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Vu de la place Victor-Hugo - Page 964

  • Quand le monde arabe s'éveillera, le reste de l'univers tremblera

    Libye, Yemen, Syrie : l’implosion du monde arabe

     

    J’attends avec impatience que les choses se calment pour pouvoir rester fidèle à la vocation première de mon blog, l’histoire des idées, la recherche philosophique et la critique des traditions religieuses. En gros, la diffusion des ingrédients devant servir à l’établissement d’un dialogue des cultures. Apparemment, nous en sommes encore loin.

    J’ai presque envie de changer l’intitulé d’une phrase célèbre en l’appliquant à cette crise terrible qui secoue le monde arabe dans ses profondeurs : Quand le monde arabe s’éveillera, tout le reste de l’univers tremblera…

    Comme vous, j’ai écouté attentivement et en direct, le discours du Pr Obama. Deux lignes force s’en détachent : grande détermination et excessive prudence. Pourquoi ? Le président US appartient au parti démocrate et se sent enlisé, d’une manière ou d’une autre, dans deux autres pays musulmans, l’Irak et l’Afghanistan. Il ne convient pas d’y ajouter la Libye dirigée par un déséquilibré qui serait prêt à tout entraîner, y compris son propre peuple, dans sa chute. C’est la raison pour laquelle les USA ont massé des moyens considérables aux portes de la Libye mais ont laissé les franco-britanniques monter en première ligne. C’est du reste ce qui va se passer.

    Au moment où j’écris, Kaddafi n’a pas respecté sa parole et a permis à ses troupes de pénétrer dans les faubourgs de Benghazi. Cette erreur lui sera fatale, c’est exactement ce qu’a dit B. Obama hier soir, c’est ce qu’ a répété son ambassadrice à l’ONU et c’est que disent S. Sarkozy et David Cameron.

    Le joueur de Poker de Tripoli a joué mais il va perdre car dès cet après midi, toutes ses infrastructures offensives vont être détruites, le vide se fera autour de lui et il devra chercher son salut dans la fuite.

    Les Occidentaux ont trop attendu : même hier, les cris de joie des insurgés de Benghazi dénotaient une grande naïveté, ce régime a toujours menti sur tout. Souvenez vous des infirmières bulgares et du médecin palestinien, des attentats de Lockerbie et du Boeing d’UTA…

    Mais souvenez vous aussi du Tchad et de la bande d’Aouzou que Kaddafi avait annexé de fait… Ayant construit une longue piste de décollage dans la région afin de ravitailler ses troupes, la France l’avait menacé de la bombarder s’il ne se retirait pas. Le colonel-pokerman avait dit à Roland Dumas : jamais vous n’oserez. La France a osé et Kaddafi est parti, s’est retiré.

    Je ne me souviens plus du nom de ce philosophe grec qui avait dit qu’aucun homme ne pouvait lutter victorieusement contre sa nature profonde, son caractère intime : le guide libyen est dans ce cas de figure…

    A cette différence près que cette fois ci, il a abattu le seul joker qui lui reste. Les escadrilles de la VIe flotte qui observent le pays depuis si longtemps en rongeant leur frein ne vont pas tarder à entrer en action. Et ce sera la fin.

    Mais dans l’intervalle, des civils vont mourir à Benghazi : est ce juste ? Est ce éthique ? Non.

    J’apprends aussi ce matin qu’au Yémen plus de cinquante personnes qui manifestaient pacifiquement ont été tuées… Des nouvelles tout aussi inquiétantes nous parviennent aussi de Syrie…

    Etrange, tous ces pays qui prétendaient être à la pointe d’un combat pour une cause arabe, mais, qui, au passage, opprimaient, voire martyrisaient leurs peuples respectifs.

    Il arrive que même les esprits les plus rassis, les plus structurés se demandent si ce n’est pas une intelligence cosmique qui est à la manœuvre dans ces bouleversements et sur laquelle nous n’avons aucune prise…

    Je le redis encore une fois : qui aurait pensé que 2011 marquerait la fin des régimes dictatoriaux du Proche Orient… Et cela ne fait que commencer.

  • L’ONU et la libye : le sursaut de la conscience morale

    L’ONU et la libye : le sursaut de la conscience morale

     

    Avant même de saluer la décision du Conseil de sécurité de l’ONU, il convient de rendre hommage à la sagacité et à l’énergie d’Alain Juppé, le tout nouveau ministre français des affaires étrangères : la résolution est passée de justesse, mais elle est bien passée. Cela n’aurait pas été le cas sans la farouche détermination du chef de l’Etat , du chef de gouvernement et du chef de la diplomatie française, laquelle enregistre un succès marquant. Il y a lieu de s’en féliciter, sans chauvinisme aucun.

    Ce qui m’inquiète et me déçoit, en ma qualité d’ami de l’Allemagne, c’est son abstention lors du vote : c’est la première fois, je pense, qu’un gouvernement allemand se sépare de l’allié américain, craignant peut-être qu’un colonel Khadafi aux abois ne lance quelques dévastatrices attaques terroristes sur le sol allemand, comme par le passé, à Berlin notamment.

    Le plus important est que le printemps arabe ne s’arrêtera pas aux portes de Benghazi et qu’il poursuivra sa belle floraison dans la paix et le calme, jusques et y compris à Tripoli. On aura ainsi tourné la page de plus de quarante années de dictature.

    La France a prouvé une nouvelle fois, par sa détermination et ses convictions, qu’elle continuait à défendre victorieusement le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Alors que d’aucuns la moquaient et parlaient d’une diplomatie bling bling, suite à sa reconnaissance du conseil national libyen, elle fut la cheville ouvrière de cette résolution qui redore aussi le blason de l’ONU, réputée pour ses interminables palabres au moment même où des endroits du globe étaient jonchés de cadavres d’innocents. Elle n’a pas réagi aussi vite qu’on l’aurait souhaité, mais, pour une fois, elle n’a pas réagi trop tard…

    Des amis israéliens me disaient ce mois de février à Elat que si, un jour, par malheur, la fortune des armes leur était défavorable, l’ONU prendrait sûrement son temps avant de décider la moindre opération de sauvetage. Et de conclure qu’il ne fallait compter que sur soi-même pour assurer sa sécurité. C’est un peu l’enseignement à tirer de l’aventure libyenne…

    Certes, nous nous dirigeons vers des rivages incertains, c’est un saut dans l’inconnu : que vont donner toutes ces révolutions arabes dans des pays où la démocratie n’a que quelques mois ? Que va-t-il vraiment se passer ? L’histoire nous enseigne qu’aucune révolution n’est restée fidèle à ses idéaux initiaux et que des détours, parfois tragiques et inquiétants, ne sont pas à exclure. Voyez la révolution de 1789…

    Mais il n’est pas exclu que pour une fois, l’Orient arabe se mette à l’école de l’occident chrétien. Ce monde arabo-musulman devrait saisisr cette opportunité pour se réformer en profondeur, voire même se régénérer. Il lui faut revoir dans ce nouveau contexte ses relations avec autre que lui-même, en l’occurrence l’occident chrétien et Israël.

    Prenons l’exemple de l’Europe. L’Europe pourrait être une chance pour l’islam, sur notre continent pourrait se développer une religion musulmane en paix avec elle-même et avec son environnement non arabe. En Europe pourrait naître un islam libéral comme il existe, depuis le XVIIIe siècle, une théologie protestante libérale, un catholicisme social ou un judaïsme libéral et réformé.

    C’est aussi simple que cela. Et ce monde arabe, resté éloigné des idéaux démocratiques depuis des lustres, pourra alors prendre toute sa place dans la lutte contre l’obscurantisme, l’ignorance et la fanatisme.

  • Ethique et famille, colloque de la Fondation Ostad Elahi

    Ethique et famille, colloque de la Fondation Ostad Elahi

     

    Le colloque qui nous réunit depuis hier en cette belle Mairie du XVIe arrondissement porte sur les relations dialectiques entre deux concepts majeurs :

    d’une part, l’éthique, inséparable de tout comportement humain et de toute présence au monde,

    et d’autre part, la famille qui, en dépit de tant de vicissitudes, demeure le noyau central de toute vie en société. C’est tout d’abord au sein d’une famille que nous venons au monde, que nous connaissons les processus de socialisation, d’intégration et d’acculturation

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