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Vu de la place Victor-Hugo - Page 648

  • Le fiasco de Barack Obama

    Le fiasco de Barack Obama

    Si rien ne change dans les tout prochains jours, Obama passera pour le plus incompétent des présidents US. Il est en passe de ruiner la crédibilité de son pays. On comprend bien que les USA veuillent se désengager de tout, du reste du monde, mais il faudrait battre en retrait en bon ordre et non pas capituler en rase campagne. Rendez vous compte du message désastreux envoyé à l’Iran et à la Corée du Nord, sans même parler des groupes terroristes qui sauront désormais que les USA ne sont rien d’autre qu’un tigre en papier.

    Obama a engagé ses alliés derrière lui et maintenant il les abandonne au milieu du gué, notamment la France qui a pris, c’est tout à son honneur, une position en flèche. Et qui, aujourd’hui, est abandonnée à son triste sort.

    Ce qu’il faut redouter ce sont les réactions d’Israël et des états arabes modérés qui sauront désormais que les USA ne veulent plus sortir de chez eux. Le discours de Barack Obama fut, révérence gardée, lamentable : alors que cet homme dispose d’une énorme force de frappe, alors que la constitution US lui donne le droit d’intervenir, il s’est volontairement pris les pieds dans le tapis à la face du monde entier.. Savez vous  combien de mois, voire d’années il faudra pour vérifier que Bachar a donné l’emplacement de tous les sites des armes chimiques et combien de temps il faudra pour les détruire ? Or, il n’existe pas en Syrie d’usines pour le faire : savez vous combien de temps il faudra pour les faire sortir de terre ? Et pendant ce temps le tyran syrien continuera de tuer son peuple. Les historiens apprécieront comment un président US a ruiné la crédibilité de son pays. Il fallait vraiment s’appeler Obama pour réussir cette performance.

  • L'inextricable bourbier syrien et la faiblesse des démocraties occidentales

    L’inextricable bourbier syrien et la faiblesse des democraties occidentales

    Nul ne peut souhaiter la survenue d’une guerre, nul ne peut aimer des bombardements, d’autant que cela pourrait causer des dégâts collatéraux mais nul ne peut supporter de telles reculades permettant à des tyrans sanguinaires de s’abriter derrière de vagues promesses. C’est pourtant ce qui risque d’arriver, suite à une bévue orale du secrétaire d’Etat John Kerry qui a manqué une rare occasion de se taire lorsqu’à Londres, une question lui fut posée, apparemment anodine, et à laquelle il a eu le malheur de répondre… ruinant les efforts désespérés de son président qui cherche à avoir l’aval du Congrès des USA.

     Cette réponse à laquelle personne n’a prêté attention a été saisie par la diplomatie russe, sur mobilisée ces derniers temps et lui a donné l’occasion d’organiser une riposte, d’allumer un contre feu, prolongeant l’impunité des autorités syriennes, pourtant coupables d’un recours interdit aux armes chimiques. Pourtant M. Kerry passait pour un homme intelligent et un diplomate hors pair. Voyez le résultat ! Même le Pr Obama a dû s’aligner et modifier ses plans !

    Si le monde civilisé n’avait pas à faire à des gens déterminés et ne respectant rien, comme par exemple l’Iran et la Corée du Nord, ce ne serait pas grave. Mais là, ces deux pays défiant la légalité internationale, vont se sentir pousser des ailes en relevant que l’hyperpuissance est un simple papillon dont les ailes sont collées à un morceau de papier.

    Ce qui frappe d’autant plus, c’est que le monde occidental s’attache à une simple idée, une parole en l’air, dont la formulation est fort imprécise, et cela sciemment, et qui n’a même pas été formulée officiellement par le principal intéressé, Bachar el Assad. Comment en sommes nous arrivés là ? Pourtant, John Kerry avait lui-même évoqué cet esprit munichois qui ne doit pas ressusciter… On connaît la suite.

    Une chose est particulièrement choquante : on a voulu punir Bachar pour les 1500 tués à l’arme chimique, mais que faire des 100 000 autres victimes de ce régime ? Et que faire de la résistance nationale syrienne ? Ces hommes qui espéraient tant en une intervention occidentale se sentent abandonnés, livrés presque pieds et poings liés au dictateur sanguinaire.

    Le dommage collatéral le plus grave se trouve du côtés des alliés des USA dans le monde qui savent aujourd’hui qu’on assiste à un désengagement tous azimuts des Américains. Pas seulement au Proche et au Moyen Orient  que les USA semblent traîner comme un boulet. Je pense aussi au Japon qui compte sur le parapluie nucléaire US… Je pense aussi aux Palestiniens modérés de Ramallah qui espèrent en l’Amérique. Je pense aussi aux monarchies pétrolières du Golfe, alliées traditionnelles des USA, et je n’oublie pas Israël qui va finir par se décider à intervenir militairement contre les installations nucléaires iraniennes…

    En d’autres termes, si le Pr Obama ne trouve pas un moyen d’intervenir d’une manière ou d’une autre, sa présidence sera gâchée et il aura gravement compromis la force de dissuasion de son pays. La liste de ses impairs est longue, mais la pire des fautes est son indécision, ses doutes, son irrésolution face à des adversaires déterminés et sans scrupules.

    Certes, il faut aimer et poursuivre la paix. La guerre est horrible, mais le peuple syrien la vit au quotidien depuis plus de deux ans et demi.

  • Le Front National, deuxième parti de France?

    Le Front National, deuxième parti de France ?

    Après l’éventuelle intervention militaire en Syrie, c’est le thème qui agite l’opinion publique et occupe une grande place dans l’actualité. Depuis un certain temps, et notamment l’effacement de Jean-Marie Le Pen et son remplacement par sa fille Marine, l’image du FN a incontestablement changé, sa politique aussi et son enracinement dans l’opinion. Les structures traditionnelles des partis existants (UMP, PS) s’évertuent à l’ignorer mais pourtant il faut bien se rendre à l’évidence. Que cela plaise ou, le FN a changé de politique sans changer de ligne. Il s’est ancré dans un certain nombre de classes sociales qui l’ignoraient précédemment. Certes, la crise est passée par là et ses conséquences se font sentir. Il y a aussi les affaires qui éclaboussent régulièrement des ténors ou des seconds couteaux de grands partis.

    Sans même parler du chômage contre lequel tant la droite que la gauche n’ont pas encore trouvé le remède miracle. Que faire ? Pour le moment, le gouvernement français actuel tente de réduire les déficits, d’équilibrer les comptes de la nation mais ses ponctions fiscales s’apparent , au gré de certains, à une politique confiscatoire. Est ce vrai ou faux, à d’autres, plus experts, de juger.

    Mais deux autres thèmes récurrents depuis de nombreuses années, expliquent que le FH ne soit plus un parti protestataire ni un à un mouvement extrémiste : l’immigration, l’insécurité et les menaces pesant, selon certains, sur l’identité nationale. Ce sont ces thèmes qui ont gagné certaines couches des classes moyennes au FN, ce sont ces gens, jadis modérés, qui se retrouvent, dans des banlieues, au contact de populations non encore assimilées ni acquises à la socio culture française.

    Il faut comprendre les gens. Les Français sont un vieux peuple, ouvert et généreux et la France a une longue tradition de pays d’accueil. Le problème est que les citoyens français les plus exposés se sentent moins protégés et ne trouvent que le FN pour défendre leur cause. Ces gens qui ont tendance à déchoir dans l’échelle sociale en raison du chômage et de la crise économique ne trouvent plus dans les partis traditionnels l’aide espérée.

    Enfin, les idées du FN ne sont plus stigmatisées en public car leur validité est apparue aux yeux d’une frange croissante de la population. Vous avez tous vu les sondages plaçant Marine Le Pen en seconde position , avant le PS ( !!) qui a pourtant la majorité partout à l’assemblée et au Sénat et siège à Matignon et à l’Elysée…

    Alors, que faire ? Il semble que les pouvoirs publics prennent graduellement conscience de ce qui se passe. On le voit avec l’excellente charte de la laïcité de Vincent Peillon, on le voit aussi avec la lutte accrue contre les fraudes aux minimae sociaux, et enfin avec le durcissement de l’accueil des immigrés et des demandeurs d’asile. Sera-ce suffisant ? On veut l’espérer.

    Mais il faut se garder de prendre ses désirs pour la réalité. Cette situation actuelle est le résultat d’une longue évolution. Il faudra donc de longs efforts, fermes et soutenus, pour que la France retrouve le chemin de sa grande tradition de générosité et d’accueil. Tout en restant elle-même, c’est-à-dire en préservant l’identité nationale française.