LA CHINE, GARANTE DE LA STABILITE MONETAIRE DE L’UNION EUROPEENNE ?
La pté-campagne pour l’élection présidentielle se précise : le candidat du PS a vertement répliqué aux propos du président de la République et dans ce débat la Chine s’est soudain trouvée impliquée. Elle s’est invitée dans la controverse qui oppose les deux poids lourds de cette élection majeure dans la Ve République. François Bayrou a lui aussi pris position dans ce débat mettant en garde contre une solution qui n’a pas que des avantages. Loin de là.
Voyons d’un peu plus près de quoi il retourne : la zone Euro, composée d’Etats économiquement faibles et financièrement peu viables, a évité la désintégration de peu. Les deux poids lourds de cet ensemble, l’Allemagne et la France, ont tenté d’y mettre bon ordre bien qu’ils ne fussent pas tous deux, au début, sur la même longueur d’onde. Finalement, l’Allemagne, pays sérieux et discipliné, a imposé ses vues, ce dont je me félicite, et le fonds de stabilité monétaire sera doté d’une réserve de mille milliards d’Euros afin d’acquérir un minimum de crédibilité. Mais d’où va provenir cet argent ? L’Allemagne est en mesure d’en mobiliser une bonne partie mais quid de la France ?
C’est à cet instant précis que la Chine entre en jeu. L’empire du milieu est prêt à voler au secours de monnaie européenne, mais ne le fera pas par pure philanthropie. La Chine dont nous sommes avec les USA les meilleurs clients serait victime de graves troubles intérieurs de tous ordres si nous commandions moins de marchandises chez elle et si elle devait, du coup, mettre au chômage de centaines de millions de ses ouvriers. Cet effet domino a d’ailleurs déjà commencé à se faire sentir chez elle. Donc, la Chine qui détient plus de 60% des réserves mondiales a tout intérêt à garantir la monnaie de ses meilleurs clients : je rappelle que l’Union Européenne compte près de 450 millions d’habitants et les USA beaucoup moins…
Mais dans ce bas monde où comme le disait Hegel, seule la pierre est vraiment innocente, les choses ne se font pas ex mera gratia, bien au contraire. Si la Chine joue le rôle de garant de notre monnaie, elle deviendra aussi l’arbitre qui, un jour, dictera sa loi aux différents pays d’Europe. Enfin, alors qu’elle se rend coupable de multiples violations des droits de l’homme, personne ne pourra plus la tancer, même poliment, et la ramener dans le droit chemin… Vous ne pouvez pas donner de leçon de morale à votre bienfaiteur ni à votre créancier.
Le général Eisenhwoer, devenu président des USA, avait dit un jour, assez cyniquement que lorsqu’on reçoit une aide financière, on reçoit aussi des ordres et que quand on accorde cette aide, on est aussi en situation de donner des ordres à nos obligés…
Les dirigeants de la zone Euro ont-ils bien fait. Je ne le pense pas, mais nécessité fait loi et il y a pas d’autre solution. Le monde de la finance n’est pas celui des principes moraux.
Je le déplore autant que vous, mais voyez comment fonction l’existence : l’avoir l’emporte toujours sur l’être. Et le paraître sur l’être.
Vu de la place Victor-Hugo - Page 872
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LA CHINE, GARANTE DE LA STABILITE MONETAIRE DE L’UNION EUROPEENNE ?
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’INTERVIEW DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, NICOLAS SARKOZY
L’INTERVIEW DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, NICOLAS SARKOZY
Ayant donné une conférence sur Foi et histoire au même moment où parlait Nicolas Sarkozy, j’ai dû attendre ce matin et cet après midi pour en prendre connaissance et lui consacrer le présent blog. Le président, qui n’avait pas pris la parole depuis des mois, n’a pas été mauvais, loin de là, mais a tout de même éprouvé quelques difficultés à faire passer son message aux Français qui vont se présenter en mai dans les isoloirs pour y déposer leur bulletin de vote dans l’urne.
Or, depuis plusieurs semaines, le PS a astucieusement occupé les media et le président, ainsi que sa majorité, d’ailleurs, n’ont guère pu reprendre le dessus en raison du marasme socio-économique. Comment remonter la pente lorsqu’on doit gérer une crise après l’autre, juguler le chômage, tordre le cou aux aux déficits, rembourser l’endettement etc ? C’est difficile.
Le président pense avoir trouvé le bon angle d’attaque : il a mis en cause l’adoption des 35 heures, de la retraite à 60 ans, et pour finir l’admission de la Grèce dans l’Union Européenne. Et toutes ces mesures on t été prises par des gouvernements socialistes ou sous la présidence de François Mitterrand…
Est-ce le bon système de défense ? On verra. Mais pour le moment, les sondages, dans la mesure où ils constituent une indication sérieuse, ne sont vraiment pas bons. Le vrai bon point du président, celui dont il peut se prévaloir sans crainte d’être démenti, c’est d’avoir -aux côtés de Me Merkel- contribué au sauvetage de l’Euro qui est la monnaie mal aimée des Européens, en raison des problèmes qu’il nous a causé…
Mais la chose qui m’a le plus plu, c’est la convegence de l’économie française avec l’économie d’outre-Rhin. Enfin, un président qui comprend quelque chose à cette expression couple ou moteur franco-allemand. IL faut dire qu’il y a mis le temps : au début de son mandat, Nicolas Sarkozy avait même, un temps, songé à remplacer le couple franco-allemand par un tandem franco-britannique. Le projet s’est évanoui. Le problème avec nos amis d’outre-Rhin c’est qu’il ne nous sera pas très facile de nous hisser à leur niveau… Et cela va prendre du temps, exiger une trop forte discipline. Lequel de nos gands hommes politiques aurait eu le courage de nous dire ce que Bismarck fit placarder dans toutes les salles de classe du IIe Reich : Der Mensch ist nicht Erden um glücklich zu sein, sondern um seine Pflicht zut un (L’homme n’est pas sur terre pour être heureux, mais pour accomplir son devoir)
Cela promet… -
Le sauvetage de l’Euro, la victoire de la Grèce, le recul des banques
Le sauvetage de l’Euro, la victoire de la Grèce, le recul des banques
Les Grecs ont finalement gagné, ils ont fait un calcul injuste, malin, mais très efficace : ils ont compris qu’on ne les laisserait pas tomber et ont, en quelques mois, obtenu sans coup férir un provisionnement de leurs dettes à hauteur de 100 milliards. Les banques ont dû s’incliner sous la pression des Etats, notamment l’Allemagne et la France. Les malins ont gagné mais la morale n’y trouve pas son compte. Certes, les banques exagèrent souvent, nous faisant tout payer au prix fort, y compris les agendas du nouvel an alors il est juste que de temps en tempe elles perdent un peu d’argent. Mais rassurons nous pour elles : ce sont les clients qui vont payer, c’est-à-dire nous tous.
L’Euro a été sauvé, mais à quel prix et pour combien de temps ? Et en outre, les autre Etats malades de la zone Euro vont vouloir imiter l’exemple grec, comme l’Espagne, l’Italie et le Portugal. Ils se diront que l’on a fait grâce à leurs voisins méditerranéens de 100 milliards, pourquoi pas eux aussi ? On a donc créé un fâcheux précédent. Il fallait punir la Grèce et que cette punition fût exemplaire, de même que l’on parle de l’exemplarité des peines. Par ailleurs, on donne à ce pays plus de dix ans pour se redresser or nous savons que la culture de ses habitants sanctionne des siècles de laisser-aller. A ce rythme là, même les Turcs auraient raison de demander à rejoindre l’UE et je suis sûr qu’ils feront preuve d’une meilleure orthodoxie comptable.
En fait, on a trouve des remèdes cosmétiques et apporté des rustines là où il eût fallu changer la chambre à air, voire tout le pneumatique. Il faut aussi comprendre les Etats et leurs gouvernements : on ne pouvait plus laisser les marchés profiter honteusement de la fébrilité de l’Euro et aggraver de cette manière la crise, déjà si forte.
Il y a un autre aspect qui signe la décadence de ce continent et laisse mal augurer de la suite : ce sont des pays comme la Chine et la Russie, voire le Brésil qui vont mettre de l’argent dans la cagnotte pour garantir la solvabilité du vieux continent. Quel retournement de situation. Incroyable et pourtant vrai.