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Vu de la place Victor-Hugo - Page 666

  • Début de stabilisation en Egypte…

    Début de stabilisation en Egypte

    Sauf à être démenti par des événements imprévisibles qui viendraient ensanglanter de nouveau ce début de retour au calme, il semble que l’armée soit parvenue à former un gouvernement civil dont Mohammed el Barad’i est la pièce maîtresse, sous la direction d’un président intérimaire, juriste de formation et même ancien élève de l’ ENA française. Donc , un homme qui sait que la justice militaire à la justice civile ce que la musique militaire est à la musique… Si je peux me permettre une telle comparaison.

    Certes, on assiste encore à quelques rassemblements de manifestants pro Morsi mais ils ont un caractère résiduel et ne mobilisent plus les foules. Une information un peu inquiétante, mais après tout on est dans un pays du Proche Orient et la justice a parfois du mal à recouvrer une autonomie totale : des juges commencent à interroger l’ex président sur son lieu de rétention et les avoirs d’une bonne dizaine de chefs des Frères musulmans ont été gelés par les autorités.  Signe que les nouvelles autorités commencent à perdre patience et à user de la manière forte. Il serait dommage et hautement préjudiciable au nouveau régime si le président déchu écopait d’une peine de prison à la suite d’un simulacre de procès.

    L’Egypte a un grand besoin de stabilité. Le peuple doit se remettre au travail. Son seul poumon économique qui donne du travail à des millions d’Egyptiens et fait rentrer dans les caisses de l’Etat des milliards de dollars, c’est le tourisme. Or, celui-ci connaît un terrible marasme : comment voulez vous que les touristes européens, australiens et américains se rendent dans un pays où règne la violence et l’instabilité ?

    Pour finir, signalons que le journal Le Monde a, la semaine dernière consacré deux pages intérieures ainsi que deux pages intérieures à la faillite de l’expérience islamistes. Le titre de cette une était particulièrement clair. La substance de toutes ses analyses était que l’islam n’est pas la solution des problèmes socio-économiques des pays musulmans.

    La clé du succès revient à la démocratie, aux avancées sociales et au développement économique. Le reste, qui est certes, très important, relève de la vie privée des hommes.

  • Le défilé du 14 juillet

    Le défilé du 14 juillet

    On nous dit que ce défilé existe depuis 133 ans même s’il ne s’est pas toujours tenu dans le même lieu : un général raconte qu’il avait défilé il y a plusieurs décennies de la Bastille à la Nation. Ce qui correspond mieux à l’intention première de ce grand jour de célébration nationale.

    A quoi sert ce grand défilé militaire que certains songeaient tout simplement supprimer, provoquant une énorme levée de boucliers ? Probablement à renforcer périodiquement le lien entre l’armée et le peuple dont elle est issue. En effet, la tentation est grande pour l’armée de constituer un corps à part, une caste, coupée du peuple et se développant loin de tout contact avec les forces vives de la nation.

    Un mot aussi du regard que les étrangers portent sur cette cérémonie qui devient de moins en moins grandiose en raison des restrictions budgétaires : maint pays européen pense qu’on exhibe des soldats d’opérette qui n’ont pas, sur le terrain, l’efficacité qu’on leur prête si généreusement sur la place de la Concorde. Ce n’est pas entièrement faux et même les succès enregistrés au Mali ne sauraient justifier cette réputation de grandeur et d’efficacité militaires. On reproche aux Français de trop tenir ) la gloriole et de confondre la grandeur passée avec une boursouflure… Le diagnostic est peut-être un peu sévère mais il permet de mieux se voir.

    Le défilé du 14 juillet existera t il dans dix ans ? Oui, mais sous une autre forme car l’armée européenne aura pris de l’ampleur et l’armée française ne sera plus que son noyau dur. On peut imaginer une nouvelle armée dont l’Allemagne, la France et l’Angleterre seraient les plus gros bataillons auxquels viendraient se joindre d’autres nations européennes. Elle sont avec la Croatie au nombre de 28.

     

     

     

  • Le temps médiatique, le temps judiciaire, le temps tout court…

    Le temps médiatique, le temps judiciaire, et le temps tout cour…

    La catastrophe ferroviaire de Brétigny sur Orge vient nous rappeler un fait : le temps des media n’est pas un temps comme les autres. Il se caractérise principalement par son immédiateté, sa discontinuité et sa volatilité. Et encore je ne tiens même pas compte des imprécisions, des répétitions, bref une véritable inflation du discours, la pire qui soit, plus grave encore, pour une civilisation, que l’usure monétaire…

    Des semaines durant, on ne nous parlait que de Bernard Tapie, d’arbitrage, de Madame Lagarde, de Nicolas Sarkozy, de Claude Guéant, etc… Auparavant, c’étaient les bisbilles Fillon-Copé, Marine Le Pen etc… On me rétorquera mais c’est l’actualité, que voulez vous faire d’autre ? Justement, on peut faire autrement.

    Pour qu’un sujet monopolise l’information si longtemps, il faut qu’il le mérite et que l’on ait quelque chose à dire à son propos. Mais quand on gonfle artificiellement les choses parce qu’on n’a rien d’autre à se mettre sous la dent ni sous la plume, alors commencent le matraquage, le bourrage de crâne, etc…

    Et l’exemple d’un vrai sujet, tragique en soi, puisqu’il y a eu mort d’homme, est venu apporter la preuve de ce journalisme dévoyé : l’accident ferroviaire de Brétigny occupe depuis hier tout le paysage médiatique. Et le m’empresse de dire dans le même souffle que c’est naturel et absolument normal. Mais alors que sont devenus les affaires Tapie et son arbitrage ? Qu’est devenue l’affaire Cahuzac ? Avent cet accident, on avait l’impression que plus rien au monde n’existait ni ne revêtait la même valeur, et voilà que du jour au lendemain, on change de sujet. C’est ce que j’appelle la discontinuité du temps médiatique. Son immédiateté, à présent : dès qu’une chose se produit, les reportages nous saturent d’informations non vérifiées. Enfin, la comparaison avec le temps judiciaire : la justice a besoin de temps et de sérénité, et cette dernière qualité lui a quelque pu manqué cet an ci car elle était sans cesse talonné par une presse avide de sensationnalisme … C’est bien dommage car ce sont des vies humaines qui sont meurtries et parfois même détruites.

    Heureusement, il nous reste le temps tout court et que nous vivons. Le temps vécu, c’est la durée. Durée d’une vie, durée du bonheur…