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Vu de la place Victor-Hugo - Page 962

  • Mais que se passe-t-il en Syrie ?

    Mais que se passe-t-il en Syrie ?

     

    Les Etats voyous peuvent-ils se régénérer, s’amender ? Cela paraît impossible. Et la Syrie en offre un exemple frappant. Jacques Chirac, mû par ses amitiés libanaises, avait à juste titre ostracisé le régime syrien (qui maintient l’état d’urgence et suspend les libertés depuis 1963), soupçonné d’être pour quelque chose dans l’assassinat de Rafic Hariri, le père de l’éphémère Premier Ministre Saad Hariri. Ce jeune dirigeant politique est tombé à la suite d’une manœuvre du Hezbollah, véritable marionnette entre les mains de ses maîtres libanais et syriens. Et c’est justement dans le pays de Bachar el Assad que cinq manifestants au moins ont été tués hier par les forces de l’ordre, dans la ville de Dera…

    Il semble que le reste du monde, je veux dire le monde civilisé, n’accepte plus que de tels régimes continuent de sévir contre leur propre population et à nourrir le terrorisme international. Dans des pays comme l’Iran et la Syrie, ce modus operandi est devenu une politique d’Etat. Mais voilà, une réalité nouvelle s’est imposée à la vitesse de l’éclair : l’Egypte est tombe, la Tunisie est tombée, la Libye est en train de tomber, le Yémen va tomber et ne veut plus d’un dirigeant sanguinaire qui a fait tuer tant de manifestants désarmés. Aujourd’hui, c’est le tour de la Syrie ui réagit comme à l’accoutumée, au lieu de tirer des leçons des événements récents.

    Aucun pouvoir ne peut tenir face à un soulèvement populaire : le temps n’est plus où le père de Bachar elAssad pouvait faire tuer en plein jour des dizaines de milliers d’hommes et de femmes entrés en rébellion contre lui… De telles exactions ne sont plus possibles.

    Il est vrai aussi que les pays occidentaux nt mis un terme à cette complaisance désastreuse face aux pays arabes, même si ceux ci ont du pétrole…

    Si nous parvenions à développer des énergies nouvelles et à nous passer des hydrocarbures, nous priverions les pays en questions d’une arme et d’un chantage insupportables…

    Le salut viendra peut-être des masses arabes, enfin conscientes des bienfaits de la démocratie et de la nécessité de vivre en paix avec tous leurs voisins. Leur intégration dans la mondialisation est à ce prix…

  • LE TROUBLE A L’UMP APRES LA PERCEE DE MARINE LE PEN

    LE TROUBLE A L’UMP APRES LA PERCEE DE MARINE LE PEN

    On n’en finit pas de parler des répercussions des élections cantonales qui étaient pourtant, jusqu’ici, des consultations de moindre importance. Cette fois ci, elles pèsent de tout leur poids sur l’avenir du pays et notamment sur les élections présidentielles de 2012. Que va faire la droite, c’est à dire l’UMP, pour le second tour ? Va t on demander de voter pour le PS ou prôner l’abstention, voire le bulletin blanc ?
    Il y a un grand flottement dans les plus hautes sphères de l’Etat : le secrétaire général de l’UMP refuse la notion de front républicain car il ne veut pas que son électorat prenne l’habitude de voter pour le PS. C’est aussi la position du président de la République. Mais ce n’est pas celle du Premier Ministre ni celle de M. Jean-Louis Borloo qui appelle clairement à se défier du FN, en arguant que ce parti n’est pas un parti républicain… Mais la grande inconnue, ce sont les candidats : quels mots d’ordre vont ils donner ? Et, enfin, les électeurs, seuls propriétaires de leurs votes : vont ils suivre ? Vont-il s’en remettre à leur seule conscience ? Nul ne sait. Tout ce qu’on peut dire, c’est que le FN a tourneboulé le paysage politique en ayant eu la malice d’exploiter les tiraillements de la société française.
    Il y a des problèmes réels de la vie quotidienne dont les partis traditionnels ont refusé de se saisir au motif que le FN s’en était emparé : ce fut une erreur fatale que Lionel Jospin a fini par payer en 2002 en étant éliminé au second tour de la présidentielle…
    De 2002 à 2011 : 9 années se sont écoulées et les partis de droite ont constamment hésité à parler sérieusement de trois choses : l’immigration, la criminalité et l’insécurité. Et ce n’est pas tout : les couches populaires de notre pays ont constamment, à tort ou à raison, imputé la responsabilité de tous ces maux à une certaine culture, une certaine immigration, une certaine religion, trop différentes des leurs. On n’a pas réagi et le résultat c’est la montée en flèche du FN.
    Il faut souhaiter que cette radicalisation soit de courte durée !
    Un exemple qui m’a laissé transi : il y a quelques semaines, je me trouvais dans une banlieue de Seine Saint Denis et je discutai avec une trentaine d’habitants qui se plaignaient en termes très vifs de la détérioration continue de leurs conditions de vie, de la précarisation de leurs habitations et de l’insécurité… L’un d’entre eux s’est levé pour dire devant tout le monde qu’il n’y avait plus un seul restaurant vraiment français, un seul café vraiment européen dans sa ville qui ne se trouve pourtant qu’à 25 km de la tour Eiffel…
    Je n’avais encore jamais entendu cela. J’étais sidéré. Et je le fus encore plus en lisant les résultats du premier tour dans cette ville…
    Est-ce étonnant ?

  • L’ALLIANCE, L’UNIVERSALISME ET LE PARTICULARISME

    L’ALLIANCE, L’UNIVERSALISME ET LE PARTICULARISME

    Je viens d’achever la lecture attentive du dernier numéro de la revue SENS, qui traite des relations judéo-chrétiennes. Il s’agit du numéro 357, de ce mois de mars 2011.  C’est  André Neher, l’éminent professeur de pensée juive de l’université de Strasbourg, celui qui donna aux matières hébraïques leurs lettres de noblesse en France, qui constitue la trame principale de ce numéro. Tout d’abord un de ses disciples italiens, Raniero Fontana, lui consacre une belle étude sur les relations entre la Tora, issue de la Révélation du Sinaï et apanage exclusif du peuple juif et les sept lois des fils de Noë, les Noachides, sensés incarner un minimum de conduite éthique, même sans avoir reçu la doctrine révélée. Cela pose évidemment la question des relations entre l’humanité monothéiste juive, ce que Samson-Raphaël Hirsch nommait der Mesnch-Isroel et l’écrasante majorité du reste de l’humanité, non-juive.
    ON a limité à sept les commandements donnés à l’humanité non juive mais acquise aux idéaux du monothéisme : adorer D-, respecter ses parents, ne pas tuer, ne pas commettre d’adultère, instaurer des cours de justice et ne pas consommer de membre d’un animal encore vivant… 
    Grande fut la tentation, en raison de sanglantes persécutions anti-juives, de voir les enfants d’Israël vouer aux gémonies leurs oppresseurs idolâtres ou athées. De même qu’il existe pour les juifs une question chrétienne, il existe aussi pour eux une question de l’(humanité non-juive.
    Neher qui remit les écrits du célèbre Maharal de Prague à l’honneur, y puise les ingrédients de sa démonstration, notamment dans le Puits de l’exil (Béér ha-Gola), en l’occurrence le septième puis, le dernier où le maharal synthétise admirablement bien sa thèse humaniste sur la question. On ne doit pas rejeter celui qui ne croit pas comme nous, voire celui qui ne croit pas du tout car lui aussi a été créé à l’image de Dieu. Il y a là une réaffirmation du monogénisme biblique qui veut que l’humanité a beau être diverse et variée, son origine n’en demeure pas moins unique. Comment ? Les ages enseignent que D- n’a créé qu’un seul ADAM afin que nul ne puisse jamais prétendre qu’il est d’une lignée supérieure à celle d’un autre congénère.
    Mais ce n’est pas tout. Le chercheur italien nous fait l’aubaine d’un inédit de Néher que ce dernier lui avait remis lors d’une rencontre. Le texte, déjà paru en italien, figure dans ce numéro de Sens, en langue originale.
    Je n’ai jamais été un néherien, même si j’ai consenti jadis à publier l’un des textes dans la collection que je dirigeais aux éditions du Cerf. Mais je dois lui reconnaître un certain talent dans l’illustration d’une philosophie vivante, qui ne sombre pas dans les travers ou les affres de l’historicisme.
    Ceux qui veulent s’élever et apprendre, ceux qui jettent par dessus leur épaule la haine gratuite de soi-même ou des autres, doivent méditer cette belle leçon d’André Néher.