Chers Amis,
Demain soir, à 18h15 je présenterai D- voulant, le superbe manuscirt hébraïque de la Fondation Bodmer, dans la bibliothèque de la Fondation, route de Guignard à Cologny. Il faut s'inscrire auprès de la Fondation.
Le livre que j'ai introduit sera mis en vente sur place et a été édité par les Presses Universitaires de France.
le manuscrit hébreu n° 81 de la Fondation Martin Bodmer
de Genève (Cologny)
La bibliothèque Martin Bodmer de Cologny compte dans son fonds une magnifique haggadah (275mm x 195mm) de la fin du XVe siècle, réalisée par le célèbre scribe et enlumineur Joël ben Siméon ( Feibush Ashkénazi). Cette haggadah avait appartenu au début du XXe siècle à C. Fairfax Murray avant d’être acquise, lors d’une vente aux enchères à Londres, par Martin Bodmer le 9 décembre 1958
Qu’est ce que la fête de Pessah ? Qu’est-ce qu’une haggadah et quelles sont les différentes versions existantes de ce récit de la sortie d’Egypte ? Quelle place occupe dans le calendrier liturgique juif cette fête de Pessah qui n’était, à l’origine, qu’une simple occasion de réjouissance agraire, une sorte de comices agricoles?
Pour bien appréhender l’importance et la signification de ce remarquable manuscrit hébraïque de la haggadah de Pessah, le récit de l’Exode, il convient de répondre préalablement à ces questions. On comprendra alors le soin apporté à de tels textes qui faisaient partie du patrimoine religieux de tout foyer juif, tant à l’époque médiévale qu’aujourd’hui. Au plan de la sociologie religieuse, il suffit de relever ce fait déterminant : certaines familles juives, particulièrement observantes, sans être vraiment orthodoxes, refusaient de donner leur fille pour épouse à un prétendant qui ne saurait pas lire … la haggadah de Pessah et ne pourrait donc pas tenir son rang lors de cette mémorable veillée !
Un mot, cependant, du texte que nous avons sous les yeux : cette magnifique haggadah illustrée, qui n’était évidemment pas le bien commun de tous les foyers juifs de l’époque, porte dans son colophon le nom d’un scribe-copiste et enlumineur célèbre, Joël ben Siméon Feibusch Ashkénazi, vivant au milieu du XVe siècle. Originaire de Cologne[1], il quitta cette métropole rhénane à la suite d’un décret d’expulsion des juifs et trouva refuge dans la capitale morave, Bruenn[2], qu’il dut, de nouveau, abandonner pour rejoindre l’Italie du nord où il ouvrit un important atelier réunissant copistes et enlumineurs. Voici ce que Joël écrit textuellement au folio 11a en gros caractères carrés (et non pas en utilisant l’alphabet cursif de Rashi[3]) :
Je suis Joël ben Siméon -que sa mémoire soit une bénédiction- appelé Veibush[4] Ashkénazi, originaire de la ville de Cologne, sise sur les bords du Rhin