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Vu de la place Victor-Hugo - Page 877

  • François Hollande, l’homme du rassemblement

    François Hollande, l’homme du rassemblement

     

    Quand on a suivi jusqu’au bout l’émission de Jean-Jacques Bourdin de ce matin, avec comme invité, François Hollande, on repart avec l’impression que ce candidat a su transcender les clivages et les limites du parti socialiste et qu’il aspire sincèrement à diriger tout un pays, sans exclusive ni préjugés. Si j’ai bien compris, tout en appliquant le projet du parti dont il est issu, il saura le faire évoluer en faisant droit aux aspirations générales du peuple de France et non plus, seulement à celles du peuple de gauche. On est loin de la phrase malheureuse, je n’aime pas les riches ! Tant d’eau a coulé sous les ponts et l’homme a appris que tout ‘est pas blanc d’un côté, ni noir de l’autre. C’est ce que chacun perçoit, contrairement à sa concurrente qui donne d’elle une image plus restrictive, voire plus agressive. Un peu la dame des trente-cinq heures.

    François Hollande, un homme qui rassemble : certains signes ne trompent pas. Les ralliements, au sens noble du terme, de Manuel Valls, l’apport touchant et émouvant des voix de Ségolène Royal qui a su se dépasser et envisager sereinement l’avenir, et surtout le refus digne, opposé par le candidat aux prétentions de M. Montebourg qui a cru pouvoir peser… tous ces signes ne trompent pas. Et par dessus tout, cette seigneurie de soi-même qui conduit François Hollande à garder son calme, à tenir en place, sans s’emporter. Le philosophe allemand Hegel appelait cela la patience du concept… Et vous verrez, dimanche soir, l’avocat de Bourgogne cherchera par tous les moyens à se rapprocher de l’heureux élu afin de négocier un éventuel maroquin. Il agira envers lui comme il le fit jadis pour Ségolène l’invitant à la fête de la rose afin de se faire bien voir…

    Mais quand on considère l’avalanche des petites phrases de Martine Aubry on doute raisonnablement de sa volonté de réunir toute la gauche ou simplement le parti socialiste autour du nouvel élu, surtout si ce n’est pas elle qui l’emporte. Or, à moins que tout ne trompe, comme on dit en allemand, c’est François Hollande qui semble avoir toutes ses chances. C’est bien lui qui va l’emporter dimanche. Il n’existe, face à lui, ni réserve de voix ni d’arguments, de nature à faire pencher la balance dans une autre direction.

    Ce qui m’ frappé dans l’approche de François Hollande que je percevais autrement, précédemment,, c’est son aptitude à la nouveauté. Premier secrétaire du PS, l’homme était radicalement différent, plus occupé à se maintenir, à gérer des cas individuels, des ambitions personnelles contradictoires, qu’à élaborer une vision, un projet pour l’avenir. Aujourd’hui, depuis qu’il a quitté la direction du PS, c’est chose faite : et il va gagner.

    Gagnera-t-il face à Nicolas Sarkozy ? C’est une autre affaire. Mais il est évident q’il a le vent en poupe, même chez les électeurs du centre, y compris chez quelques partisans, les plus socialisants, de l’UMP. Nicolas Sarkozy devra changer de style. On sent des frémissements inquiétants dans son camp… Au fond, le meilleur mode de gouvernement, c’est le pluralisme. Tout le problème est alors d’éviter la paralysie. C’est peut-être le pari que François Hollande a gagné. Pour le reste, il convient d’attendre et de maintenir le cap.

  • La crise entre l’Iran et les Etats Unis d’Amérique

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    La crise entre l’Iran et les Etats Unis d’Amérique

     

    Il semble que ce soit très sérieux. Depuis hier les autorités américaines parlent d’un complot ourdi par l’Iran des Mollahs et qui visait à assassiner l’ambassadeur saoudien à Washington. Si ces informations s’avéraient, ce serait très grave et les USA ont déjà annoncé leur volonté de réclamer des comptes au régime iranien.

    Qu’en est-il au juste ? Il est de notoriété publique que l’Iran tente, par tous les moyens, d’affirmer son influence dans une zone stratégique où l’Arabie Saoudite, alliée inconditionnelle des USA, a son mot à dire. Et l’on sait que le régime, fortement contesté à l’intérieur et ne comptant plus sur la Syrie à l’extérieur, se sent menacé : pour faire face, il est prêt à toutes sortes d’actions illégales en vue de se prévaloir d’un certain recul de ses adversaires.

    Mais tout ceci n’est pas nouveau : depuis des lustres, nous savons que l’Iran voit d’un très mauvais œil les Occidentaux reprendre pied dans une région qu’elle souhaite placer dans son orbite et en faire une sorte d’arrière-cour qu’elle contrôlerait en y installant des gouvernements à sa dévotion. L’Arabie Saoudite est la seule à pouvoir s’opposer à cela, avec l’Egypte, toujours traversée par un traumatisme post-révolutionnaire.

    Ce qui est nouveau, c’est la volonté américaine de réagir fermement et je le crains, de frapper l’Iran. Nous n’en sommes pas encore là, personnellement je ne le souhaite pas, mais l’Iran passe les bornes et il n’est même pas exclu que cette tentative d’assassinat soit le fait d’électrons libres au sein d’un régime, tiraillé entre deux impératifs contradictoires : donner l’impression en interne, pour la consommation intérieure, qu’il n’a rien perdu de sa posture révolutionnaire islamique, et faire très attention dans sa politique internationale car il se sent menacé… Chacun se souvient de la mise hors service de milliers d’ordinateurs de centrales nucléaires d’Iran, et de la mystérieuse destruction d’une base de missiles balistiques, pourtant nichée dans des montagnes réputées inaccessibles. ET cette mesure a accru de manière considérable la vulnérabilité de ce pays, désormais dépourvu de tout instrument de riposte digne de ce nom. Et nous ne parlons même pas des sanctions économiques qui étranglent chaque jour un peu plus l’économie du pays.

    Il est peu probable que le citoyen moyen iranien accepte de continuer à vivre avec de telles épées de Damoclès au-dessus de sa tête. Car cette fois-ci, l’épée risque de frapper…

  • FRANÇOIS HOLLANDE, LA REINCARNATION DE LA FORCE TRANQUILLE ?


    FRANÇOIS HOLLANDE, LA REINCARNATION DE LA FORCE TRANQUILLE ?

    C’est l’impression qui prévaut lorsqu’on regarde François Hollande mener ce combat de la dernière ligne droite qui va le conduire à la victoire sur sa rivale Martine Aubry. Visiblement, la maire de Lille tente par tous les moyens, mais jusqu’ici sans succès, de le faire sortir de ses gonds, de lui faire perdre cette placidité qu’il continue d’incarner envers et contre tout. Traiter un homme de figure molle, sans nerfs, ni colonne vertébrale frôle l’attaque personnelle et fait figure d’argument ad hominem. Ce n’est plus du combat politique et c’est dommage. Il faut, comme disent les politiques, élever le débat…

    Au fond, comment se présentent les choses avant le dernier débat de ce soir ? Les sondages donnent l’avantage à François Hollande qui plaît incontestablement aux Français, bien au-delà du cadre du seul parti socialiste. Il a labouré en profondeur et s’est libéré de tout asservissement aux querelles internes qui font le charme des édiles. Il a poursuivi son chemin sans se préoccuper des uns et des autres. Et lorsque l’avocat bourguignon avait sottement voulu lui faire subir une interrogation écrite, signe d’une immaturité politique abyssale, il a dignement refusé de passer sous ses fourches caudines alors que sa rivale se livrait à de sidérantes contorsions exégétiques pour expliquer qu’elle disait exactement la même chose que le troisième challenger..

    Pour faire de la politique, il faut avoir des convictions et qu’on en a, on se mobilise dignement pour les défendre. On est d’ailleurs assez mal à l’aise en voyant  comment M. Laurent Fabius qui nous avait habitués à mieux, attaque sournoisement François Hollande, lui prête de noires arrière-pensées qu’il n’a pas vraiment (mentir aux électeurs, alliance avec le centre…) Certains devraient enfin comprendre que trois décennies nous séparent de  … 1981 !

    En fait, quand on jette un regard scrutateur sur l’attitude de François Hollande, on se  rend compte de son authentique proximité à François Mitterrand, sans que ce soit une posture circonstancielle. Il est la nouvelle incarnation de la force tranquille. Ce sera long et dur, mais la situation politique de notre pays rend nécessaire un débat de fond. Et il semble, aux yeux d’un nombre croissant de Français, que François Hollade y jouera un rôle majeur.