Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 907

  • Natanya

    Premiers contacts, à l’arrivée en Israël pour les vacances d’août

    Un excellent vol avec de magnifiques sièges, sans difficultés, ce qui est rare plutôt rare avec ElAl dont le service s’est nettement amélioré et dont l’atout majeur est et demeure la sécurité. Les contrôles sont si fréquents et la surveillance si forte : songez que le parcours jusqu’à l’avion est jalonné de soldats français armés de fusils d’assaut, même à 50 cm de l’appareil.

    Dans l’appareil une délicieuse petite fille, Ammit, âgée de 15 mois, est assise auprès de nous, dans la toute première rangée. Ses parents , jeunes Israéliens bien élevés, vivent à Herzliya, le Neuilly de Tel Aviv. Le bébé ne pleure pas mais manifeste un intérêt soutenu pour mon gâteau lorsque je l’entame sérieusement. Je fais alors ce que je ne fais plus depuis des années car Laura a 18 ans, je prends le bébé dans mes bras et lui donne des petites cuillerées de mon gâteau. Danielle, Laura et Clara Lise se gaussent de moi, voyant que j’abandonne pour quelques minutes mes très sérieuses lectures (livres bibliques de Samuel et des Rois). Nous échangeons quelques mots avec les parents qui, cela devient une habitude, s’étonnent de mon hébreu. Je leur dis qui je suis, ce que je fais et retourne après à mes chères lectures.

    Enfin, nous arrivons, le pilote pose son Boeing avec délicatesse sur le tarmac et nous prenons congé. Le contrôle des passeports se fait en un clin d’œil alors que cela prend généralement une bonne demi heure. Mais le pire était à venir : près d’une heure pour récupérer la voiture de location, belle et neuve, mais qui se fit désirer. Nous prenons l’autoroute pour Natanya dans la chaleur de la nuit mais le véhicule est climatisé. Une fois arrivés à la maison, nous posons les valises, mettons la climatisation en marche et nous rendons immédiatement au kikar pour retrouver notre excellent restaurant judéo-marocain dont les boulettes de poisson relevées me rappellent mo prime enfance à Agadir… Et là, c’est la consternation : j’avais oublié que tout l’immeuble avait sauté suite à une fuite de gaz il y a quelques mois, faisant trois mortes, trois jeunes filles françaises qui venaient fêter leur réussite au bac, passé à Jérusalem. Et à la place du restaurant, un immense terrain vague. Quelle déception car je veux revoir mes amis qui nous accueillaient si gentiment chaque année. Nous le ferons demain si nous n’allons pas dîner à Tel Aviv.

    Nous nous dirigeons vers un autre restaurant tout près dont le patron me reconnaît, il me relate les faits et me demande de prendre place, ce que nous faisons aussitôt. Un jeune homme, solide et costaud, Motti, s’occupe de nous, il parle français à la perfection. Je lui demande d’où il vient, il me répond qu’il est né à Paris qu’il a quitté à l’âge de 13 ans et qu’il n’y est plus jamais retourné. Danielle lui dit que c’est à quatre heures de vol d’Israël. Il répond qu’il aime son pays Israël, qu’il va bientôt avoir dix-huit ans et qu’il attend avec impatience de servir dans Tsahal. Je le regarde avec admiration, il pourrait être mon fils puisqu’il a l’âge de Laura. Mais moi, à son âge, j’étais entré dans les études à la Sorbonne (pour ne plus en sortir) comme on entre en religion.

  • DSK, la dernière cartouche de la plaignante

    DSK, la dernière cartouche de la plaignante

     

    Nous assistons au déploiement de l’énergie du désespoir de la part des avocats de la plaignante et de cette dernière, en personne : voyant que le procureur ne pourra vraiment pas, sauf improbable coup de théâtre, demander un procès ni présenter la plaignante devant le grand jury alors que tout montre qu’elle n’a pas dit toute la vérité, les avocats de cette dame de chambre de NY jouent leur va tout : la bataille médiatique, prendre l’opinion à témoin en lui présentant un spectacle pathétique et pitoyable à la fois : on ne peut pas rester de marbre devant un tel étalage de faits ou de détails qui sentent la préparation intensive destinée à un public américain très émotif.

    Mais voilà, la justice, ce n’est pas cela, ce sont des preuves et des faits bien établis, incontestables. Or, nous en sommes très loin. Et revoyant les scènes de la dame, se cachant le visage, multipliant les dénégations, on est conduit, sans méchanceté aucune ni parti pris, à ne pas en croire un mot…

    Ce n’est pas la télévision ni la presse écrite qui jugent ou rendent un verdict, c’est un tribunal avec un grand jury dont l’unanimité est absolument requise pour prononcer une condamnation : DSK ne sera ni jugé ni condamné. Mais je le répète dans tous mes blogs, il n’en sera pas quitte, pour autant, avec l’éthique. Un homme de cette envergure, de cette stature, ne devrait pas avoir ce genre de problèmes. Une addiction au sexe est un dévoiement de l’amour. Je regrette d’avoir à le dire, mais cela relève de la médecine et une maladie, quelle qu’elle soit, est un phénomène biologique : ce que nous enseigne Hippocrate. Il ne s’agit donc pas de marabouter l’intéressé mais de le soigner.

    Mais commencera alors, après le tintamarre médiatique, le problème de la plaignante, pour reprendre la juste expression de l’un de nos plus éminents juristes, Robert Badinter, qui avait trouvé les mots justes pour qualifier l’attitude de cet avocat new yorkais qui a délibérément voulu se tromper de combat et d’époque : l’esprit colonial et la cause des femmes. Badinter a dit qu’on plaide à l’intérieur du tribunal et non point sur les marches du palais de justice. On se demande parfois si tout le monde comprend bien de quoi il s’agit, si certains ne parviendront peut-être jamais à se hisser au niveau requis.

    Comment des avocats diplômés ont pu penser une seconde que la pression médiatique pourrait influencer le grand jury et peser sur sa décision ou simplement intimider un procureur comme M. Cyrus Vance ?

    En tant que philosophe, donc non-juriste, même si j’ai beaucoup étudié chez Kant les racines métaphysiques du droit et chez Hegel sa pénétrante philosophie du droit, je me demande souvent s’il existe une justice et si cette dernière n’est pas tout bonnement opposée à une chose bien différente que l’on nomme communément le… droit !

  • Existe-t-il une déontologie journalistique ? Pour une éthique du métier.

    Existe-t-il une déontologie journalistique ? Pour une éthique du métier.

     

    Je propose de lancer un débat pour l’été à la fois dans notre TDG mais aussi ailleurs : s’interroger sur la nécessité de règles qui doivent guider les journalistes dans leur travail, à savoir comment couvrir l’information ?

     

    J’en ai eu l’idée en regardant ce matin tôt la télévision et j’ai vu que l’on avait parlé tout d’abord de l’étalage de la jeune Guinéenne dans les médias avant d’évoquer le drame, la tragédie des victimes de l’attentat d’Oslo.

     

    Croyez moi, je vous prie, il y avait comme une sensation d’atroce distorsion entre ce qui s’est passé (réellement ou pas, le saurons nous un jour ?) dans cet hôtel de NY et l’effusion de sang, bien réelle celle-là, dans la capitale norvégienne. Comment peut-on agir de la sorte ? Je l’avais déjà fait remarquer en envoyant un blog depuis le festival d’Avignon lorsqu’une chaîne de télévision passait sans transition de l’émouvante cérémonie en mémoire des soldats français tombés en Afghanistan à un sujet bien futile dont je ne veux même pas évoquer le nom…

     

    Comment cela est-l possible ? J’ai moi-même remarqué que le nombre de visites uniques sur le présent blog augmente considérablement dès que je parle de cette sinistre affaire DSK ou plutôt de l’affaire Nafisatou D. car, si je comprends bien, il ne faut pas confondre emballement médiatique (des deux côtés) et application du droit, c’est-à-dire rendre la justice… C’est probablement le bureau du procureur qui voit avec angoisse approcher à grands pas la date du 1er août et qui n’a toujours rien dans le dossier, qui sait que la dame accusatrice a menti, et même devant le grand jury, sans parler du résultat des écoutes téléphoniques qui, dit-on, suscitèrent la grande colère du procureur… Alors, on essaie de frapper un grand coup pour que DSK plaide coupable au moins sur un ou deux chefs (bénins) d’accusation… A suivre !

     

    Mais par delà cette affaire, pouvons nous tolérer que la presse mondiale n’ait aucune déontologie ? Aucune retenue ? Aucune classification dans l’ordre des priorités ? Après tout, près de cent victimes à Oslo, cela doit passer avant cette sordide histoire où les protagonistes présentent des aspects pour le moins ambigus ?

     

    J’entends déjà les cris d’Orfraie de certains qui vont hurler à l’auto-censure. Mais non, dans la vie de tous les jours, du lever au coucher du soleil, nous faisons des choix : dois-je faire ceci ou cela ? Dois-je m’abstenir de ceci ou de cela ? Passons nous alors notre vie à nous autocensurer ? Il ne faudrait pas que pour vendre du papier ou captiver l’oreille du plus grand nombre, la presse mondiale se vautre dans de tels bourbiers moraux.

     

    Ah, si les vacances d’été disparaissaient dans notre civilisation judéo-chrétienne pour être remplacées par le mois de mars ou d’octobre, les manchettes de nos journaux auraient un autre aspect.

     

    Mais, comme d’habitude, vous n’êtes pas obligés de me croire.