FRANÇOIS HOLLANDE, LA REINCARNATION DE LA FORCE TRANQUILLE ?
C’est l’impression qui prévaut lorsqu’on regarde François Hollande mener ce combat de la dernière ligne droite qui va le conduire à la victoire sur sa rivale Martine Aubry. Visiblement, la maire de Lille tente par tous les moyens, mais jusqu’ici sans succès, de le faire sortir de ses gonds, de lui faire perdre cette placidité qu’il continue d’incarner envers et contre tout. Traiter un homme de figure molle, sans nerfs, ni colonne vertébrale frôle l’attaque personnelle et fait figure d’argument ad hominem. Ce n’est plus du combat politique et c’est dommage. Il faut, comme disent les politiques, élever le débat…
Au fond, comment se présentent les choses avant le dernier débat de ce soir ? Les sondages donnent l’avantage à François Hollande qui plaît incontestablement aux Français, bien au-delà du cadre du seul parti socialiste. Il a labouré en profondeur et s’est libéré de tout asservissement aux querelles internes qui font le charme des édiles. Il a poursuivi son chemin sans se préoccuper des uns et des autres. Et lorsque l’avocat bourguignon avait sottement voulu lui faire subir une interrogation écrite, signe d’une immaturité politique abyssale, il a dignement refusé de passer sous ses fourches caudines alors que sa rivale se livrait à de sidérantes contorsions exégétiques pour expliquer qu’elle disait exactement la même chose que le troisième challenger..
Pour faire de la politique, il faut avoir des convictions et qu’on en a, on se mobilise dignement pour les défendre. On est d’ailleurs assez mal à l’aise en voyant comment M. Laurent Fabius qui nous avait habitués à mieux, attaque sournoisement François Hollande, lui prête de noires arrière-pensées qu’il n’a pas vraiment (mentir aux électeurs, alliance avec le centre…) Certains devraient enfin comprendre que trois décennies nous séparent de … 1981 !
En fait, quand on jette un regard scrutateur sur l’attitude de François Hollande, on se rend compte de son authentique proximité à François Mitterrand, sans que ce soit une posture circonstancielle. Il est la nouvelle incarnation de la force tranquille. Ce sera long et dur, mais la situation politique de notre pays rend nécessaire un débat de fond. Et il semble, aux yeux d’un nombre croissant de Français, que François Hollade y jouera un rôle majeur.
Vu de la place Victor-Hugo - Page 870
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FRANÇOIS HOLLANDE, LA REINCARNATION DE LA FORCE TRANQUILLE ?
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La libération de Gilad Schalit, enfin !
La libération de Gilad Schalit, enfin !
Benjamin Netanyahou est un grand homme d’Etat qui a tenu parole. Ce fut long mais il est parvenu à réaliser sa promesse : ramener le jeune Gilad à la maison. Certes, ce n’est pas encore fait car le Hamas n’est guère fiable et on ne sait toujours pas si le jeune soldat est vraiment vivant. Il faut donc attendre, mais pour la première fois, les deux parties, Israël et les terroristes ont, sous l’égide des généraux égyptiens, fait la même déclaration.
Les termes de l’échange sont les suivants : Gilad contre 1027 prisonniers palestiniens, dont quelques femmes et même le terroriste Marwan Barghouti, le planificateur d’attentats des mouvements de jeunesse, le tanzim. Cette disproportion dans la valeur d’une vie contre mille autres permet de former quelques réflexions sur la Weltanschauung des uns et des autres : estimer que la vie d’un Israélien vaut celle de mille personnes est certes flatteur pour les uns et dépréciatif pour les autres. Mais ce n’est pas là l’essentiel.
Ce que l’on peut dire, c’est la profondeur du fossé qui sépare les uns des autres. D’un côté, Israël qui permet la visite de la famille et de la Croix rouge, renseigne sur l’état de santé de ses prisonniers, et de l’autre, des gens qui ont refusé de donner le moindre signe de vie depuis plus de deux ans et demi.
Mais un jour, il faudra bien faire les comptes, revoir avec minutie ce qui s’est passé, découvrir où Gilad a été caché durant ces cinq années, par qui il a été séquestré et qui lui a fait du mal.
Un autre danger menace le Hamas, c’est le retour de leaders retenus en Israël durant si longtemps où ils purent mieux comprendre la socio-culture d’Israël, sa langue, ses traditions et ses espoirs. Après tout, il n y a pas de fatalité, de loi d’airain opposant à tout jamais Juifs et Arabes.
Mais cela n’arrivera qu’après que les réponses aux questions posées auront été apportées.
Bon retour à la maison Gilad et bonnes fêtes de Soukkot -
La démondialisation : le pari fou d’Arnaud Montebourg
La démondialisation : le pari fou d’Arnaud Montebourg
Il y a quelque chose de tragi-comique dans le cirque qui entoure désormais (mais pour combien de temps ?) le troisième candidat du PS. Celui-ci, ivre d’arrogance et d’assurance de soi, devrait se méfier et méditer les larmes amères de Ségolène, une femme qui, il y a moins de cinq ans, parvenait, elle, à la deuxième place dans une élection en grandeur nature. Et qui aujourd’hui est remerciée sans ménagement, dans les oubliettes de l’Histoire.
Que s’est-il passé en réalité et à quelle situation devons nous faire face ? Nous sommes en présence d’un petit avocat qui confond arguments de plaidoiries et enjeux politiques issus de grande programmes. Cet homme qui n’est ni porteur d’un projet ni animé d’une vision (comme l’est François Hollande qui a étonné tout le monde) s’est choisi un créneau, délaissé par les autres candidats. Il a donc parlé au nom de tous les mécontents, des chômeurs et des laissés pour compte de la crise. Ne méprisons pas ces gens, ils sont droit à notre estime et à notre aide. Mais M. Montebourg a opté pour eux en leur adressant un discours sur mesure qui reste, toutefois, impraticable. Et aujourd’hui, se croyant propriétaire de leurs voix, il entend devenir un faiseur de rois !
Qu’il se méfie car dimanche 16, ces mêmes journalistes qui l’accompagnaient partout, tendant leurs micros et griffonnant sur leurs calepins, ne le reconnaîtront plus et n’auront plus d’yeux que pour le vainqueur, très probablement François Hollande, le seul socialiste qui sache raison garder et ne cède pas vraiment à la surenchère de son camp : à qui dépensera le plus ?
Les deux candidats restés en lice devront se garder de faire allégeance à l’avocat de Bourgogne qui vit son quart d’heure de gloire présentement. Je préfère nettement Manuel Valls qui n’est pas tombé dans le populisme : comment oser proposer sérieusement la dé-mondialisation dans un univers qui devient chaque jour un peu plus un village planétaire ? Les voix recueillies par M. Montebourg émanent de gens auxquels la mondialisation a porté préjudice et il faut y remédier. Mais de là à prétendre mettre au pas la finance internationale quand on est un simple élu socialiste local, c’est faire preuve d’infantilisme politique et d’une naïveté abyssale.
François Hollande, qui, semble-t-il, a de grandes chances de l’emporter ne se couchera pas devant un personnage qui entend dicter sa loi aux vainqueurs, un peu comme un avocat est payé après avoir déposé ses conclusions, qu’il gagne son dossier ou qu’il le perde.
La politique doit reprendre de la hauteur. Ceux qui s’abaisseraient pour glaner quelques voix, incertaines, du reste, pourraient être victimes d’un retournement de situation.
Quant au héros du jour, nous verrons s’il est toujours si courtisé par les médias le 16 octobre au soir…