mourir à Hama (Syrie) pour la liberté et le dignité
Enfin, nous pouvons nous tourner vers de vrais sujets qui nécessitent toute notre attention. Contrairement à ce que l’on pouvait raisonnablement espérer, les choses ne reviennent pas à la normale en Syrie, elles auraient plutôt tendance à s’aggraver et à s’envenimer. Aucun dialogue n’est plus possible et l’on s’orient plutôt vers un scénario à la yémenite ou à la libyenne. C’est-à-dire vers une véritable guerre civile (harb ahlya) où les morts risquent de se compter par milliers.
En effet, le jeune Bachar el-Assad ne peut plus reculer dans la répression, et même si’l le voulait parce que la vieille garde de son père l’en empêche, il ne le pourrait plus en raison du bain de sang qui noie les rues d’Alep, de Hama et de Homs.
A Hama, on parle littéralement de la reconquête de la ville qui est passée dans le camp de la rébellion et les habitants, acquis à la cause de l’opposition, se souvient des massacres de 1982, date à laquelle le père et l’oncle de l’actuel président avaient massacré plus de 20. 000 personnes, dans l’indifférence générale.
Il faut faire une analyse en profondeur pour assigner à toutes ces révolutions arabes des causes réelles et non prétendues. En plus des oppositions réelles de l’islam vis-à-vis de la démocratie, assimilée à tort à une création judéo-chrétienne dont le moule serait la Bible hébraïque et la pointe de diamant le Décalogue, il y eut le dévouement d’une cause qui a tout occulté, tout relégué à l’arrière-plan, pour se mettre en avant, le conflit israélo-palestinien…
Le monde arabo-musulman, au lieu de s’occuper de son développement intrinsèque (lutte contre le sous développement, l’analphabétisme, la maladie, la misère et la mort) a rassemblé toutes ses ressources pour éradiquer toute présence non arabo-musulmane au Proche Orient. Il est inutile de développer, tout le monde le sait : est ce que quelques arpents de terre sablonneuse, d’une superficie inférieure ou égale à deux départements français de taille moyenne, dépourvues de toutes richesses, pouvait justifier une croisade qui dure encore, depuis plus de 80 ans (si l’on prend 1929 comme point de départ, suite à l’horrible massacre des étudiants de la Yeshiva locale ?
Tout ce qui se passe au Proche arabe découle de cette cécité volontaire : quel besoin avaient la Syrie, l’Egypte, la Jordanie, le Yémen et l’Irak de se lancer dans de telles guerres ? Même des pays qui aujourd’hui, en toute discrétion coopèrent avec Israël (comme le Maroc, l’Algérie et la Tunisie) avaient jugé bon d’en voyer des corps expéditionnaires (symboliques) contre Israël… C’est dire !
Pourtant, c’est au contact d’Israël que quelques Palestiniens ont fini par accepter le mode démocratique de gouvernement et de liberté. Mais est-ce suffisant ? Non pont. Et que faisons nous pour les persécutés et les morts syriens ? Rien. Est-ce normal ? Non.
Il est vraiment grand temps que les Arabes se prennent en main et réfléchissent convenablement à leur avenir. Ils s’en trouveront nettement mieux et le monde entier avec eux.