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Vu de la place Victor-Hugo - Page 646

  • Le Front national, encore et encore…

    Le Front National, encore et encore…

    On a l’impression depuis quelque temps que la politique intérieure française respecte très fidèlement une constante : parler du F.N. puisqu’il n y a rien d’autre, que les élections municipales et européennes n’auront lieu que dans de nombreuses semaines. Même ceux parmi les électeurs qui n’ont pas l’intention de voter pour ce parti commencent à se poser sérieusement la question, d’autant que le premier hebdomadaire de gauche, Le nouvel Observateur consacre sa couverture au FN, devenu, selon un dernier sondage, le premier parti politique de France. Et ce, avec 24 % d’intentions de votes, ce qui place le parti de Marine Le Pen devant l’UMP et devant le PS…

    Essayons de réfléchir sans a priori sur ces chiffres et cherchons à comprendre ce qu’ils reflètent. Il y a d’abord l’effondrement des partis de gauche qui, s’il devait se poursuivre ne manquerait pas de poser un problème de nature constitutionnelle : peut-on continuer de gouverner avec une si faible majorité. La majorité parlementaire a t elle encore une représentativité ? Je ne suis pas un spécialiste de la Constitution, mais si le PS ne se redresse pas, la question se reposera inéluctablement. Comment s’explique cette situation ? Lors de sa campagne électorale, Français Hollande avait affirmé qu’il redresserait le pays sans augmenter les impôts. Or, le pays tout entier hurle vers le ciel contre ce qu’il juge être une fiscalité confiscatoire. De son côté, le gouvernement répond qu’il ne retarde pas la pause fiscalité  de gaieté de cœur et que l’effort doit encore se poursuivre durant au moins deux ans supplémentaires. Cet aveu de vérité est louable mais il est peu probable que la population le supporte encore un peu plus… Face au gouvernement, l’UMP, parti d’opposition , ne sorte pas de sa bataille d’ego et de rivalités de personnes. Le seule canal accessible aujourd’hui n’est autre que le FN qui présente des jeunes gens sans expérience, absolument inconnus mais qui feront d’excellents scores. Pourquoi ? Parce que c’est tout sauf l’UMPS… C’est la dernière trouvaille de Marine Le Pen et cela marche.

    J’ajoute qu’il ne se passe de jour sans qu’ l’on annonce des fermetures d’usines et des mises au chômage : des travailleurs qui ont tout donné durant des décennies apprennent par la radio que leur usine va fermer et qu’il leur faudra changer de vie, de lieu de résidence, d’école pour leurs enfants, etc… Bref, un véritable chamboulement  dans l’existence quotidienne des gens. Face à cela, le FN présente un programme économique que les experts regardent avec des yeux ronds, mais surtout insistent sur deux ou trois points absolument inusables : l’immigration, l’insécurité et la préférence nationale.

    La France a toujours été une terre d’accueil, un havre de paix, un espace de liberté pour tous les opprimés du monde. Mais aujourd’hui, elle n’a pas pu assimiler tout le monde car l’immigration sur son sol n’est plus majoritairement européenne. Ce matin encore, on pouvait suivre sur BFM TV un reportage sur des trafiquants de drogue en plein air dans le 93. Les habitants  français de cette cité disaient leur exaspération et dénonçaient l’inaction des forces de l’ordre… Comment voulez vous que ces pauvres gens ne se tournent pas vers porte d’accès qui leur promet de mettre bon ordre dans tout cela ?

    Quand on leur dit que Marine Le Pen ne pourra pas réaliser son programme économique, ni sortir de l’Euro ni même renvoyer chez eux ceux des étrangers qui viennent ici, attirés par ces pompes aspirantes que sont les minima sociaux, ils répondent que les socialistes, non plus, n’ont pas présenté un programme fiable et qu’ils font le contraire de ce qu’ils ont promis…

    Que faire, ou plutôt que penser, puisque tous les leviers ne répondent plus et aucun bouton sur lequel on appuie ne produit plus aucun effet ?

    J’avoue mon ognorance.

  • Mais quelle mouche a piqué François Fillon?

    Mais quelle mouche a bien pu piquer François Fillon ?

    Après, on se demandera d’où vient la désaffection qui frappe la politique depuis tant de décennies ? On se demandera aussi pourquoi un nombre de plus en plus d’électeurs refusent d’accomplir leur devoir électoral ? La réponse est là, sous nos yeux : le combat politique a changé de nature avec l’active complicité de la presse qui en fait ses choux gras.

    Le dernier exemple de ce qu’il ne faut pas faire nous est livré par l’ancien Premier Ministre Fillon Fillon qui rue dans les brancards et pense pouvoir supplanter son ancien patron en tirant sur lui à boulets rouges dans la presse. Hier soir, le journaliste de Valeurs Actuelles qui l’a interviewé a révélé des détails un peu gênants. M. Fillon aurait sollicité la direction de cet hebdomadaire afin de faire la couverture d’un prochain numéro. Il fait l’interview, mais sans révéler qu’il faisait coup double et quil avait déjà dit des choses au JDD… Ce qu’apprenant, Valeurs Actuelles décide en quelque sorte de se venger et de révéler ce que les journalistes nomment le OFF, c’est-à-dire ce qui a été dit sous couvert de la confidentialité…

    Je parle ici de François Fillon même si j’ai pour cet homme un certain respect mais il y en a d’autres, beaucoup d’autres qui placent le combat des egos devant le combat d’idées. En règle générale, les hommes politiques nous déçoivent car ils se battent plus pour leur situation personnelle que pour les idées qu’ils exposent le jour de leur campagne électorale. Un certain cynisme s’est emparé des hommes politiques qui considèrent que nous évoluons dans un monde sauvage où la seule valeur qui est celle-ci : se faire élire et profiter de tant d’avantages. Une telle mentalité nous conduira tout droit au fascisme.

    Une autre catégorie de politiques nous a tous déçus, il s’agit de ces prétendus écologistes qui voulaient faire de la politique autrement et qui s’accrochent à leurs demi maroquins, avalent toutes les couleuvres possibles et imaginables, mais restent au pouvoir tant les places sont bonnes. Je me surprends moi-même en écrivant ce que j’écris, mais comment en serait-il autrement ?

    Voyez ces personnes à l’allure de concierges de banlieues, ces élus à l’allure de commis de coiffeurs qui ne rêvent que d’une chose : être sur les plateaux de télévision, sur les radios, dans les journaux, etc…

    C’est probablement ce triste constat qui a poussé François Fillon a descendre ainsi dans l’arène. C’est regrettable. Cela le dessert et cela compromet la politique.

    Mais d’un autre côté, aurait il des chances d’aboutir s’il n’agissait pas de la sorte ?  La nature humaine étant ce qu’elle est, on ne la changera pas. Or, ce sont des hommes et des femmes qui font de la politique…

  • Nicolas Sarkozy, les dessous d'un non lieu

    Nicolas Sarkozy, les dessous d’un non-lieu

    Il n’est nullement question ici de s’en prendre à l’institution judicaire ni même à ceux qui sont chargés de la servir. Il n’est pas question, non plus, de dilapider le reste de confiance et de capital de sérénité que l’on est censé placer dans la justice d’un pays. Mais tout de même, une fois ces deux ligne-frontières bien délimitées, on ne peut pas ne pas se poser des questions sur le comportement de la machine judicaire.

    Commençons par le commencement :Nicolas Sarkozy a été haï par un certain nombre de corps constitués qu’il avait voulu moderniser et les membres de ces catégories ont considéré cette action comme une agression délibérée. Ce fut notamment le cas des juges dont l’ancien président ne pensait pas le plus grand bien. Il avait peut-être été excessif, ce que les juges ne lui ont pas pardonné.

    Enfin, il y eut les résultats de l’élection présidentielle : malheur aux vaincus disaient les Romains… Et voilà que l’on exhume un certain nombre de dossiers qui commencent à fuiter, comme on dit aujourd’hui, dans la presse. Mais soyons sérieux : voit-on un candidat à la magistrature suprême, s’introduire chez une dame à l’âge canonique pour lui soutirer de l’argent en vue de financer sa campagne électorale ? C’est pourtant le chef d’accusation retenu par les juges. Je ne suis pas juriste, je n’ai pas eu connaissance du dossier, mais outre le fait que cela est très malaisé à prouver, une telle charge, si elle avait été retenue, eût durablement désacralisé la fonction et, surtout, tous les anciens présidents de la République auraient eu à faire face à des juges qui ne sont pas vraiment dans le vif du sujet quand il s’agit d’assumer le pouvoir exécutif.

    Que l’on me comprenne bien ou plutôt que l’on ne se méprenne pas sur le sens réel de mes propos : il n’est pas question, je le répète, de s’en prendre aux juges, mais simplement de rappeler que c’est le président de la république qui est le gardien des institutions, ce qui ne le met pas à l’abri des poursuites à la fin de son mandat, si toutefois, les charges étaient avérées. Visiblement, ce ne fut pas le cas et ce sont les mêmes juges instructeurs qui le reconnaissent. La question qui se pose est alors : pourquoi cette mise en examen ? N’a-t-on pas cédé à l’instinct de vengeance mais au moins au désir de revanche ? Durant les mois écoulés, la France entière, voire le monde entier, ont entendu parler de cette accusation (abus de faiblesse !!) particulièrement déshonorante… On veut bien croire en l’expertise et en l’impartialité des juges, mais pourquoi se sont ils soudain ravisés, d’autant que N. Sarkozy est le seul à bénéficier de ce non-lieu qui est une divine surprise pour le principal intéressé… Justice sélective , traitement asymétrique ?

    J’avoue ma perplexité de philosophe. Je suis convaincu de l’honorabilité absolue du corps judicaire et les radiations pour malhonnêteté dans ce grand corps de l’Etat sont rarissimes. J’ai entendu des juges à la télévision menacer de poursuites des députés qui s’en prenaient violemment à eux. Mais ce n’est pas ainsi que l’on doit agir : on explique, on raisonne, on cherche à convaincre, à expliciter le mécanisme judiciaire, on ne menace pas les élus de la nation… Il m’a semblé alors que le pouvoir judiciaire cherchait à freiner, voire à prendre le dessus sur le pouvoir législatif et exécutif… Est-ce bien ? Je ne le crois pas. Certes, je ne revendique pas pour les anciens présidents ou pour les anciens ministres une justice spéciale, mais tout de même ! Souvenons nous du calvaire enduré par certains lors de l’affaire du sang contaminé, toutes ces années à traîner ces mises en examen comme un boulet. Je n’oublie pas non plus les souffrances des familles des victimes…

          Si on revient au cas de Nicolas Sarkozy, je n’arrive pas à trouver de solution : les juges ont, dans leurs attendus du non lieu, reconnu que les charges et les indices étaient trop ténus pour pouvoir se muer en accusations.. Dont acte. Mais pourquoi avoir mis tout ce temps à l’établir ? Une personnalité du ministère m’avait dit un jour en parlant de ses collègues qu’avant de mettre en examen il fallait réfléchir, et non l’inverse. Certains esprits vont jusqu’à émettre l’hypothèse que les motivations ayant conduit à innocenter l’ancien président sont diverses et variées. Qu’est ce qui se cache derrière une telle formulation ? Je ne dispose d’aucun moyen pour le savoir et il est risqué d’avancer des spéculations.

          Je renvoie, par contre, au vieil adage latin fiat justicia, pereat mundus : que la justice soit, le monde dût il en périr. Les philosophes allemands se sont saisis de ce mot et ont émis la réflexion suivante : l’homme, écrivait Aristote dans l’Ethique à Nicomaque, est un animal social, il ne peut vivre que dans le cadre social. Or, pour régler les relations entre les humains, il faut des règles et la justice est là pour cela. Mais la justice ne doit pas perdre de vue que l’idéal social dont chacun rêve , c’est le bonheur, et si cette justice le menace au point de le rendre inatteignable, elle ne joue plus son rôle. La rigueur implacable du jugement n’est concevable que dans la justice divine.

                                La justice humaine en est très loin. Un ancien premier vice président de la cour de cassation avait dit un jour, dans sa grande sagesse, en s’adressant à ses jeunes collègues : nous devons rendre la justice les mains tremblantes…… Et ce grand humaniste, bien que juriste, ajoutait : la personne assise en face du juge, celle que l’on prétend juger est un autre moi-même………

                               Emmanuel Levinas ne disait rien d’autre en s’exclamant : mon moi, ce sont les autres… Si tous en tenaient compte, il y aurait moins d’erreurs judiciaires.