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Vu de la place Victor-Hugo - Page 904

  • L’opposition syrienne à Istanbul

    L’opposition syrienne à Istanbul

     

    La diplomatie turque justifie sa bonne réputation traditionnelle et renoue avec son brillant passé, sans vraiment faire son mea culpa et revenir ses récentes erreurs. Le pouvoir turc a accueilli à Istanbul les dirigeants de l’opposition syrienne qui étaient plus de quatre cents à dénoncer les méfaits sanglantes du pouvoir baassiste en place. On dit qu’à Damas, là où devait se tenir la même conférence contre le pouvoir près de 30 personnes auraient été tuées, empêchant ainsi la tenue de la réunion.

    Le gouvernement syrien s’entête et plus il retarde son départ plus la crise s’aggrave et ses membres devront rendre des comptes devant la justice pénale internationale. Au rythme où vont les choses, on aura bientôt dépassé les 1500 morts dus à la répression de l’armée qui tire à l’arme de guerre contre des manifestants désarmés.

    Mais revenons à la courageuse décision turque et au recentrage de la diplomatie d’Ankara. M. Erdogan s’est enfin calmé, il faut dire qu’il a atteint ses objectifs : gagner les élections et pour cela il avait besoin de blesser la partie la plus dure de son électorat islamiste en s’en prenant –verbalement- à Israël, son allié d’hier et qui est en train de retrouver son ancienne place. Dans cette affaire, le malaise syrien est un hasard providentiel : alors qu’une sorte de trio diabolique était en train de se mettre en place et unissait la Turquie à deux autres pays douteux, la Syrie et l’Iran, voilà que l’opposition syrienne se bat pour sa liberté, dévoilant à la face du monde la vraie nature de ses dirigeants. Directement concernée, la Turquie se voit contrainte d’accueillir des milliers de réfugiés et voit des blindés syriens se rapprocher de sa frontière qui s’étend , rappelons le, sur plus de 800 km…

    C’est un nouveau pas que M. Erdogan franchit en accueillant cette nouvelle conférence de l’opposition qui demande désormais ni plus ni moins que le départ de Bachar du pouvoir. Les ponts sont coupés et l’on a atteint le point de non retour.

    Quelles conclusions tirons nous de l’affaire ? Le pouvoir turc n’est pas indifférent à la démocratie. Certes, cela n’est pas un ticket d’entrée dans l’UE mais cela contribue à en faire un allié de poids dans la région. La seconde conclusion est que les Turcs redécouvrent Israël, son régime absolument démocratique et sa puissance sur tous les plans. Il est évident que les USA reviennent eux aussi sur les devants de la scène, ce qui explique que Madame Clinton ait été présenté à Ankara ce week end, lors de la réunion de l’opposition.

    Est-ce suffisant pour chasser Bachar du pouvoir ? J’en doute. En revanche, les insurgés libyens, aidés par l’OTAN, avancent. Quant au Yémen et à l’Egypte, les choses en sont au statu quo
  • A propos de la lettre ouverte de Psacal Décaillet à Me Joly

    A propos de la lettre ouverte de Psacal Décaillet à Me Joly

     

    On ne présente plus mon ami Pascal DECAILLET au public genevois de la TDG ni même, plus généralement, aux lecteurs de journaux de toute la confédération helvétique. Son émission quotidienne Genève à chaud est très suivie de même que ses articles et ses blogs sont lus, attendus et parfois même redoutés. J’évoque avec bonheur le souvenir de mes si nombreux passages à Radio Cité où il m’interviewait régulièrement par téléphone depuis Genève.

    Pascal est un homme affable, courtois et même en cas de désaccord, il en fait part fermement mais toujours très poliment. Je l’ai vu agir à Genève en attendant mon tour d’être interviewé.

    Sa lettre ouverte à Eva JOLY justifie tout à fait ce jugement de sagacité et de pondération. Je trouve, cependant, qu’il est trop indulgent envers une personne, qu’il faut, certes, respecter (cela va sans dire) mais qui a souvent la dent dure contre ses adversaires, voire même contre certains de ses «amis».

    Mais passons, car ce n’est pas le sujet… Même si j’ai des raisons de redouter que l’on parle des naturalisés, étant moi-même le fils d’un ancien intendant des armées, naturalisé français, je trouve que le Premier Ministre François Fillon a bien réagi. En disant que Me Joly ne connaissait pas bien la sensibilité française, ni cette proximité si forte à notre unique fête nationale, l’abolition des privilèges, la prise de la Bastille, etc…, le Premier Ministre a dénoncé ce qui lui paraît être une carence, il n’a pas soulevé d’indignité, en d’autres termes, en aucun cas, il n’a laissé entendre, ni même sous entendre que cette dame ne méritait pas cette nationalité qu’elle a choisie et obtenue. Il n’a pas non plus dit qu’elle ne méritait pas d’être française… Ce sont certains commentateurs, pas toujours amis de la Vérité, qui ont singulièrement tiré ses propos vers des rivages que M. Fillon ne fréquente jamais…

    Cependant, Pascal a raison de faire valoir (trop gentiment, à mon gré) à Me Koly qu’on ne fait pas de telles déclarations un jour ou deux jours après le sacrifice de nos cinq soldats en Afghanistan. Et j’ajoute dans le même souffle que cette dame n’y est pour rien. Cependant, le moins qu’on puisse dire est qu’elle manque un peu de jugement politique.

    Mais il y a plus. Chaque observateur un tantinet sensé aurait conseillé à une candidate à la présidence de la République de s’abstenir d’une telle ânerie (révérence gardée). Et d’ailleurs, il suffit de voir qui la soutient pour s’en convaincre.

    De l’humour, enfin : je propose respectueusement à M. Sarkozy d’inviter Madame Joly à la tribune d’honneur l’an prochain à l’occasion du défilé militaire, un défilé qui met les armes de la France au service de la paix et des plus nobles causes.

    Que seraient devenus les habitants d’Abidjan sans l’armée française qui y a combattu pour faire prévaloir le droit ? Que seraient devenus les habitants de Benghazi si l’armée française n’avait pas, à elle seule, entamé les bombardements ?

    Quand j’étais jeune, mon père me rappelait un adage du Talmud recommandant fermement de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir… Mais vous n’êtes pas obligé de me croire car moi, au moins, j’ai le sens des proportions, je ne me présente pas à la présidence de la République.

    Maurice-Ruben HAYOUN

    Tribune de Genève

    Le 16 juillet 2011

  • LES BANQUES EUROPEENNES, NOTAMMENT EUROPEENNES SONT-ELLES LES REINS SOLIDES ?

    LES BANQUES EUROPEENNES, NOTAMMENT EUROPEENNES ONT-ELLES LES REINS SOLIDES ?

    Je n’accorde qu’une confiance modérée aux tests de résistance auxquels les banques du continent ont été soumises et qu’elles ont, dans leur écrasante majorité, subi avec succès. Ce n’est pas crédible, c’est plutôt la preuve que les Etats sont condamnés à apporter leur soutien à des organismes financiers dont l’existence constitue un maillon indispensable dans la vie quotidienne des citoyens de tous nos pays. Cela veut dire aussi qu’en cas de krach boursier ou bancaire, les Etats seraient contraints de voler au secours des banques privées qui, de leur côté, ne plient jamais quand les autorités politiques leur donnent des instructions.

    De quoi s’agit-il ? Savez vous que les organismes bancaires ne sont pas tenus d’avoir dans leurs réserves de fonds propres plus de 12% des sommes engagées ? Savez vous que si, un jour, un nombre important de déposants se présentait aux guichets des banques pour retirer leur argent, celles-ci seraient incapables de servir à ces clients leur propre argent… Et surtout, dans un tel scénario-catastrophe, l’Etat serait alors tenu d’interdire aux épargnants de récupérer leurs sous, ce qui revient à dire qu’il volerait au secours des banques défaillantes et s’engagerait à rembourser les citoyens lésés avec des deniers publics ? En fait, les banques privées (qui sont absolument nécessaires et qu’il est hors de question de nationaliser) échappent à tout contrôle. Même si les autorités politiques (y compris aux USA) font mine de froncer les sourcils, les banques n’en font qu’à leur tête.

    J’en veux pour preuve la toute récente obligation pour elles de détailler les frais de banque, de facilités de caisse, d’agios etc… Nous ne savions rien de cela auparavant. Vous savez, tous ces frais d’ouverture de dossier, de remboursement anticipé, etc… étaient soigneusement noyés dans un amas d’autres rubriques au point de passer inaperçus. Désormais, vous trouvez sur une ligne bien claire les frais que votre banque vous a imputés au cours de l’année. Et bizarrement les comptes courants ne sont toujours pas rémunérés ou si peu, quand c’est le cas.

    Dans l’intérêt de tous, ces mœurs doivent changer. Nous y avons intérêt, les banques sont nécessaires, elles doivent bien se porter, donc gagner de l’argent mais d’une manière humaine et en obéissant à un peu d’éthique. Les temps ne sont plus les mêmes. La crise menace et elle menace de nous engloutir. Un dernier exemple qui ne trompe pas : la célérité avec laquelle le parlement italien, pourtant si amoureux des palabres, a décidé d’économiser près 50 milliards d’Euros… Du jamais vu dans la péninsule ! C’est dire la gravité et l’acuité de la crise.
    Et j’oublie volontairement les Etats Unis qui, eux, vivent à crédit, depuis des décennies.
    Mais qui, à part la Chine, continue à acquérir des bons du trésor américain ?