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Vu de la place Victor-Hugo - Page 670

  • Fin de partie en Egypte………

    La fin d'aventure islmaiste en Egypte

     

    Conformément aux prévisions, l'actuel président islamiste n'a même pas eu l'instinct de survie qui lui commandait de partir en paix. Certes, il a déserté le palais présidentiel dont l'armée n'assurait plus sérieusement la garde. Certes ses partisans se sont heurtés aux autres manifestants, faisant des morts et des blessés. Mais c'est suicidaire de vouloir désobéir à l'arméee car le vieux maréchal Tantawi, remercié sans ménagements, doit à présent savourer sa revanche, tout comme le président Hosni Moubarak.

    les appels au martyr lancés par les imams des Frères musulamns n'y chenront rien: les dès sont jetés, die WÜrfel sind gefallen. C'est très probablement M. El-Baradei qui va occuper la place bien qu'il soit dénué de tout charisme. Mais cette affaire pose pose des problèmes constitutionnels tout en étant prometteuse.

  • Mohammed Morsi, la fin du commencement

    Mohammed Morsi,  la fin du commencement

    On peut relever, sans immodestie de notre part, que les choses se déroulent en Egypte conformément aux prévisions. L’armée s’est rangée du côté du peuple, elle a fait défiler dans le ciel cinq ou six hélicoptères ornés du drapeau national, apportant son soutien au peuple. M. Morsi aurait dû saisir cette opportunité pour partir la tête haute, si je puis dire. Têtu et peu animé de discernement politique, il a commis l’erreur de rejeter l’ultimatum de l’armée. Celle-ci n’aura donc aucun scrupule à le bouter hors de son palais, voire même à le mettre aux arrêts pour mauvaise gouvernance et ou pour politique préjudiciable au peuple, sans compter les très nombreux excès et exactions commis contre ceux qui pensent différemment des Frères Musulmans.

    Mais faisons un bref retour en arrière et essayons de titrer quelques enseignements de ce qui se passe : pour la première fois, un peuple musulman, mais non arabe à l’origine, rejette fermement le régime des islamistes qu’il avait pourtant porté à sa tête un an plus tôt. Le verdict est clair et net : la religion inspirant la politique, cela ne marche pas. La maturité politique de ces partis politiques est insuffisante. Ce n’est pas la religion que l’on met dans son assiette, ce ne sont pas des prières que l’on récite face aux boutiquiers qui nous vendent du pain, des légumes, de l’eau et de la viande, ce sont des écus sonnants et trébuchants. Or, l’Egypte est ruinée, exsangue, et par dessus le marché, en proie à des troubles. Nul doute que l’exemple égyptien sera scruté par d’autres pays voisins ou lointains, tentés par la même expérience désastreuse.

    Au fond, M. Morsi peut se prévaloir d’une élection régulièrement gagnée pour rester au pouvoir. Mais l’armée ne l’entend pas de cette oreille et juge que la situation ne ferait qu’empirer s’il conservait, y compris en apparence, les rênes du pouvoir. Dans l’histoire, c’est bien la première fois qu’un peuple de cette région du monde, si peu habituée à la démocratie, rappelle fermement qu’il est la source absolue de toute légitimité politique et qu’il peut, s’il le juge bon, défaire ce qu’il a fait précédemment.

    M. Morsi comment une lourde erreur en rejetant l’ultimatum de l’armée, cette armée qui a vécu trois décennies durant à l’ombre du président Moubarak lequel doit savourer sa revanche dans sa cellule : il a tenu trente ans, a apporté à son pays la paix et un certain renouveau économique. Certes, ce n’était pas la prospérité mais il a su imposer une certaine stabilité.

    Quand on jette un coup d’œil circulaire sur la région, on ne trouve que de la haine et du sang : l’Irak, la Syrie, le Liban, la Libye, l’Egypte, Bahrein, même la Turquie se met à tanguer dangereusement. Mais dans cette région si mouvementée, existe un petit Etat dont le niveau culturel et économique est comparable à celui de l’Europe, un pays démocratique où les généraux gagnent toutes les guerres mais ne menacent jamais le gouvernement en place, un pays à la pointe des découvertes technologiques, médicales et autres. En somme, un Etat qui pourrait être une chance pour ses voisins s’i ces derniers voulaient enfin la saisir et regarder la réalité en face.

    Devinez lequel…

  • L'Egypte de Mohammed Morsi au bord du gouffre…

    L’Egypte de Mohammed Morsi au bord du gouffre… Les choses se déroulent comme on l’avait prévu. L’Egypte de M. Morsi, un an après les élections présidentielles, est au bord du gouffre et même à feu et à sang, si l’on tient compte de l’incendie du siège des Frères musulmans au Caire. Des millions d’Egyptiens, je dis bien des millions, ont clamé hier leur rejet de l’extrémisme religieux et de l’intolérance. Le peuple d’Egypte est tolérant dans son essence, habitué à la diversité et à l’ouverture sur le vaste monde du bon Dieu. Il sait qu’il compte dans son sein une importante minorité copte, l’une des plus anciennes composantes du christianisme primitif. Et qui sont d’aussi bon patriotes que leurs concitoyens musulmans. Or, du tempe du président Hosni Moubarak, il n’y eut jamais autant de persécution sanglantes anti-chrétiennes. Aujourd’hui rien ne va plus et l’Egypte est ruinée, sans les subsides des monarchies du Golfe et celles des USA, elle ne pourrait plus survivre. L’élection de M. Morsi fut donc un gigantesque malentendu. L’armée a joué le jeu, mais elle demeure l’unique maîtresse du jeu et il n’est pas très éloigné le jour où le ministre de la défense, une jeune et dynamique général, fera irruption dans le bureau présidentiel, flanqué d’autres généraux, pour dire à l’occupant du palais que l’entrecôte est fini et qu’il faut partir : the game is over L’armée qui est le seul corps organisé du pays depuis le coup d’Etat du général Naguib, supplanté par Nasser et ses amis, a toujours dirigé le pays. Et hier, elle a survolé les manifestations montres en déployant des bannières un peu ambiguës : l’armée est avec le peuple. Mais quel peuple ? Celui des Frères musulmans ou celui des opposants ? L’enjeu est à la fois simple et clair : que le peuple, que des millions de personnes disent demain ou après demain, nous voulons la loi et l’ordre et l’armée égyptienne reprendra le pouvoir en douceur. C’est exactement cela qui se passera. Pour ne pas froisser le puissant allié américain qui l’équipe et la nourrit à coup de millions de dollars, l’armée d’Egypte attendra que le régime islamiste tombe comme un fruit mûr et que son retour au pouvoir soit considéré comme un retour providentiel, sans avoir à s’imposer par la force des baïonnettes . L’armée est l’un des plus aguerries du monde arabe. Epuisée par tant de campagnes perdues face à Israël, elle a appris la politique et a compris, plus vite et plus profondément que les autres armées arabes que le jeu diplomatique était plus risqué et plus payant que le reste. Elle a compris qu’elle ne pouvait pas compter sur grand’ chose de la part des Arabes et que seuls les USA étaient pour elle un allié sûr. M. Morsi aura été un parenthèse riche d’enseignements. De ce qu’il ne faut pas faire. Souhaitons à l’Egypte de ressortir raffermie de cette crise. Et après tout, on peut confier à M. Morsi l’inauguration des chrysanthèmes mais plus la réalité du pouvoir.