Le peuple juif a-t-il encore un leadership religieux en Israël ?
Je vous ai parlé des indignés en Israël ; ensuite, jai évoqué la situation soico-économique de ce pays, censé être le pays des juifs, donc soumis, en principe, aux valeurs juives d’honnêteté, de générosité et d’amour du prochain. Or, nous constatons avec l’absence de plus en plus scandaleuse de toutes ces valeurs, ce qui rissque de faire perdre à ce pays sa légitimité, non pas au plan international, cela n’arrivera pas, mais au plan spirituel et éthique, ce qui, à mes yeux, est nettement plus préoccupant.
Pourquoi en est-on arrivé là et comment ? Qui aurait dû, par vocation, assumer de manière dévouée et désintéressée le leadership religieux et éthique de ce peuple ? Les rabbins, bien sûr, la communauté religieuse, les harédim auto-proclamés.
Lorsque vous vous jouez un coup d’œil approfondie sur la soci-culture israélienne actuelle, vous remarquez aussitôt (pardond pour la dureté ddu constant) que les religieux participent eux aussi, voire parfois plus que les autres, à cette course effrénée et désordonnée vers l’aisance matérielle. Vous noterez que je ne dis pas le bonheur.
Lorsque vous écoutez le discours rabbinique et religieux actuel dans ce pays, c’est cette réalité peu réjouissante qui s’impose à vos yeux : au lieu de veiller à la vertu du peuple, à la restauration de sa vocation spirituelle qui a fait de lui un peuple choisi, constitué de prêtres et d’hommes vertueux, les religieux plongent dans la mêlée, arrachent tout ce qu’ils peuvent arracher et passent leur temps à défendre les propres intérêts sectoriels.
Ce n’est pas bien et il faut bien voir qu’il y a là une instrumentalisation assez impudique de la religion, et surtout de la pratique religieuse. Pourquoi demander de l’argent à tout bout de champ ? Pourquoi multiplier les agapes à chaque occosion, mariage, enterrement et circoncision ? J’ai entendu des familles se plaindre d’avoir à organiser pour tant de bouches inutiles, le chabbat du hatan, le chabbat des rabbanim, de la kalla, etc, autant d’occasions de manger pour rien, mais aux frais de quelqu’un d’autre..
Tout le monde sait qui je suis et ce que je publie. Dans les Pirké Avot, il est dit que celui qui aime la Tora doit se morfondre pour elle (mi shé mémit et atsmo aléha). Il est aussi interdit d’instrumentaliser la Tora, littéralement de la transformer en pioche pour creuser… En d’autres termes, c’est exactement le contraire de la situation actuelle.
Les religieux devraient se dévouer au peuple et non pas faire pression sur le gouvernement pour lui arracher plus de crédits et de privilèges. Nous voulons bien que les religieux aient des écoles juives où sont enseignées les matières sacrées, que les couches pauvres ou déshéritées soient prises en compte, mais pas des privilèges.
Savez vous que l’année dernière, certains religieux ont eu le front de demander au gouvernement l’octroi d’un salaire mensuel minimum pour étudier la Tora ? Comment voulez vous que ce pays décolle enfin ? En agissant ainsi, les religieux se servent eux-mêmes mais desservent la Tora. Il nous faudrait un nouveau leadership religieux, honnête, désintéressé, dévoué et incarnant de manière authentique les valeurs juives.
Que l’on se souvienne de ce terrible cri : malheur aux créatures qui offensent la Tora (Oy lahém la-biryot mé ‘elbonah shél Torah)