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Vu de la place Victor-Hugo - Page 646

  • La France et le cas Léonarda

    La France et le cas Léonarda

    La France dans son ensemble, ou une certaine presse, est en train d’exhiber à la face de toute l’Europe, une de ses inconséquences les plus criantes : un électeur sur cinq au moins, nous dit-on, souhaite que l’immigration cesse, qu’il y ait moins d’étrangers en situation irrégulière en France et voici qu’une expulsion comme il en survient des centaines par semaine met la jeunesse et toute la gauche, ou presque, en émoi.

    Que se passe-t-il ? La population découvrirait elle soudain de quoi chaque matin que nous vivons est fait ? Ignore t elle que chaque jour, environ cent ou cent vingt personnes sont reconduites à la frontière, et que cela dure sans discontinuer depuis des années et des années ? Il est temps que tout en éprouvant des sentiments de commisération et de solidarité humaine, nous mettons un frein à l’émotivité pour analyser froidement ce qui se passe.

    Moi aussi je suis ému de voir qu’une jeune fille a dû partir, quitter notre pays dont elle sait la langue et aime la socio-culture pour rejoindre son pays natal que ses parents avaient quitté pour vivre sous des cieux plus cléments. Donc, premier élément, il s’agit d’une adolescente. Deuxièmement, l’intervention des forces de l’ordre s’est passée dans un cadre parascolaire, ce dont se servent certains collectifs pour dénoncer ce qu’ils présentent comme une violation de l’univers de l’école et de l’enfance.

    Or, ce qu’on oublie de dire, c’est qu’il y a des lois et que la situation actuelle crée un contexte bien particulier. Si l’on se met à remplacer la loi par des réactions émotionnelles chaque fois qu’une certaine presse lance une campagne pour paralyser le gouvernement, où allons nous ? Déjà d’autres lycées se mobilisent pour exiger le retour dans l’Hexagone d’un jeune Arménien expulsé… Mais où allons nous ? Si c’est le cœur et l’émotion qui dictent à la loi ce qu’elle doit être, alors installons les lycéens à l’Assemblée Nationale…

    En f ait, je ne suis pas insensible à ce qui se passe ; ce n’est pas un cas d’école, c’est un cas qui a un nom, un regard, une voix et toutes ces caractéristiques nous interpellent. Et si on en parle tant, c’est parce que la presse, en gésine de nouvelles sensationnelles, s’en est emparée. Sinon, cele serait passé inaperçu.

    Je m’étonne que l’on ne parle pas tant de bons Français, expulsés de chez eux car ils sont dans l’incapacité de payer leurs loyers ou de rembourser leurs dettes. J’ai entendu des huissiers de justice dire qu’ils cessaient leur activité car ils ne supportaient plus de saisir des objets et des meubles dans des chambres d’enfants dont les parents venaient d’être expulsés… Ces faits se reproduisent dans notre pays tous les jours… Il suffit de regarder autour de soi et de voir le nombre de SDF dormant dans l’embrasure extérieure des magasins des beaux quartiers. Et tous ces gens qui font la quête devant les boulangeries et les bureaux de poste.

    Devons nous annuler les dettes, accorder à chacun un abandon de créances, mais alors l’Etat devrait donner l’exemple en suspendant les poursuites et les saisies de ceux qui n’ont pas pu s’acquitter à temps du dernier tiers de l’impôt sur le revenu…

    Il faut savoir raison garder, contrôler son émotivité ( on n’est pas dans la reality show) tout en cherchant à combattre les  injustices et à alléger les souffrances d’autrui. C’est cela l’humanité civilisée, la solidarité avec ceux qui souffrent. Que ferait on s’il y a dix mille Africains, Syriens, ou Libyens qui venaient frapper à nos portes ? Mais repensez à Lampedusa…

    Un mot sur la relation entre la loi, froide et nue, et les valeurs qui tissent des liens invisibles mais forts entre les êtres.

    Une ancienne pomme de discorde entre le judaïsme rabbinique et l’église primitive, jadis encore intégralement juive, opposait la loi à la grâce, d’après le terme hébraïque de HESED, rendu par le terme latin gratia… Ex mera gratia, en français par pure grâce. Cela a toujours été ainsi- il y a une tension polaire entre la grâce dispensatrice de bienfaits et la rigueur implacable du jugement. Et dans le cas qui nous occupe, il s’agit, par dessus le marché, d’une enfant. Ce qui ne nous laisse pas de marbre. Mais un pays, une politique ne se conduit pas par des coups de cœur. Je le rappelle : faut-il admettre tout le monde ? Faut-il soigner tout le monde ? Faut il faire grâce à tous le monde ? Alors commençons par les détenus qui sont logés dans des conditions inhuamines qui ont provoqué la condamnation de notre pays par les instances internationales.

    Il y a dans la littérature talmudique une anecdote qui résume bien le débat qui nous occupe : un viticulteur embauche des ouvriers qui mettent son vin dans des futs. Lors du transport du champ à l’entrepôt, des ouvriers brisent plusieurs futs. Et le propriétaire refuse de leur verser leurs gages. Ils vont se plaindre devant les juges qui exigent qu’ils soient payés malgré les dégâts qu’ils ont causés. Le propriétaire s’insurge et rappelle au juge la loi qui prévoit exactement le contraire. Le juge répond : nous ne jugeons pas les hommes d’après une loi d’airain, gravée dans le marbre, mais la grâce, le HESED, que Dieu nous commande d’appliquer lorsque nous jugeons. Ces hommes ne vivent que de leur salaire, si vous ne les payez pas, leurs familles pourraient mourir de faim… Je doute, cependant, que cette décision ait pu faire jurisprudence…

    L’anecdote est émouvante, elle nous tire des larmes, mais est-elle transposable dans la situation actuelle ?

    Au fond chacun est dans son rôle : la jeune fille qui veut revenir en France, les jeunes qui n’écoutent que leur cœur (c’est bien et c’est de leur âge), les associations qui défendent les demandeurs d’asile et Manuel Valls qui fait exécuter les décisions de justice. Mais il y a l’ordre public : si vous cédez sur un point, vous perdez toute crédibilité et ceux qui s’enthousiasment pour ce cas précis aujourd’hui vous reprocheront demain d’avoir cédé : quand on a des convictions, on se mobilise pour le défendre.

    A commencer par l’Etat qui a les rênes en main. Alors qu’il les tienne fermement.

    On n’entre pas dans la vie le cœur chancelant. Dura lex, sed lex.

  • Faut-il faire confiance aux Iraniens?

    Faut-il faire confiance aux Iraniens ?

    La question est claire, la réponse devrait être aussi nette : NON.

    De multiples indices montrent que les Iraniens n’ont qu’un objectif en tête : annuler les sanctions de l’ONU qui asphyxient leur économie, ruinent le niveau de vie de leurs concitoyens et menacent à terme la survie du régime des Mollahs. Ce n’est pas le régime qui a changé, c’est simplement la stratégie qui a évolué. Comme els Occidentaux ont enfin compris que les Iraniens les promenaient depuis plus de dix ans, ils ont renforcé les sanctions et les Iraniens se sont trouvés pris au piège. Il y eut aussi les menaces d’intervention militaire qui, si elles se réalisaient, susciteraient des troubles au sein de l’Iran et mettraient à bas le régime. Tout ceci a conduit le régime à se choisir un autre président qui serait aux antipodes du précédent qui tenait des discours enflammés et bravait fièrement les interdits alors que le pays était déjà au bord du gouffre On ne peut pas continuer à fanfaronner alors qu’il y a péril en la demeure. C’est là tout le pari de la politique iranienne.

    Mais aujourd’hui, les masques sont tombés et plus personne ne fait confiance à ce pays qui viole la légalité internationale et menace de destruction un autre pays, situé à 4000 Km de ses frontières. L’Iran des Mollahs soutient un régime sanguinaire en Syrie et un mouvement terroriste au Liban. Enfin, si ce pays n’avait rien à cacher, pourquoi donc n’accepte-t-il pas des inspections surprises dans tous ses sites ? Si vous n’avez rien à vous reprocher, alors que craignez vous ? A cela les Iraniens donnent une réponse d’Orientaux : notre fierté nationale, notre indépendance, notre souveraineté, bref des réponses vides de sens. Et voici qu’hier à Genève ils font une proposition qu’ils tiennent secrète, comme s’il s’agissait d’un jeu de petits enfants dans la cour de récréation…

    Le régime des Mollahs a peut être la chance de réintégrer le concert des nations et d’occuper une place honorable, s’il la mérite. Mais il est clair qu’avec la politique menée par la république islamique depuis sa création, cela ne sera pas facile. Il suffit de voir comment l’Iran a réagi aux troubles qui avaient éclaté en Egypte et leurs appels à les rejoindre. On connaît la réaction de l’armée égyptienne à ces appels à la révolution islamique.

    Il y a aussi la guerre de l’ombre, les cyber attaques qui continuent, même si l’on en parle moins. Ce serait tellement mieux de tout mettre sur la table et de vivre pacifiquement. Pour le moment on en est loin. Et il y a l’opposition intérieure iranienne qui se sentirait lâchée par des Occidentaux pressés de négocier. Ce serait ruiner le peu de confiance que les peuples opprimés placent en l’Occident. Souvenez de l’Irak lors de la première guerre du Golfe, et plus proche de nous, de la Syrie…

  • L'téta de la France au lendemain de Brignoles

    L’état de la France au lendemain de Brignoles

    L’actualité nous dicte sa loi, on doit lui obéir que cela nous plaise ou pas. Ce matin la quasi totalité des unes de la presse écrite sont consacrés à Brignoles et au Front National. On a l’impression que le FN ressemble à une armée qui aurait par acquérir la supériorité aérienne et dicterait sa loi aux partis politiques, qui assistent, impuissants, à sa démonstration de force. Il faudrait peut-être que les deux autres grands partis, l’UMP et le PS, réfléchissent et constituent une sorte de coalition, un gouvernement d’union nationale dont le programme comporterait  quelques points précis : lutte contre la criminalité, l’immigration , le chômage et les inégalités… Redressement des comptes publics et baisse des déficits.

    Malheureusement, on n’en prend pas le chemin et avec tout le respect dû aux fonctions du président Hollande, sa déclaration sur la situation intérieure du pays depuis l’Afrique du sud n’est pas à la hauteur. Cela me coûte de le dire, mais de telles déclarations n’ont aucune prise sur le pays. Il faut le savoir et le dire. Cela aidera la France à se ressaisir.

    Même si je pense qu’il est trop tard pour conjurer le sort, aujourd’hui, les dés sont jetés : on n’aura pas le temps de redresser la barre d’ici les élections municipales et européennes de 2014. Un climat s’est instauré, une dynamique s’est installée qui dynamise le FN et le place, momentanément, au dessus des autres.

    Pourquoi une telle évolution ? Simplement parce que les attentes des Français ont été déçues. Nicolas Sarkozy a été sanctionné par sa défaire mais Français Hollande qui a été élu à sa place ne répond pas aux demandes ni ne réalise les promesses faites, en particulier sur les hausses d’impôts, assimilées au matraquage fiscal. Le gouvernement PS aurait tort de maintenir les hausses d’impôts pour 2014 ce serait l’assurance de perdre les législatives en 2017, et dans la foulée, la présidentielle.

    Rappelez vous de Jacques Chirac et sa démarche cynique : les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Il y a tant de choses que Français Hollande pourraient changer, notamment dans ses apparitions publiques… Les Français ont parfois des réactions un peu irrationnelles, mais ce n’est pas une raison pour ne pas en tenir compte…