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Vu de la place Victor-Hugo - Page 645

  • L'téta de la France au lendemain de Brignoles

    L’état de la France au lendemain de Brignoles

    L’actualité nous dicte sa loi, on doit lui obéir que cela nous plaise ou pas. Ce matin la quasi totalité des unes de la presse écrite sont consacrés à Brignoles et au Front National. On a l’impression que le FN ressemble à une armée qui aurait par acquérir la supériorité aérienne et dicterait sa loi aux partis politiques, qui assistent, impuissants, à sa démonstration de force. Il faudrait peut-être que les deux autres grands partis, l’UMP et le PS, réfléchissent et constituent une sorte de coalition, un gouvernement d’union nationale dont le programme comporterait  quelques points précis : lutte contre la criminalité, l’immigration , le chômage et les inégalités… Redressement des comptes publics et baisse des déficits.

    Malheureusement, on n’en prend pas le chemin et avec tout le respect dû aux fonctions du président Hollande, sa déclaration sur la situation intérieure du pays depuis l’Afrique du sud n’est pas à la hauteur. Cela me coûte de le dire, mais de telles déclarations n’ont aucune prise sur le pays. Il faut le savoir et le dire. Cela aidera la France à se ressaisir.

    Même si je pense qu’il est trop tard pour conjurer le sort, aujourd’hui, les dés sont jetés : on n’aura pas le temps de redresser la barre d’ici les élections municipales et européennes de 2014. Un climat s’est instauré, une dynamique s’est installée qui dynamise le FN et le place, momentanément, au dessus des autres.

    Pourquoi une telle évolution ? Simplement parce que les attentes des Français ont été déçues. Nicolas Sarkozy a été sanctionné par sa défaire mais Français Hollande qui a été élu à sa place ne répond pas aux demandes ni ne réalise les promesses faites, en particulier sur les hausses d’impôts, assimilées au matraquage fiscal. Le gouvernement PS aurait tort de maintenir les hausses d’impôts pour 2014 ce serait l’assurance de perdre les législatives en 2017, et dans la foulée, la présidentielle.

    Rappelez vous de Jacques Chirac et sa démarche cynique : les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Il y a tant de choses que Français Hollande pourraient changer, notamment dans ses apparitions publiques… Les Français ont parfois des réactions un peu irrationnelles, mais ce n’est pas une raison pour ne pas en tenir compte…

  • La France basculerait-elle à droite?

    La France basculerait-elle à droite ?

     

    Il existe des démons bien français : une simple élection cantonale dans le Var et vola que le pays tout entier se passionne pour les résultats d’une élection, connus d’avance. C’est toute la situation générale du pays qui est responsable de cela : le gouvernement, malgré toute sa bonne volonté, ne parvient pas, malgré certaines formules incantatoires à redonner de l’espoir et de la confiance. Le président de la République et le ministre de l’économie sont probablement les deux seules personnes dans ce pays à croire en un retour de la croissance. Ce que les Français constatent, c’est la crise avec son cortège infini de mises à pied, d’insécurité et de matraquage fiscal. Nous ne disons pas que ce gouvernement pratique une telle politique de gaieté de cœur mais il n’ a guère de prise sur ce qui se passe. Or, les Français sont confrontés aux conséquences de la crise et ne voient rien venir, si ce n’est des discours et des formules incantatoires.. Il faut aussi dire que le combat à Brignole était inégal : avez vous vu le sourire commercial de la candidate UMP, légèrement condescendant et complaisant à l’égard de son challenger plus heureux, jeune, fringuant, bien mis et affichant un sourire net et pas surfait… Certes, la perdante a tout de même fait une remontée spectaculaire mais qui n’a pas suffi. C’est sur ce dernier point, décisif, qu’il faut porter notre attention. J’ai bien regardé les visages des partisans du FN, j’ai bien vu et revu leurs réactions à l’annonce du résultat, j’ai aussi attentivement leurs commentaires et ceux-ci m’ont stupéfait. Ils disaient, entre autres, qu’ils étaient enfin chez eux (On est chez nous)… Tous étaient des sexagénaires ou même des septuagénaires qui ne supportent plus d’être envahis par des étrangers issus de culture et de croyances si éloignées des leurs. Aucun gouvernement n’a voulu les entendre ni prendre un tant soit peu en considération leurs demandes. Moi-même, je n’imaginais l’étendue de ce mal ni l’état d’exaspération de cette population. Pour dégonfler l’expansion du FN il faudrait revoir de manière stricte la politique de l’immigration, et, dans son sillage, celle de la ville et des banlieues. Ce qui m’a frappé, c’est que deux heures avant le résultat, Marine Le Pen a victorieusement tenu tête à trois journalistes de la presse écrite qui tentaient de la déstabiliser sur LCI. Quoi qu’on pense, que l’on soit ou non d’accord avec elle, elle est sortie victorieuse de cette confrontation. Il y a donc fort à parier qu’hier, elle a pu, en plus de Brignole, engranger au moins un demi million d’intentions de votes pour les élections européennes et municipales. Elle a parlé du coût de revient de l’immigration qu’elle relie à la fois au chômage et à l’insécurité. Il y eut peu de réaction de la part de ses intervieweurs … Cette poussée semble inexorable. Un exemple de la situation psychologique du pays : hier une dame dans un supermarché qui ouvre le dimanche gare Saint Lazare a dit ceci : il faut libérer l’économie pour permettre aux gens qui ont encore un peu d’argent, d’acheter ce qu’ils peuvent acheter.. Vous avez bien lu cette dernière phrase… C’est absolument incroyable. Le gouvernement est en place depuis 17 mois. Que faire ?

  • L'Afrique noire et le Tribunal Pénal International de La Haye

    L’Afrique noire, incomprise ? De la noyade des réfugiés aux protestations de l’Union Africaine contre le Tribunal Pénal International.

    Je voudrais faire un rapprochement entre deux faits de l’actualité ce matin : d’une part, encore un drame de réfugiés noyés en haute mer entre la Sicile et Malte, et les états de l’Union Africaine qui s’estiment maltraités par le TPI de la Haye qui, selon eux, ne s’en prendrait qu’aux Africains. En gros, ces chefs d’Etat dont la plupart ont été mal élus ou simplement des auteurs de coups d’Etat, accusent le TPI de préjugés racistes… Voire.

    Je ne comprends pas la protestation des ces chefs d’Etat noirs. Ils ont sous les yeux, au moment même où ils protestent, le cas de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants qui préfèrent braver une mort quasi certaine dans le fond des océans plutôt que de mener une vie qui n’en est plus une depuis longtemps, dans ces mêmes Etats dirigés par ces mêmes hommes su lesquels planent de graves chefs d’accusation du TPI.

    Où donc se passent les graves restrictions des droits de l’homme, les assassinats politiques, les prises du pouvoir par la violence et tant d’autres choses, sinon dans ces mêmes pays ? A la rigueur, on pourrait évoquer le cas de certains dirigeants russes qui tordent le droit et contournent la loi, mais rien de comparable avec ce qui passe en Afrique et dans certains pays du Proche Orient. Comment voulez vous qu’on inculpe des Finlandais, des Suédois ou des Belges, alors que tous ces régimes sont démocratiques et se soumettent à des élections régulières dont ils acceptent le résultat sans problème ? Les Africains se sont fourvoyés en s’en prenant à une juridiction internationale qui est le seul moyen d’instaurer un tout petit peu de justice et d’équité dans ces pays… C’est à l’unanimité que ces Africains ont soutenu le leader soudanais et le leader kenyan, accusés de crimes très graves. Que la justice passe et s’ils sont reconnus innocents, justice leur sera rendue.

    Je le répète : quels autres pays voient leurs nationaux braver la mort au lieu de continuer à vivre sur place ? Il faut se rendre à l’évidence. Mais lorsqu’on tient un tel discours, bien disposé à l’égard de ces populations accablées par tous les maux de la terre, on prend en pleine figure l’accusation de racisme, etc… Ce n’est pas la bonne méthode d’aider au développement ni de favoriser l’émergence de régimes démocratiques dans ces pays. Certains observateurs vont jusqu’à susurrer  que ces mêmes pays, jadis des colonies européennes, ne sont toujours pas mûrs pour l’indépendance et l’autonomie, plus d’un demi siècle après la fin du colonialisme. Henri Guaino avait bien raison de dire que tous les maux qui frappent l’Afrique ne viennent pas hors d’Afrique… Et vous vous souvenez des protestations qu’une telle affirmation avait soulevées.

    Je reviens donc à ma question initiale : comment faire pour que des populations entièrement déshéritées n’aillent pas mourir cruellement au fond des océans, abandonnées de tous ? Songez qu’en moins d’une semaine, il y a eu plus de quatre cents noyades ! Il y a nécessairement quelque chose à faire. Si les Africains s’en prennent au TPI, qu’ils nous expliquent alors pourquoi leurs populations respectives profèrent mourir sous les flots plutôt que de continuer à vivre chez eux une existence qui n’en est pas une…

    L’Union Africaine a commis une grave erreur. Les citoyens de pays comme le Soudan ou le Kenya ont le droit de savoir si leurs dirigeants actuels ont bien ou mal agi.

    Et cela, seule une cour de justice internationale peut le dire. Même si on ne comprend pas toujours certains revirements de cette haute cour, notamment en ce qui concerne des prisonniers détenus en Libye.