une morale, eh bien, tout ce château de cartes finit par s’effondrer et de Capillo perd tout, sa famille, son argent et son honneur. Il est condamné à une peine de prison dans un pénitencier reculé de nulle part. Dans toutes ces scènes, l’acteur se montre souverain et dominant son art à la perfection. Et une fois sa peine purgée, on le retrouve à l’autre bout du monde, où il remet çà… Il se souvient alors des conseils éclairés de son père : un jour, il te faudra payer tous les pots cassés…

     

     

     

    Mais il me semble qu’il faut revenir sur la toute dernière image du film : le même agent du FBI apparaît à l’écran, dans un métro sale et mal entretenu, le front creusé de rides que la fatigue d’une journée de travail éreintant et mal rémunéré accentue, il rentre chez lui, à la nuit tombée, le teint have, l’imperméable fatigué, le regard posé sur de pauvres hères, les laissés pour compte de l’économie boursière.

     

     

     

    Alors ? Que choisir ? Probablement de ne pas aller voir ce film où les femmes sont considérées du bétail ou de la chair à plaisir. Et lire un bon livre. Un roman, par exemple.