Hier soir, soirée d’exception à l’opéra Garnier, à l’invitation de Vacheron-Constantin
Ce fut une soirée de rêve que cette commémoration avec des ballets exceptionnels, du jamais vu, un opéra Garnier plein à craquer, avec toutes les vedettes de la politique, du cinéma, de la culture et de tout ce qui compte à Paris. Sans oublier les ambassadeurs dont la très sympathique madame Susanne Wasum-Rainer, qui représente avec charme et grâce la République Fédérale d’Allemagne. Les organisateurs avaient vu grand et la danse à l’opéra dont c’était le tricentenaire a vraiment été très bien représentée. Cet opéra est magnifique. Pendant plusieurs heures, jusqu’a un heure du matin, suite au souper offert sur place, la beauté, la grâce des danseurs et des danseuses nous ont fait oublier les soucis quotidiens et personne, au sein de cette belle maison, n’a eu connaissance, en temps réel, de ce terrible attentat qui a endeuillé la quatrième ville des USA, Boston, faisant , hélas, au moins trois morts et des dizaines de blessés. Quand je fais ce rapprochement, je me demande si nous n’étions pas dans un ilot protégé, porté par la danse et la musique, hors d’un monde cruel et violent.
La décoration florale de l’opéra hier soir était féérique : les gens prenaient des photos avec leurs téléphones portables. Pour connaître les origines de cette magnifique école française de danse, il faut remonter à Louis XIV, le roi soleil, qui porte bien son nom et qui était lui-même un danseur passionné. D’ailleurs Madame la ministre Aurélie Filippetti, très applaudie, a parlé avec humour de la continuité entre la royauté et la république dans ce domaine absolument merveilleux, la danse. Durant le dîner qui réunissait plusieurs centaines de personnes dans ce cadre fabuleux, on évoquait les paroles du philosophe allemand Fr Nietzsche qui portait le dionysiaque aux nues et affirmait ne croire qu’en un Dieu qui saurait danser.
La maison Vacheron-Constantin, fleuron de l’industrie horlogère suisse de luxe a eu la bonne idée de lancer quelques invitations à des rares privilégiés, ce que nous apprécions bien évidemment. Le prestigieux établissement genevois a ouvert un point de vente à Paris où tous les amoureux des belles montres sont si gracieusement accueillis.
Pendant les ballets à l’opéra, j’ai tout apprécié du début à la fin, et notamment la nuit de Walpurgis. Mais ce qui m’a ému au plus profond de moi, ce fut ce défilé final qui ressemblait à une apothéose. Voir ces petits rats de l’opéra, d’un âge si tendre, défiler avec une grâce qui n’est pas de ce monde et faire ces révérences si étudiées et pourtant si naturelles… Les larmes de joie qui coulent sans bruit ni témoin sur vos joues sont les racines du plaisir esthétique : on pleure de joie, tant on est atteint au plus profond de soi. Tant de candeur, de douceur, d’innocence, de travail sans que cela paraisse laborieux, le tout fait aussi penser à la pureté, voire à la sainteté de la prime enfance. Qu’est ce que la grâce au sens esthétique ? Si elle existe vraiment dans notre monde, alors elle s’est incarnée hier soir dans ces si belles et si tendres petites filles…
Les spécialistes de l’esthétique au XVIIIe siècle ont dit, à la suite d’Aristote, que la beauté se définissait par l’unité dans le multiple. C’est vrai et ce n’est pas un pur hasard si la maison Vacheron Constantin a choisi de faire partager ce moment de grande émotion à ses fidèles amis, non pas seulement parisiens mais du monde entier…