Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 668

  • De la Syrie à l'Egypte…

    De la Syrie à l’Egypte en passant par la Tunisie, la Libye et la Turquie : les soubresauts politiques dans les pays musulmans

    Certes, les situations ne sont pas identiques et il faut comparer des grandeurs comparables. Mais comme me le faisait remarquer un ami, si l’on faisait abstraction des troubles dans les pays arabo-musulmans, les journaux perdraient la moitié de leur volume et les plumes des rédacteurs seraient au chômage…

    Je sais que nos contemporains ont renoncé depuis bien longtemps à analyser la masse d’informations que l’on déverse sur eux chaque matin que Dieu fait mais un coup d’œil critique ou simplement scrutateur permet de faire ce constat, suivi d’une interrogation de plus en plus angoissante : mais pourquoi tous ces morts, tout ce mécontentement, cette inadéquation au monde qui nous entoure ?

    Les sociologues des religions pointent du doigt le carcan imposé à ces pays par un dogme qui se voudrait immuable et se réclame, sans le dire vraiment, d’une sorte d’infaillibilité que l’on croyait être l’apanage exclusif d’une église triomphante qui s’est, grâce au ciel, réformée depuis…

    Il semble qu’une séparation plus stricte entre deux mondes, celui de la vie terrestre, d’une part, et celui de la vie éternelle, d’autre part, serait la solution et apporterait un apaisement que chacun appelle de ses vœux et de ses feux. En d’autres termes, il faut séparer la vie religieuse de la vie politique, même si l’action des hommes est toujours sous-tendue par une intention, une idée, une valeur ou même une foi.

    J’observais tout à l’heure les manifestants pro-Morsi (comme on les appelle) jurer qu’ils n’abandonneraient jamais la partie et resteraient mobilisés jusqu’au retour de leur président déchu. Ce n’est pas la seule passion politique qui les incite à agir et à parler de la sorte. C’est autre chose dont on ne pourra jamais les convaincre de faire, même momentanément, abstraction.

    L’Europe judéo-chrétienne, le monde occidental dans son ensemble a eu son Spinoza, son Pierre Bayle et surtout son Voltaire, ce n’est pas le cas partout ailleurs. Le Traité théologico-politique du polisseur de verres d’Amsterdam entièrement changé la donne ; ses origines marranes et les souffrances subies au sein de sa propre communauté religieuse lui ont enseigné à réfléchir froidement sur le legs religieux des cultures et des civilisations. Ce petit homme, fragile et frêle, mais à la pensée puissante, a bouleversé notre façon de réfléchir, de voir et de penser. Sa critique des traditions religieuses a permis à l’Europe de faire des pas de géant qui manquent sous d’autres cieux. Avec lui, l’Europe est passée de la crise de conscience à la prise de conscience.

    Quand je vois que les insurgés syriens sont en train de perdre toutes leurs positions si chèrement acquises et que leurs représentants se disputent et ne parviennent pas à s’entendre, que les Egyptiens s’engagent, hélas, dans la voie périlleuse d’une guerre civile, que le premier ministre turc s’attache à des mesures ridicules au lieu d’aller au-devant d’une jeunesse exigeante et prometteuse, ou encore, en Tunisie par exemple, des gens qui exigent que l’article deux de la future constitution exclut tout arrangement avec Israël, alors que leur propres pays est exsangue, vidé de ses touristes, quand je vois tout ce désolant spectacle, je me demande, oui, je me demande quel événement miraculeux ou bienfaisant pourrait bien leur ouvrir les yeux .

    Chaque religion génère ou sécrète une spiritualité dont le sous produit est toujours une éthique. Aucune loi religieuse n’a encore réussi à devenir universelle, seule la loi morale peut, à juste titre, revendiquer une authentique universalité. C’est bien pour cette raison que le Décalogue, charte de l’humanité monothéiste, ne parle ni de circoncision ni d’interdits alimentaires. Même sa mention du respect de la solennité du sabbat a été interprétée comme une réminiscence du sabbat de la création, dont tous les êtres humains peuvent jouir en toute quiétude, que ce soit le vendredi, le samedi ou le dimanche.

  • Egypte, une révolution dans la révolution?

    Ce qui se passe présentement sur les bords du Nil est tout de même inquiétant, même si la direction prise n'est pas contestable. Elle demeure inquiétante en raison du nombre de vistimes. Les généraux égyptiens sont intervenus car ils éstimaient que leur patrie était en danger et que l'ancien président Morsi n'était pas un rassembleur mais plutôt un diviseur. En effet, l'écriture, qualifiée de scélérate par un correspondant d'une télévisin française, de la constitution, risquait de scinder ce pays en deux entités irréconciliables. On ne peut pas laisser basculer un pays du poids et de l'importance de l'Egypte dans le grion d'un islmaisme inquiétant. J'ai entendu ce matin les propos d'un dirigeant islmaiste qui exhoratait les démocraties occidentales à ne pas apporter leur soutien aux généraux et à œuvrer our le rétablissement de M. Morsi dans ses anciennes fonctions. Cela peut se comprendre de sa part, mais la France, pour sa part, laisse paraître un certain soulagement à la lumière des derniers événements: l'Egypte, poids lourd du monde arabo-musulman, doit continuer à être un facteur de paix et de tolérance dans la région. Or, les minorités non musulmanes, notamment les coptes qui vivent sur les bords du Nil depuis tant de siècles ne se sentaient plus protégés or, ils sont une partie intégrante de la communauté nationale. Nous émettons le vœu que le pays sera bientôt dôté d'un gouvernement au large spectre et des délais raisonnables seront annoncés pour les prochaines échéances électorales. Les Frères musulmans doivent faire partie de la nouvelle équipe dirigeante, en tout cas leur aile modérée. Certes, tous ne l'entendront pas de cette oreille mais il faudra bien remettre l'Egypte sur pied.

    Le pays a besoin de paix et de stabilité. L'économie doit repartir et les investissements revenir sur place. Les troubles attribués à des nostalgiques de l'ancien régimes furent le fait du peuple. Je ne crois pas qu'un parti politique, quel qu'il soit, ait pu, par ses mots d'ordre, mobiliser tant de millions de manifestants. Ce qu'il faut, c'est que les partis extrémistes comprennent que nul ne peut confisquer le pouvoir à son profit et qu'il faut un consensus le plus large possible. Le nouveau président interimaire, juriste très compétent et respecté, l'a dit. Il faut lui faire confiance.

  • Soutien à l'armée égyptienne, rempart contre l'intégrisme

    Version:1.0 StartHTML:0000000105 EndHTML:0000005803 StartFragment:0000002408 EndFragment:0000005767

    Il faut soutenir l’armée égyptienne, libératrice du joug de l’islamisme

     

     

     

    Je viens d’entendre Mohammed el Barada’i dire que si l ‘armée est intervenue, c’est au nom du peuple. Pour nous autres Suisses, Français et Européens en général, cela est difficile à comprendre, à voir dans la garde prétorienne du régime un rempart de la démocratie, mais dans certains , c’est ainsi. Et vous savez lesquels : on ne peut pas leur imposer notre type de démocratie.

     

     

     

    Pour nous, la place de l’armée est dans les casernes et aux frontières, elle n’intervient pas dans le jeu politique, c’est la grande muette, on n’a pas le droit de faire grève et elle obéit aux ordres. Dans un pays comme l’Egypte, le président est toujours issu des rangs des forces armées, seul corps organisé et discipliné du pays. Voyez l’Algérie, la Tunisie de Ben Ali, l’Egypte, le Syrie, l’Irak, pas d’exception à cette règle, même les émirats du golfe ont une ossature militaire.

     

     

     

    Donc, il ne faut pas s’étonner que la démocratie dans certains pays doive s’accommoder d’autres pouvoirs qui lui sont intrinsèquement étrangers. Il n’y a pas dans ces pays une réelle culture démocratique remontant à des temps anciens. Aucun autre corps social n’aurait pu faire barrage à l’accaparement de tous les pouvoirs par M. Morsi. Il n y avait que l’armée ; cetes, celle-ci a défendu ses intérêts car elle est le premier facteur économique dans le pays. Connaissez vous la blague (nokta) de la rue égyptienne : quel est le point commun entre votre chemise, votre voiture et votre téléviseur en Egypte ? Tous sont fabriqués dans usines appartenant à l’armée…

     

     

     

    Une réserve, toutefois : M. El Barad’i a des sentiments mêlés à l’égard d’Israël et tout le monde n’a pas gardé d’excellents souvenirs du temps où il dirigeait l’AIEA dans le cadre de la crise iranienne… Gageons que ses nouveaux maîtres sauront lui expliquer la feuille de route du pays : paix à l’extérieur et assainissement de l’économie à l’intérieur. Le reste est superflu : l’Egypte doit d’abord songer à nourrir ses enfants.