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Vu de la place Victor-Hugo - Page 848

  • Le nouveau président tunisien par interim : Moncef Marzouki

    Le nouveau président tunisien par interim : Moncef Marzouki

     

    Voici un homme taillé dans du roc, au caractère bien trempé, qui vivait en France tranquillement comme médecin spécialiste et qui n’a écouté que son cœur, quittant une situation bien confortable, pour se jeter dans la campagne électorale dans son pays , la Tunisie.

    Aujourd’hui, le voici porté à la présidence de la république, pour un an au moins, le temps d’écrire la constitution et d’organiser de nouvelles élections.

    Nous nous soulignerons jamais assez notre admiration pour un homme d e gauche, sensible à la laïcité à la française mais qui va se trouver face à des islamistes qui sont bien organisés et qui savent exactement ce qu’ils veulent… Comment M. Marzouki va-t-il s’en sortir ?

    Je doute fort qu’un homme doté d’une telle volonté et si résistant, capitule devant les islamistes, il a passé tant d’années en France et sait ce que vaut la démocratie laïque et républicaine. Certains esprits chagrins se sont demandés si nous n’allions vivre une expérience du style de Neauphle le Château avec ce vieillard qui causa au monde entier tant de désagréments.

    Je ne le pense guère car le médecin n’est pas un Ayatollah et la Tunisie n’est pas l’Iran. Quant à la suite, nous verrons bien. Allah ya’lem !

  • La Russie de Vladimir Poutine

    La Russie de Vladimir Poutine

    Ce qui se passe aujourd’hui en Russie où une foule de citoyens, deplus en plus nombreux, contestent la régularité des élections, est hautement préoccupant. On croyait le bourrage des urnes réservé au régime soviétique ou aux régimes africains ou orientaux, et voilà qu’une grande nation comme la Russie ; cultivée et animée de valeurs culturelles très fortes, défraie la chronique.

    Vivrons nous prochainement un printemps russe, à l’instar des printemps arabes ? Ce serait un peu gênant pour la population russe qui savoure depuis une décennie la liberté et la démocratie. Tout simplement, la Russie de M. Poutine commence à faire tâche. L’embastillement des manifestants ne résoudra pas l’affaire. Et ce jeu de chaises musicales, un jour je suis président et le lendemain premier ministre, fait penser à l’époque révolue des roitelets africains. Et je ne parle même pas de ce pauvre ancien oligarque Khodorowsky qui était pourtant libérable et sur lequel on s’acharne à coup de condamnations supplémentaires. Combien d e temps cela va-t-il durer ?

    M. Poutine ne devrait pas oublier que le peuple russe a renversé le Tsar et qu’il s’est plus tard débarrassé du communisme réputé indéboulonnable. Voir ces dizaines de milliers d’hommes et de femmes manifester pacifiquement en hurlant ; la Russie sans Poutine, ne laissait pas d’être impressionnant.

    Aucune dictature n’a pu se maintenir éternellement : l’auteur du pavillon des cancéreux et d’Août 14 l’avait bien dit… Il convient de s’en souvenir.

  • La Syrie, le Hezbollah et la France

    La Syrie, le Hezbollah et la France

    Qui a commandité et exécuté l’attentat contre les soldats français de la Finul au sud Liban il y a quelques jours ? Selon les autorités françaises, ce serait une action de représailles des Syriens et de leurs alliés libanais contre l’activisme de Paris à l’ONU visant à démettre le régime de Bachar al-Assad.

    La réponse ne s’est pas fait attendre : une volée de bois de l’ambassadeur de France à l’ONU mettant en cause, en termes fort peu diplomatiques, l’immobilisme et l’indifférence du Conseil de sécurité, alors qu’en Syrie, les troupes de Bachar ont déjà tué plus de 5000 personnes, par lesquelles plusieurs centaines d’enfants. L’ONU a aussi parlé de soldats exécutés en raison de leur refus de tirer sur leurs frères manifestants.

    J’ai pu voir sur al-Djézira dimanche les blindés syriens tirer dans les rues de Hama, mais surtout on nous a montré l’enterrement d’un enfant tué quelques heures plus tôt. Distinctement, on entendait les balles et surtout, le cortège funéraire risquait sa vie car même les enterrements ne découragent les troupes syriennes.

    Là où la situation devient pratiquement surréaliste, c’est quand la télévision d’Etat montre les gens votant aux élections municipales : la majorité de la population syrienne rejette le régime et celui-ci, comme si de rien n’était, maintient des élections dans un pays en insurrection depuis bientôt un an…

    Hier soir, France 24 a publié une interview du président turc Abdullah Gull, un homme intelligent et pondéré, un vrai diplomate de carrière, qui a parlé de la situation dans le pays voisin : il a contesté que des raids armés partent de son pays vers la Syrie, ce qui a déclenché le scepticisme (fondé ?) du journaliste. Mais le plus important est qu’il estime que le règne des El-Assad à Damas touche à sa fin.

    Quant à la France, elle n’a pas oublié l’ambassadeur Delamare, tué à quelques mètres d’un barrage syrien au Liban…