Le discours de Nicolas Sarkozy au Puy en Velay
Le propre du politique n’est pas de chercher la vérité (qui, d’ailleurs, n’existe pas à l’état idéal) mais de naviguer entre les différents écueils qui jalonnent sa route vers l’objectif. Or, l’objectif de l’homme politique est de d’être réélu. Je place ces quelques lignes en introduction à mon opinion sur le dernier discours du Président Nicolas Sarkozy prononcé au Puy en Velay.
On s’étonne que le président d’une république laïque rende hommage aux racines chrétiennes de la France. Oubliant ainsi que la monarchie, l’Eglise catholique mais aussi le siècle des Lumières ont façonné la France au cours des âges et y ont laissé leur profonde empreinte.
Les mutations sociologiques accélérées de ces dernières années, le processus d’avachissement (n’ayons pas peur des mots) de l’essence du corps traditionnel français, la baisse de la natalité, autant de signes qui pointaient clairement un découragement, voire un esprit de renoncement de cette nation qui fut grande, courageuse et combative jadis.
L’esprit du temps (le fameux Zeitgeist dont parlent les philosophes allemands depuis le XVIIIe siècle) a conduit à une désacralisation excessive, véritable frère jumeau de la laïcité. Nous sommes tous pour la laïcité, devenue l’épine dorsale de la vie sociale française depuis la guerre des religions qui a ravagé les pays germaniques pendant plus de trente et que ne s’est achevée que par les traités de Westphalie en 1648. Il est vrai qu’au cours des siècles qui suivirent, nulle autre religion (non chrétienne) n’est venue concurrencer le credo de la fille aînée de l’Eglise. Mais depuis le milieu des années soixante-dix du XXe siècle, une politique d’immigration dépourvue de discernement a fait venir en France des hommes et des femmes dont l’accueil et l’intégration dans la société française n’ont jamais été préparés, ni même prévus. Les industriels, friands d’une main d’œuvre docile et peu revendicative, ont pensé que tous ces nouveaux venus non européens, finiraient par retourner chez eux et que leur installation en Métropole ne serait jamais à l’ordre du jour… Ce fut le début d’un mauvais calcul aux funestes conséquences.
La France, terre d’accueil et d’asile pour les persécutés et les réprouvés du monde, se retrouva soudain aux prises avec des revendications contradictoires ; d’une part, des gens désireux de maintenir leur mode de vie et leurs traditions religieuses venues d’ailleurs, et d’autre part une population française, chrétienne, qui sentait confusément que son identité nationale était attaquée.
Devant une telle levée de boucliers (voyez les intentions de vote en faveur de Marine Le Pen), Nicolas Sarkozy ne pouvait que se rendre à l’évidence : il a balayé d’un revers de main cette haine de soi –même qui contamine toute et a rendu hommage aux racines chrétiennes de la France. Je ne vois pas en quoi l’islam devrait se sentir menacé. Puisqu’il se fond dans son nouvel environnement et qu’il n’a aucune visée invasive ni de zèle convertisseur, il n’a pas de soucis à se faire.
Nicolas Sarkozy n’a fait qu’énoncer une évidence : les racines culturelles de la France et de l’Europe sont chrétiennes et la constitution spirituelle de notre continent n’est autre que le Décalogue qui a inspiré notre civilisation depuis toujours.