Pas de printemps arabe en Syrie
C’est une lourde responsabilité que la Chine et la Russie porteront devant l’Histoire et la conscience morale universelle : à cause de ces deux pays, les tueries continuent en Syrie. Pas de résolution du Conseil de sécurité, malgré une version très modérée, pour ne pas dire édulcorée de la résolution. Russes et Chinois se disent échaudés par les exploits militaires des Occidentaux et de l’OTAN en Libye et ne veulent pas rééditer le même coup pour un autre pays arabe. C’est une grave erreur. Car les slogans anti russes et anti-chinois commencent à fleurir dans les rues des villes syriennes, indignées de voir que ces deux pays restent indifférents devant les effusions de sang.
Pourtant, chaque jour qui passe creuse davantage le fossé séparant les insurgés du pouvoir en place. La situation est dramatique : les insurgés ne s’arrêteront pas en raison de tous les martyrs tombés pour la bonne cause, quant au pouvoir en place il s’imagine qu’en cédant, il signerait son arrêt de mort.
Depuis que des unités entières de l’armée se sont mutinées car elles refusaient de tirer sur le peuple dont elles sont issues, on peut dire, sans risque de se tromper, que la partie est jouée et qu’elle se soldera par la défaite à plus ou moins court terme du pouvoir en place, lâché par ses alliés traditionnels, excepté l’Iran.
Mais pendant ce temps, chaque semaine, le sang de civils innocents coule. Est-ce normal ?