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Vu de la place Victor-Hugo - Page 873

  • Pas de printemps arabe en Syrie

    Pas de printemps arabe en Syrie

    C’est une lourde responsabilité que la Chine et la Russie porteront devant l’Histoire et la conscience morale universelle : à cause de ces deux pays, les tueries continuent en Syrie. Pas de résolution du Conseil de sécurité, malgré une version très modérée, pour ne pas dire édulcorée de la résolution. Russes et Chinois se disent échaudés par les exploits militaires des Occidentaux et de l’OTAN en Libye et ne veulent pas rééditer le même coup pour un autre pays arabe. C’est une grave erreur. Car les slogans anti russes et anti-chinois commencent à fleurir dans les rues des villes syriennes, indignées de voir que ces deux pays restent indifférents devant les effusions de sang.

    Pourtant, chaque jour qui passe creuse davantage le fossé séparant les insurgés du pouvoir en place. La situation est dramatique : les insurgés ne s’arrêteront pas en raison de tous les martyrs tombés pour la bonne cause, quant au pouvoir en place il s’imagine qu’en cédant, il signerait son arrêt de mort.

    Depuis que des unités entières de l’armée se sont mutinées car elles refusaient de tirer sur le peuple dont elles sont issues, on peut dire, sans risque de se tromper, que la partie est jouée et qu’elle se soldera par la défaite à plus ou moins court terme du pouvoir en place, lâché par ses alliés traditionnels, excepté l’Iran.

    Mais pendant ce temps, chaque semaine, le sang de civils innocents coule. Est-ce normal ?

  • La Turquie et ses Kurdes

    La Turquie et ses Kurdes

     

    Vu ce matin sur France 24, le fameux focus consacré aux Kurdes de Turquie, à leur combat désespéré pour se faire reconnaître et à la répression qui s’exerce contre eux. Le reportage a aussi dénoncé les attentats visant des civils turcs innocents. Bref, nous nous trouvons face à un conflit qui perdure depuis des décennies et qui ne sera pas réglé de sitôt.

    En fait, la Turquie a un rêve depuis l’arrivée du fondateur de la Turquie moderne : rendre le territoire et la population homogènes alors que des pans entiers de cette nation pensent autrement. Il n’ y a pas que les Kurdes, il y a aussi les Arméniens qui continuent à nourrir une vindicte tenace tant en Suisse, en France et en Allemagne contre ce qu’ils jugent une politique injuste à l’égard des minorités non musulmanes dans l’ancien empire ottoman.

    Récemment, l’armée turque a lancé une vaste offensive contre les rebelles turcs du PKK qui semble avoir donné quelques résultats sur le terrain, mais peut-on résoudre militairement un tel conflit où plusieurs millions de Kurdes au sein de la Turquie et en dehors demandent un peu plus d’autonomie politique et culturelle ? Je comprends les autorités turques qui savent bien que l’on commence ainsi et l’on finit par réclamer une indépendance. Mais nous n’en sommes pas encore là. Et puis, si l’on soutient les Palestiniens que rien ne distinguent de jordanien, pourquoi ne pas soutenir les Kurdes ?

    En tenant compte de cet arrière-plan, on est presque étonné de voir un premier Ministre turc sillonner le monde arabo-musulman, proposant à qui mieux mieux ses propres solutions de la crise alors qu’il en a une, bien profonde, chez lui et qui ne réclame pas que des potions cosmétiques. Il y va de l’unité de la Turquie en tant que pays souverain.

    Pourquoi huer une grande chanteuse turque qui chante aussi en langue kurde ? Elle a le droit de le faire, sans faire de vagues. Comment voulez vous qu’un tel pays puisse un jour adhérer à l’UE ? Les autorités ont mis sous les verrous des élus au Parlement … C’est à peine croyable.

    Je vois déjà la vague d’indignation de gens qui liront cet article d’un regard rapide et superficiel, sans supporter que l’on puisse parler des minorités qui souffrent chez eux.

    Que M. Erdogan voit d’un peu plus près ce qui se passe chez lui : charité bien ordonnée commence par soi-même

  • L’opposition syrienne se rassemble

    L’opposition syrienne se rassemble

    Ce qui s’est passé hier à Istanbul fera date mais ne fera pas plaisir, en for intérieur, à ce cher M. Erdogan qui a dû avoir un pincement de cœur en constatant que son amitié avec son voisin Bachar a fait long feu… Oui, c’est chez lui, que l’opposition syrienne a fait son unité. On peut donc dire que le compte à rebours a commencé pour le régime syrien. Dans quelques semaines, quelques mois tout au plus, l’armée se délitera, les partisans les plus compromis avec le régime prendront le large et le clan Assad sera contraint d’abdiquer et de replier sur petite Syrie, regroupant Damas et ses environs immédiats.

    Les Cassandre diront que la Providence a infligé à la Syrie ce que celle-ci avait imposé au Liban pendant trente ans ! Un pays confessionnaliste, où chaque ethnie ou orientation religieuse se gouvernera comme elle l’entend.

    Vous vous rendez compte des changements que cela entraînera au plan régional ! Isolement du Hezbollah, de l’Iran, renforcement des régimes arabes modérés, affermissement de la monarchie saoudienne, et Israël privé de son pire. Car, hormis la Syrie d’el Assad, qui est le principal obstacle à la paix ?

    Bref, qui tire les ficelles de l’Histoire ? Qui est le maître suprême de l’Histoire ? Parfois on s’interroge sur les causes lointaines des événements. Sans se laisser aveugler par les causes proches (pour parler comme Leibniz)