LA PROFESSIONNALISATION DES ARMEES FRANÇAISES
La publication du livre blanc sur la défense n’a pas plu à tout le monde, quelques généraux sont intervenus sous le nom de surcouf afin de ne pas dévoiler leur identité : c’est leur droit puisqu’ils veulent, selon eux, préserver l’outil militaire. Le ministre de la défense leur a répondu comme il convient :ils doivent, surtout pour des cadres d’active faire preuve de loyauté et appliquer les décisions du pouvoir politique qui tire sa légitimité du peuple…
Quel est l’enjeu du débat ? D’abord, il y l’appréciation des éléments et les personnalités. Nicolas Sarkozy n’est pas Jacques Chirac qui était passionné par la chose militaire et avait fait des armées un domaine réservé, dans la lignée du général de Gaulle. Un certain halo de sacré entourait la chose militaire et l’indépendance nationale était directement reliée à la force de dissuasion, au désengagement de l’OTAN, partant à la puissance militaire…
Nicolas Sarkozy n’a pas hérité de cet esprit visionnaire, apte à ignorer l’incontournable principe de réalité (Realitätsprinzip), il préfère des considérations plus gestionnaires… Donc, il réduit, innove, reforme, réforme, ouvre de nouvelles bases en ferme d’autres, bref, évolue avec son temps.
Mais qu’aurait fait le général de Gaulle lui-même dans la situation présente ? Il aurait sans doute épouse les nécessités du temps. Et si le matériel est obsolète ou inadapté, il n’est pas nécessaire de maintenir une pléthorique armée de terre. Le ministre de la défense Hervé Morin a bien explique cela en donnant l’exemple de la projection de forces françaises vers l’extérieur. Notre armée est de l’ordre du gabarit de l’armée britannique, mais gardons nous de descendre plus bas. Notre crédibilité y perdrait.