Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 852

  • ALAIN JUPPE ET LA GERMANOPHOBIE A LA FRANÇAISE…

    ALAIN JUPPE ET LA GERMANOPHOBIE A LA FRANÇAISE…
    Alain Juppé a incontestablement l’étoffe d’un homme d’Etat et il occuperait certainement aujourd’hui une position nettement plus importante s’il n’avait pas eu maille à partir avec la justice, pour des faits dont il n’était pas vraiment responsable. Il a choisi de payer pour d’autres, ce qui est très rare dans le personnel politique dont les deux impératifs majeurs n’ont rien à voir avec l’éthique : la continuité et le maintien au pouvoir, quoiqu’il arrive. Nous avons donc affaire à un homme politique d’envergure dont les vertus dianoétiques sont, dans une égale mesure, accompagnées des vertus éthiques, pour parler comme Aristote.

    Et que fait aujourd’hui cette perle du personnel politique français ? Elle met en gade ses compatriotes contre un renouveau du sentiment anti-allemand. Juppé va jusqu’à utiliser le terme de germanophobie. Ce cri d’alarme était nécessaire, même si le danger n’est pas imminent, mais mieux vaut prévenir que guérir.

    On a déjà eu l’occasion d’évoquer dans ce journal, lors d’un passé récent, la disparité du couple ou du moteur franco-allemand. Je m’étais alors interrogé sur la capacité de la France à cheminer d’un bon (gleichen Schrittes) pas aux côtés de nos voisins d’Outre-Rhin, allant jusqu’à évoquer l’interdit biblique de constituer un même attelage à partir de deux animaux d’une puissance fort inégale. C’est dire !

    Aujourd’hui, les gouvernants sont contraints de dire la vérité sue l’état des finances publiques aux Français, les Français qui se sont toujours gargarisés de fausses idées sur eux-mêmes, qui se sont assoupis, et trompés d’époque à cause des 35 heures et de la cinquième semaine de congés payés.

    Face à la France, les Allemands ont toujours vécu l’œil rivé sur les fondamentaux de leur économie, n’accordant aucune augmentation afin d’acheter la paix sociale mais prônant continuellement un esprit responsable et un train de vie modeste de l’Etat. Les voisins d’Outre-Rhin (que je connais bien pour avoir enseigné dans leurs universités durant plus d’un quart de siècle) sont déroutés par la légèreté et le laisser-aller (Schlamperei) à la française, tout en appréciant la qualité de vie de ce côté ci du Rhin… Toutefois, cette admiration est nettement contrebalancée par la folie des déficits français : les Allemands n’en croient pas leurs yeux quand ils lisent les chiffres français de l’assurance maladie ou de l’assurance chômage…  L’un deux me disait même, récemment, qu’en France, on n’a tours pas quitté la monarchie et qu’un président de la Ve République disposait de pouvoirs sensiblement équivalents à ceux d’un monarque… républicain.

    Les Allemznds  avaient réglé ces deux déficits sociaux depuis belle lurette : et ce fut un gouvernement socialiste qui prit les devants, favorisant un retour à la normale : pourrait-on espérer le même courage si la gauche arrivait au pouvoir ? Honnêtement, j’en doute.

    Mais parlons justement de la gauche dont les courants divers et contradictoires commencent déjà à préparer en sous-main l’échec de leur candidat. C’est encore le même trublion de gauche, qui fait flèche de tout bois pour qu’on parle de lui, qui a mis le feu aux poudres en accusant N.S. de pratiquer un suivisme politique vis-à-vis de l’Allemagne.

    Le chef de l’Etat dont le mérite est d’avoir réveillé la France a peut-être commis une maladresse d’ordre terminologique en parlant soudain de convergence, d’union avec notre puissant voisin, alors que le discours politique traditionnel nous avait habitués, durant des décennies, à une France, grande puissance, dotée de la force de dissuasion atomique et d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Facc à une Allemagne divisée, géant économique mais nain politique. Les choses ont beaucoup changé.

    Ce rappel du principe de réalité (Realitätsprinzip, encore un terme allemand !)) a provoqué un véritable réveil en sursaut. Les Allemands considérés comme des mangeurs de pommes de terre et des buveurs de bière (rendez vous compte, certains de nos grands auteurs du milieu du XXe siècle, parlaient d’eux comme de Teutons à nuque épaisse !!) et voici qu’aujourd’hui, le chef de l’Etat demande qu’on les imite et qu’on les suive. Certains Français y ont vu une invite à se mettre à la remorque de l’Allemagne, d’où cette germanophobie naissante.

    Moi, je parlerai plutôt d’une image dégradée de l’Allemagne dans l’opinion et non de germanophobie caractérisée. Mais cela pourrait arriver si l’on ne faisait rien pour rétablir la situation. Si l’on disait aux Français que la France passerait un mauvais quart d’heure le jour où leurs voisins décideraient d’abandonner l’Euro et de revenir au mark (ce qui est déjà presque le cas car c’est l’Euro-mark qui domine), on ne récolterait qu’une tempête d’indignation. Aucun parti politique n’en aura le courage. Alors que faire ?

    Ernest Renan qui fut redevable de son essor intellectuel aux auteurs nés de l’autre côté du Rhin mais qui connaissait aussi fort bien ses compatriotes avait parlé d’une humanité incurablement dupe. Les choses n’ont pas beaucoup changé depuis. Mais de grâce que l’on nous épargne une brouille avec des gens plus consciencieux, plus travailleurs et plus responsables… On veut des gestionnaires pas des visionnaires.



  • AVONS NOUS RAISON OU LE DROIT DE REEDITER MEIN KAMPF ?

    AVONS NOUS RAISON OU LE DROIT DE REEDITER MEIN KAMPF ?
    Le journal Le Monde en date du vendredi  7 octobre 2011 publiait en page 4 de son supplément une importante tribune libre intitulée Pour une édition critique de Mein Kampf», signée par six personnalités, françaises et étrangères, notamment le président des éditions Plon, Olivier Orban. Dans les deux lignes placées en exergue, le journal signalait qu’en 2015, le manifeste d’Adolf Hitler tombera dans le domaine public et expliquait ceci : plutôt que de le censurer ou de l’interdire, ce qui serait une grave erreur, il faut briser le fétichisme qui l’entoure…
    Cette tribune libre a retenu toute mon attention et je m’étais promis d’y revenir dans le journal de la TDG dès que mes studieux loisirs me le permettraient.  Aujourd’hui, c’est chose faite.
    En 2015 la mort d’Hitler remontera à soixante-quinze ans et vous pourrez faire de cet ouvrage ce que bon vous semble. Certains s’y intéresseront dans des buts politiques pas très honorables (stimuler l’antisémitisme, nier la solution finale ou charger Israël de tous les maux de la terre), d’autres voudront en tirer un profit purement commercial, gageant que le nom seul de l’auteur constitue déjà une promesse de ventes massives.

    Lire la suite

  • Jean-Marie Le Pen et son parti

    Jean-Marie Le Pen et son parti

    On en parlait encore il y a quelques jours dans ce blog, et notamment de Marine qui a succédé à son père depuis peu mais qui a doublé le score que ce dernier réalisait aux élections présidentielles. En effet, si les sondages ont encore un sens à près de 6 mois de l’élection grandeur nature, Marine réaliserait un score honorable d’environ 18/20%. Pour ma part, je ne le pense pas car lorsque les deux porte-avions (UMP et PS) largueront les amarres, Marine sera prise en tenaille et se situera aux alentours de 15%, ce qui est déjà considérable.

    Mais on peut dire, comme l’émission d’hier à la télévision, que c’est son père qui a préparé ce résultat en labourant copieusement le terrain, ressassant les mêmes thèmes qui ont fini par porter : l’insécurité, l’immigration, le chômage. En fait, un résumé de son slogan : la France aux Français… Et aujourd’hui, que constatons nous ? Que ces mêmes thèmes sont repris par la droite parlementaire qui fait tout pour stopper la progression du FN en développant des idées similaires.

    Question : assistons nous à une lépenisation générale des esprits et des partis politiques ou est ce une prise de conscience – tardive, certes- des défis et des dangers auxquels la France est confrontée ? Il me semble que c’est la seconde solution qui est la bonne. On a trop misé sur l’entente, le dialogue, la concertation et l’assimilation. Or, les pouvoirs publics ont commis une lourde erreur d’appréciation. De même qu’il ne se trouve plus personne pour reparler du dialogue des cultures, il n’y a plus personne qui défende la mesure giscardienne du regroupement familial. Cette décision, prise sans discernement malgré ses présupposés humanistes, a mis la France dans uns situation qui s’est révélée intenable à la longue : il suffit de jeter un regard sur les banlieues et surtout sur la nouvelle mentalité française pour en mesurer les ravages…

    Des jours sombres et difficiles pointent à l’horizon. On aurait tort de penser que l’élection présidenteille passée, les choses rentreront dans l’ordre, comme par un coup de baguette magique. Il y aura sûrement, de la part d’une fraction sens cesse croissante de l’opinion et de l’électorat, l’exigence d’une inversion significative des flux migratoires..

    Comme la France a changé ! Il y a quelques années, une telle évolution eût été inconcevable ! Je pense qu’on a masqué les problèmes et arrondi les angles. Or, une certaine France continue d’adhérer de plus en plus aux thèmes du FN… Moi-même, j’entends parfois, dans des milieux très favorisés et épargnés par le crise, des remarques que je n’aurais jamais soupçonnées précédemment. Désormais, tout le monde est touché. Et les attaques à main armée, les vols, les violences en tout genre, sont de plus en plus attribués à une population dite criminogène.

    Comment sortir de cette spirale infernale ? Jean-Pierre Raffarin a tenté de le faire récemment à l’UMP. Les réactions de son auditoire ne doivent pas faire illusion, malgré le tonnerre d’applaudissements. A qui la faute ? Si l’on répondait à cette question, on déclencherait un tonnerre de protestations. Donc, je m’en garderai bien. Mais on ne peut pas nier que certains ont largement abusé, mésusé de l’hospitalité de la France.

    Quand des immigrés arrivent, il ne faut pas qu’ils se contentent d’habiter en France, ils doivent aussi y vivre, s’assimiler et endosser la culture, le penser et le vécu de son peuple. Cela n’a pas été le cas et l’on a bien senti hier soir dans l’émission. Ce qui a ouvert une véritable avenue à qui vous savez. Et ce n’est pas demain ni dans un ans, ni dans cinq, que cela va changer.